Suite du Compte-rendu en Afrique du Sud … Après avoir passé la matinée dans le parc national de Wilderness, nous prenons la direction de l’intérieur du pays pour gagner le parc national du Karoo. Paysages désertiques et grandioses, espèces emblématiques … un détour que nous ne regretterons pas !

Oryx - Karoo
Oryx – Karoo

1er août

Il est à présent 11h, l’heure pour nous de quitter le secteur de Wilderness. La route est assez longue vers une étape très attendue pour ses paysages et ses espèces typiques : le Parc national du Karoo à 250 km d’ici. Depuis le début du voyage, nous suivons les côtes de l’océan indien en direction de l’ouest, aujourd’hui, cap à l’intérieur des terres pour découvrir un autre aspect de ce grand pays qu’est l’Afrique du sud. Si le début de la route se fait dans le brouillard, il faut attendre de passer un col pour voir le soleil réapparaître. Les nuages qui viennent de la mer restent bloqués par une chaine de montagne parallèle à la côte. Une fois sur le versant nord, l’ambiance n’est plus la même, les couleurs sont de retour, on coupe le chauffage dans la voiture et l’on baisse les vitres. La route paisible traverse des petites bourgades perdues qui semblent à mille lieux des villes de la côte. Certaines ne sont à vrai dire que des townships et l’on se demande pourquoi ils sont là. Qu’est ce qui a bien pu pousser les gens à s’installer ici ? La route les longe sur quelques centaines de mètres puis ils disparaissent dans le rétroviseur. La grande ligne droite traverse un paysage de steppes et si l’on a l’impression d’une immensité sauvage, il ne faut pas se tromper, tous les bords de route sont clôturés : ces vastes étendues appartiennent à des éleveurs et de temps en temps, on croise un troupeau de moutons ou bien une autruche esseulée. La chaine de montagne que nous avions en ligne de mire est facilement traversée par de magnifiques gorges aux falaises abruptes. Quelques troupes de babouins, un filet d’eau dans le fond du lit de la rivière et au dessus des crêtes, nous avons la chance d’apercevoir deux Aigles de Verreaux. Dommage, la route est étroite et il n’est pas possible de s’arrêter pour observer cette impressionnante espèce d’aigle. Plus au nord, le terrain devient plus plat et nous croisons à nouveau un Aigle de Verreaux qui survole la plaine mais trop loin de la route pour faire de jolies photos. Nous arrivons en fin d’après midi devant l’entrée du Parc du Karoo et les paysages qui se dessinent derrière sont une invitation à la découverte.

Karoo
Karoo

Si durant de nombreux kilomètres, nous n’avons pas vu beaucoup de vie, il suffit de passer la porte du parc pour voir réapparaitre les grands herbivores sauvages. Et pas des moindres : des Zèbres des montagnes à l’aire de répartition très limitée et des Oryx qui pâturent cette steppe buissonnante. On en avait rêvé !! Il convient de rouler doucement si l’on souhaite se donner toutes les chances de découvrir les nombreuses espèces qu’héberge ce parc, comme cette grosse mais discrète tortue-léopard que nous parvenons à repérer que grâce aux frottements de sa carapace contre la maigre végétation.

Tortue - Karoo
Tortue – Karoo

On s’enregistre à la réception du parc et l’on reprend de suite la route, histoire de profiter de la fin de journée. Un arrêt rapide au point d’eau près du campement où un observatoire a été installé est l’occasion de croiser notre première Ombrette du voyage. Une espèce africaine emblématique à la tête si particulière !

Ombrette - Karoo
Ombrette – Karoo

Notre passage dans la partie sud du parc, sur la boucle “Lammertjies-leegte” (non, ce n’est pas un nom islandais !), nous permet de contacter quelques nouvelles espèces de mammifères dont le Raphicère champêtre et le Rhebuck. Retour au camp pour le repas, où nous observons un Lièvre des buissons et un couple d’Oedicnèmes tachards.

