Ce n’est pas pour Noël mais pour mon anniversaire que l’on m’a offert cet ouvrage. Et je dois avouer que c’était une excellente idée ;o) ! Le seul problème, c’est que l’on a encore plus envie de partir après l’avoir lu ! Philippe-Jean Dubois, ornithologue réputé, partage ici quelques unes de ses pérégrinations à travers le monde à la recherche d’oiseaux qui pourraient sembler sans intérêt pour les profanes … Mais pour le lecteur qui a l’habitude de ce genre de quête, il n’en va pas de même. Il comprend. Certains passages nous ramènent à notre propre expérience : qui, devant un groupe important de limicoles, n’a pas éprouvé de l’exaspération lorsque, demandant où est le Bécasseau falcinelle, on lui répond “il est juste là” …. ? Des passages très croustillants, qui nous ont vraiment bien fait rire. Certaines expéditions, comme en Mongolie, pourraient fournir un bon scénario pour le cinéma. Mais à travers ces pages, c’est aussi l’inquiétude qui nous gagne : encore combien de temps pourrons-nous chercher les oiseaux ? L’auteur nous rappelle la fragilité de ces écosystèmes et l’accélération de l’érosion de la biodiversité. Comme il le dit lui-même, il a vu l’oiseau qui a disparu, en désignant le Courlis à bec grêle. C’est terrifiant de se dire que nous assistons à la disparition des espèces. En attendant, nous devons nous réjouir, car nous, naturalistes, éprouvons du plaisir dans ce contact avec la nature, plaisir oublié par un trop grand nombre de personnes. Nous sommes donc chanceux : “Je me dis que j’ai cette chance incroyable d’être un naturaliste, c’est-à-dire un humain qui a simplement pris conscience que la beauté du monde a un prix et du privilège qu’il a de pouvoir s’émerveiller”.