Appelé également vache marine en Nouvelle-Calédonie, il est considéré dans la culture locale comme un met de fête. Largement chassé, la population de dugong a nettement décliné et est considérée aujourd’hui dans un été critique. Je vous invite dans cet article à en savoir un peu plus sur cet étrange animal et savoir où voir des dugongs en Nouvelle-Calédonie.
Dugong ou lamentin ?
Le dugong, tout comme le lamentin, appartiennent à l’ordre des siréniens. Ils en sont d’ailleurs aujourd’hui les seuls représentants. Ces deux espèces, souvent confondues, présentent pourtant de nombreuses différences. Le lamentin vit dans l’océan Atlantique. Il affectionne les embouchures des fleuves, les lagunes et les marais côtiers de la zone tropicale. On le rencontre par exemple en Floride, aux Caraïbes, en Amazonie ou encore en Afrique de l’Ouest. Il mesure dans les 3m et peser dans les 550kg ! Une assez grosse bête ! Le dugong quant à lui est exclusivement marin et vit dans le Pacifique, l’océan Indien et la mer rouge. Il vit proche du littoral et fréquente les lagons et les baies. Les deux espèces sont herbivores et broutent les algues au fond de l’eau. C’est ce qui leur a valu le surnom de vache marine.
Comment distinguer le dugong du lamentin ? Il faut regarder la queue ! C’est elle qui constitue le plus simple critère. La queue du lamentin est arrondie en forme de palette. Mais celle du dugong ressemble à celle des cétacés : elle est en effet triangulaire avec un sillon médian.
Le dugong en Nouvelle-Calédonie
A l’échelle mondiale, le dugong est une espèce vulnérable. L’Australie accueille environ 100 000 individus et on en dénombre environ 6000 dans le Golfe Persique. Avec 700 individus, la population calédonienne est particulièrement menacée en particulier par son isolement génétique. Fréquentant les zones côtières il est particulièrement soumis aux pressions anthropiques : chasse et destruction de ses milieux.
Autrefois largement consommé, on a protégé l’espèce en 1962. Sa chasse est interdite en Province Sud et soumise à dérogation en Province Nord pour les fêtes coutumières. Mais aucune dérogation n’a été délivrée depuis 2004. Malheureusement, les cas de braconnage restent nombreux. Or, la disparition de chaque individu constitue une perte majeure pour cette population fragile.
Où voir des dugongs en Nouvelle-Caledonie ?
La présence des dugongs est liée à celle des herbiers de phanérogames sur lesquels il se nourrit.. Il se rencontre principalement sur la côte Ouest et se répartit selon 3 écozones, s’adaptant aux caractéristiques du lagon.
Autour de Nouméa, les eaux sont plus profondes et la fréquentation plus importante. Les dugongs reviennent généralement dans les eaux peu profondes le soir. J’en ai par exemple déjà observer depuis la baie des citrons à la tombée de la nuit. La population de Bourail est particulière car elle se tient à la sortie de la passe de la faille aux requins. On peut alors les rencontrer en dehors du lagon. A la saison fraiche, les dugongs quittent le lagon à l’aurore pour former des groupes importants à l’extérieur du récif. Enfin autour de Koné, il fréquente des eaux peu profondes.
Sur la côte Est, un dugong fréquente régulièrement la baie devant le camping la Moara près de Thio. Vous pouvez vous retrouvez nez à nez avec lui sous l’eau ! Mais attention, il peut être dangereux de l’approcher et certains en ont un mauvais souvenir.
Au final, le plus simple pour les observer et de faire un survol aérien depuis Kone ou Poé. Dans les deux cas, j’ai eu la chance d’en voir. Un groupe d’une vingtaine d’individus était rassemblé à la sortie de la passe à Poé. On utilise d’ailleurs les survols aériens pour étudier cette espèce.
La présence des dugongs est liée à celle des herbiers de phanérogames sur lesquels il se nourrit.
J’espère que vous avez aimé cet article et appris un peu plus sur cette espèce aux moeurs finalement peu connus. N’hésitez pas à le partager ou à laisser un petit commentaire !