Lièvre des buissons - Karoo
Lièvre des buissons – Karoo

Samedi 02 août

Quel plaisir de se réveiller avec le chant des oiseaux ! Ce matin ils sont nombreux et il semble qu’ils se soient donné rendez-vous autour de la tente ! Il faut dire que le paysage environnant est assez sec et les oiseaux trouvent une oasis avec eau et nourriture dans les jardins du camping. Nous partageons notre petit déjeuner avec un Merle du Karoo et un Cossyphe du Cap vraiment pas farouches, ce dernier n’hésitera pas à rentrer dans la voiture ! C’est parti pour une longue journée sur les pistes du Parc du Karoo. Nous nous engageons sur la Klipspringer pass très bien nommée car nous tombons rapidement sur un couple d’Oréatrague (Klipspringer en anglais) perché sur les rochers en ligne de crête. Observation un peu lointaine mais excellente de cette petite antilope inféodée aux habitats rocheux.

Karoo
Karoo

Des rochers, il n’en manque pas ici. Les paysages qui se succèdent devant nos yeux sont tout simplement grandioses. Nous remontons de profondes gorges qui nous emmènent sur de hauts plateaux où pousse une végétation essentiellement constituée de graminées, dominés par des sommets arides et rocailleux. Cet aspect rocailleux est accentué par la lumière du matin qui fait ressortir les formes anguleuses des barres rocheuses.

Karoo
Karoo

Dans un premier temps, les grands mammifères sont peu présents ce qui n’est pas le cas des oiseaux qui se montrent particulièrement actifs en cette fraiche matinée. Des chants, des cris et de nouvelles espèces s’ajoutent à notre liste. Des monticoles, trop lointains pour être identifiés avec certitude, ou cette famille d’oiseaux au ventre rouge, à la poitrine blanche et à la tête grise que nous mettrons du temps à identifier. Ce ne sont pas des monticoles, ni des chétopses mais des pics … Et oui, en Afrique du sud, il existe une espèce de pic terrestre qui répond au nom de Pic laboureur et qui passe sa vie dans les falaises … un autre monde !

D’autres espèces se révèlent plus faciles à identifier : Coliou quiriva, Gladiateur, Agrobate du Karoo, Traquet fourmilier…

Traquet fourmilier - Karoo
Traquet fourmilier – Karoo

Nous arrivons sur un plateau où paissent Oryx, Bubales et Zèbres des montagnes. Ces derniers se distinguent de son cousin des plaines par une livrée sombre plus marquée. Indifférents à notre présence ces grands herbivores vaquent à leurs occupations, ce qui n’est pas le cas de ces deux Mangoustes grises du cap qui s’esquivent rapidement à notre approche.

Bubale - Karoo
Bubale – Karoo
Zèbre de montagne du Cap - Karoo
Zèbre de montagne du Cap – Karoo

Après chaque virage ou chaque passage en crête, les paysages qui s’offrent à nous se succèdent et ne perdent rien en beauté. Sur un des rares buissons du plateau, perché en évidence, un Autour chanteur se laisse photographier avec, pour la première fois depuis le début de notre voyage, de la lumière.

Autour chanteur - Karoo
Autour chanteur – Karoo

La piste s’engage sur une longue descente pour atteindre une zone de plaine où nous découvrons nos premiers Springboks, l’emblème de l’équipe de rugby du pays. Certains s’alimentent paisiblement tandis que d’autres gambadent avec insouciance effectuant à l’occasion quelques bonds pattes tendues. Excellent !

Springbok - Karoo
Springbok – Karoo
Karoo
Karoo

La journée avance, la lumière se fait dure, le vent imperceptible jusqu’à présent se lève et soulève de la poussière. Difficile de faire des photos dans ces conditions. Nous avançons maintenant plus rapidement sur la piste car les animaux sont moins actifs.

Karoo
Karoo
Autruche - Karoo
Autruche – Karoo

Quelques zèbres, des plaines cette fois-ci, se faufilent au milieu des groupes d’autruches. Ils sont assez clairs, présentant peu de rayures sur les pattes et l’arrière. Probablement des individus issus d’un programme de restauration du Couagga, Zèbre endémique de la région du Cap mais désormais éteinte. Le projet visait à croiser des zèbres pour obtenir une robe ressemblant à celle du Couagga.

Zèbre des plaines - Karoo
Zèbre des plaines – Karoo

Après 50 km parcourus, nous terminons la boucle et revenons au camp, il est 15h30. Il nous reste encore plus de deux heures dans la réserve avant que les portes ne se referment. Nous repartons à l’assaut de la Klipspringer pass avec cette fois-ci la lumière du soir.

