Statut de l’Elanion blanc Elanus caeruleus en Provence
L’Elanion blanc est une espèce à vaste répartition sur l’ancien monde. On trouve la sous-espèce nominale en Europe, mais aussi en Afrique et jusqu’en péninsule Arabique. Plus à l’est depuis l’Inde jusqu’en Nouvelle Guinée, trois autres sous-espèces (vociferus, hypoleucus et wahgiensis) se succèdent. En Europe, l’espèce n’est devenue nicheuse qu’à partir des années 1970 avec la découverte de nids dans le sud de l’Espagne. Durant les 30 années suivantes, l’Elanion a été en pleine expansion et l’Espagne constitue aujourd’hui le bastion avec une population estimée à environ 1000 couples. Le Portugal vient en deuxième position avec plusieurs centaines de couples. En France, l’espèce est une acquisition récente de notre avifaune, avec des premiers contacts dans les années 80 et les premières reproductions réussies en 1990. Cette installation en France est la suite logique à la progression des populations de la péninsule ibérique. Actuellement, la population de l’Hexagone s’élève à environ 115 couples (données de 2013) avec un cantonnement essentiellement dans le sud-ouest du pays. Mais l’espèce poursuit son expansion et gagne notamment vers le nord le long de la façade atlantique. Considéré comme non migrateur, l’Elanion est en revanche connu pour son erratisme qui peut l’amener loin de ses sites de reproduction. C’est dans ce contexte que des observations se font en Provence.
Depuis le 27 décembre 2015, un Elanion blanc stationne dans les prairies humides des Confines de Monteux-84.
Profitant de conditions météorologiques correctes annoncées ce samedi 23 janvier, nous nous y sommes rendus. Arrivés sur place vers 10h30, nous avons passé une bonne partie de la journée à arpenter le territoire où ont été faites les observations durant les dernières semaines. Vers 14h30, nous le contactons en train de faire du surplace quelques secondes avant de disparaître derrière une haie de cannes de Provence. Ce sera notre seule observation de la journée ! Il n’est donc, en effet, pas facile à voir et semble exploiter un vaste territoire ce qui explique le faible temps de contact. Pas eu le temps de prendre une photo !
En Provence, l’Elanion était une espèce relativement rare avant 2011. La première mention remonte à 1973 où un individu avait été observé en Crau. Ensuite, ce n’est qu’une fois par décade que certains observateurs chanceux pourront l’observer. La fréquence de contact augmente au cours des années 2000 mais durant les bonnes années, le nombre d’observation ne dépasse pas l’unité. Depuis 2011, en liaison avec l’augmentation des effectifs nicheurs en France, le nombre d’observations en PACA oscille entre 3 et 8 individus. A ce titre l’année 2015 est exceptionnelle avec un max jamais atteint de 8 observations : 4 dans le département des Bouches du Rhône, 2 dans les Alpes de Haute Provence, 1 dans le Vaucluse et 1 dans le Var (Données Faune-PACA). Autre particularité de cette année 2015, les stationnements de certains de ces oiseaux se prolongent ce qui n’était pas le cas anciennement avec des observations uniquement journalières. L’individu observé fin décembre autour de Mas Chauvet en Crau est noté présent durant 8 jours minimum tandis que celui de Monteux atteint les 28 jours. Son hivernage se poursuit encore.
L’étude des 31 observations provençales de l’Elanion met en évidence une phénologie préférentielle d’apparition. Il est quasiment possible de le voir en toute saison excepté durant les mois d’été de juin et juillet. Comme ailleurs en France, la majorité des observations en dehors des zones de reproduction, a lieu durant les mois de mars, avril et mai. Le pic étant atteint lors de ce dernier mois.
Sources internet :
Bibliographie : Dick Forsman, The Raptors of Europe and the Middle east