Un robin à flancs roux au Muy, une donnée exceptionnelle qui a attiré de nombreux ornithos dans le Var ce week-end. Le robin à flancs roux est en effet une espèce sibérienne qui, quoique observée ponctuellement en France, demeure une rareté.

Un robin à flancs roux observé au Pont de L’Endre dans le Var

La vaste plaine qui s’étend au pied du rocher de Roquebrune et une zone très riche du point de vue biodiversité. La plaine des Maures et la vallée de l’Argens accueille de nombreuses espèces emblématiques comme la tortue d’Hermann, le léazrd ocellé ou encore la pie-grièche méridionale. Mais un robin à flancs roux, ça, on ne s’y attendais pas ! Alors quand la donnée tombe sur faune-paca le 4 mars 2025, nombreux sont les ornithos qui souhaitent tenter leur chance. Nous sommes au milieu de la semaine, impossible pour moi de m’y rendre. Mais le jeudi et le vendredi suivants, malgré les recherches de plusieurs observateurs, l’oiseau n’est pas retrouvé. Je décide donc de passer mon tour et de me rendre à Marseille observer le traquet du désert (je vous en parle dans un prochain article). Mais le samedi matin, l’oiseau est à nouveau contacté et de nombreux ornithos se rendront alors sur place pour observer l’oiseau rare. Moi, je suis dans les calanques, sans réseau, à photographier au soleil le joli traquet. Je n’ai pourtant pas dit mon dernier mot.

Dimanche matin, le temps a tourné à la tempête et les prévisions annoncent pluie et fortes rafales. J’avoue j’hésite à le rendre au Muy, à seulement 50mn pourtant. Mais qui ne tente rien n’a rien ! Direction le pont de l’Endre et sa jolie ripisylve. Par chance, une fois sur place, la météo n’est pas si mauvaise. Nous avons même droit à quelques rares et furtifs rayons de soleil. Nous gagnons rapidement la zone fréquentée par l’oiseau et tombons pratiquement immédiatement sur lui. Pas le temps de faire une photo mais l’observation est bien sympa. Seuls deux ornithos sont encore présents. La foule de la veille s’est dissipée et le mauvais temps en a probablement découragé plus d’uns !

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Nous nous installons tranquillement au bord de la rivière dégustant mon traditionnel café. Le robin peut farouche mais se tenant à une certaine distance refera plusieurs apparitions me donnant l’occasion de faire quelques clichés. Tout arrive à point à qui sait attendre.

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Le robin à flancs roux : un Sibérien égaré

Espèce boréale, le robin à flancs roux, Tarsiger cyanurus, niche dans les broussailles des forêts de conifères de la Scandinavie à l’Est de l’Asie. En hiver, il migre vers l’Asie du Sud-Est. Autant dire que sa présence en France reste très occasionnelle. Il rappelle un petit peu le rougegorge mais son plumage est très caractéristique. Bien entendu, comme son nom l’indique ses flancs sont roux chez les deux sexes. L’individu présent au Muy est une femelle. Son dos est brun, et sa queue et son croupion sont bleus. Le mâle quant à lui, a un dos entièrement bleu. Il est magnifique, malheureusement je n’ai encore jamais pu l’observer.

Le robin à flancs roux en France

L’espèce est donc occasionnelle en France. Je vous mets en lien les données du CHN qui font un inventaire des observations.

Base de données du CHN

En PACA, c’est seulement la 3° donnée validée (faune-paca). J’avais déjà eu la chance d’observer cet oiseau à Toulon en janvier 2013 devant le jardin d’un collègue ornitho à Toulon. L’observation avait été très furtive et lointaine, suffisante pour valider la coche mais peu satisfaisante.

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Robin à flancs roux à Toulon, janvier 2013

Autant dire que c’est avec un grand plaisir que j’ai pu de nouveau observer cet oiseau ce week-end dans d’excellentes conditions. Merci aux découvreurs  Ambre Paroli et relayeurs.

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