Karoo
Karoo

Mêmes arrêts que ce matin pour les photos de paysage mais l’ambiance est tout autre. Choix judicieux que ce dernier arrêt car une fois la photo de paysage faite, on se rend compte qu’à moins de 10 m de nous, ce sont deux Oréotragues qui se tiennent dressés sur les rochers. Ils sont dans l’ombre de la colline mais la rencontre est excellente. Certainement le couple que nous avions repéré ce matin sur la ligne de crête. Le mâle surveille les environs tandis que la femelle se nourrit. Après 5 minutes, les deux descendent sur la route, montent sur le parapet de pierres et bondissent dans le vide … Nous jetons un coup d’œil par-dessus le parapet et nous constatons qu’ils sont bien là, juste trois mètres en contrebas en train de brouter. Il est surprenant de voir des animaux qui ne mesurent que 60 cm de haut faire de tels bonds. Pour un homme, cela équivaudrait à sauter d’une hauteur de 8,5 m !

Oréotrague - Karoo
Oréotrague – Karoo

Au sommet de la passe, on rejoint le plateau où visiblement, il est l’heure pour les babouins de rejoindre leurs gites nocturnes dans les falaises. Un groupe familial, mâle dominant en tête, traverse les dernières zones herbeuses puis disparait derrière les rochers. En retard sur le groupe, une femelle transportant son petit sur son dos accélère pour ne pas se retrouver isolée et disparait à son tour.

Babouin chacma - Karoo
Babouin chacma – Karoo

Plus loin, un groupe de Bubales, constitué de 6 adultes et 3 jeunes, traverse la piste pour rejoindre les Zèbres dans la zone de pâture.

Bubale - Karoo
Bubale – Karoo

Il est l’heure pour nous de faire demi-tour et de rejoindre le camp. A peine la barrière passée, on croise les gardes du parc qui nous invitent à passer à la réception pour confirmer l’inscription au night drive de ce soir. Pas le temps pour l’affut à oiseaux ce soir, il est l’heure d’aller manger car à 19h, nous devons être prêts pour l’excursion. Une heure plus tard, nous sommes sur le parking, impatients de nous lancer dans notre premier véritable night-drive sud africain. Pendant que l’on attend les deux autres couples qui sont encore au resto, on fait connaissance avec nos deux guides qui nous renseignent sur les observations des sorties précédentes …prometteur !

La température est agréable ce soir mais il y a toujours du vent qui souffle assez fort. Nos guides décident de ne pas se rendre vers les plateaux, qui sont les meilleurs spots, et préfèrent se contenter d’une boucle au pied des collines pour trouver l’abri. Dans les phares se succèdent Grands Koudous, Bubales, Zèbres des plaines et des montagnes, Raphicère champêtre …toutes des espèces vues au cours de la journée. A chaque fois, on a droit à une explication intéressante du ranger. Celui-ci n’est pas mauvais, il repère facilement les animaux et les identifie très vite. Grâce à nos lampes, nous parvenons à voir un Lièvre du Cap, plus petit et plus brun-roux que le Lièvre des buissons de la veille, un probable chacal à chabraque qui disparait très rapidement derrière les buissons et clou du spectacle, deux yeux rapprochés qui nous fixent à moins de 50 m de la voiture. Il aura fallu attendre la fin de la boucle pour trouver une bête sympa et entendre le verdict du ranger tomber « Aardwolf ». Un Protèle !! Ce bel adulte aux mœurs crépusculaires et nocturnes prospecte la zone de steppe à la recherche de termites. Pas le moindre du monde gêné par la lumière, il poursuit son chemin.

Protèle - Karoo
Protèle – Karoo

On avance aussi, nos chemins se rapprochent et pouvons réaliser une série de photos. Après quelques instants, nous laissons l’animal regagner la pénombre et sa quête de proies. Night-drive réussi, nous sommes contents d’avoir pu rencontrer une des espèces mythiques de l’Afrique. Nuit douce en rêvant du Protèle …

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1 Commentaire

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    Henri Marteau
    Posted 31 janvier 2019

    Hello,
    We are a retired French couple and we will visit the Karoo National Park on April 15th, 2019.
    According to you, to visit the Park, is it necessary to have a 4×4 vehicle?
    Looking forward to your answer
    cordially
    Henry

    Bonjour,
    Nous sommes un couple de retraités français et nous visiterons le Karoo National Park le 15 avril 2019.
    Selon vous, pour visiter le Park, est-il nécessaire d’avoir un véhicule 4X4 ?
    Dans l’attente de votre réponse
    Cordialement
    Henri

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