25 avril 2015
Changement de région et cap sur le Languedoc-Roussillon. La côte audoise se situe entre deux bons spots que sont les Aiguamolls dans le nord de l’Espagne et la Camargue. Nous avons faits les deux secteurs lors des week-end précédents, aussi, histoire de changer de paysages et d’ambiances, nous allons arpenter les spots audois que nous ne connaissons pas vraiment. Les observations réalisées par les ornithos locaux lors de la semaine précédente sont prometteuses avec potentiellement, pour nous, des coches françaises. De la Bécassine double, de la Marouette de Baillon ainsi que des Pipits à gorge rousse. Il y a tant de choses à voir que finalement nous n’avons pas été sur le spot de la Bécassine double, ni sur celui des Pipits à gorge rousse. Nous avons tenté la Marouette de Baillon sur la STEP des Coussoules mais pas de chance, l’oiseau observé la veille n’est plus présent ce samedi car 2 heures de recherche aux bonnes heures ne nous aurons pas permis de le voir.
Nous attaquons par le phare de Leucate réputé pour être un bon spot de seawatch et de migration pour les passereaux. Le ciel est très couvert et dès que l’on sort de la voiture, un groupe de Bergeronnettes printanières passe en criant. Ça commence bien ! Suivent des Pipits des arbres ainsi que des Hirondelles de cheminées. Au sommet de la falaise côtière, trois Traquets motteux font de la migration rampante. Ils se nourrissent et se déplacent vers le nord par petits vols de quelques dizaines de mètres. En mer, c’est calme. De notable, seulement deux Sternes caspiennes volant en tandem.
Après le phare, un petit chemin s’enfonce vers l’intérieur du plateau. Il serpente entre des cultures de vignes et d’anciennes parcelles agricoles ceinturées de murets mais aujourd’hui abandonnées et colonisées par une strate arbustive. Des chênes, des amandiers, et autres buissons qui semblent particulièrement attractifs. Un mâle de Pie-grièche à tête rousse chante au sommet d’un amandier aussitôt rejoint par une femelle. La parade commence, mâle et femelle se dressent et piaillent de concert, mais brusquement interrompus par l’arrivée d’un autre couple qui vient semer la pagaille. Quel plaisir de voir deux couples de tête rousse se poursuivre pour défendre leur territoire. Ces observations deviennent difficiles à réaliser en Paca où l’espèce est en constante régression. Du Rossignol à droite, des Serins à gauche, et plus loin un chant de Fauvette orphée à laquelle répond une autre encore plus lointaine. Les observations s’enchainent pour notre plus grand plaisir.
Le long d’un petit muret, un couple de Gobemouches noirs, accompagné d’une femelle de Rougequeue à front blanc chassent les petits insectes. Une zone plus dégagée est l’occasion de croiser des Pipits roussellines qui ne tiennent pas en place.
Chaque tentative d’approche d’un concurrent donne lieu à de virevoltantes courses poursuites. C’est le printemps et l’on mesure l’enjeu pour un mâle de défendre son territoire quand on regarde l’énergie qu’il dépense à pourchasser les autres. Un chant s’élève de derrière la petite bute que nous longeons et nous donne le sourire. Les petites notes qui s’égrènent nous rappellent les paysages marocains. C’est un doux chant d’un Traquet et dans ces collines, c’est l’oreillard que l’on peut rencontrer. Bingo, un joli mâle stapazin (à la gorge noire) alterne phases de chant et d’alimentation. Depuis son perchoir, tout en chantant, il repère les insectes et s’élance pour attraper une chenille. Deux petits coups contre une pierre et il engloutit sa proie.
Nous terminons notre boucle et pique niquons près du phare. Si ce matin nous étions seuls sur le parking, à présent celui-ci est plein ! L’heure pour nous de changer d’endroit.
Le deuxième spot du jour correspond aux environs de la station d’épuration de la Franqui. Bon je sais, ce n’est pas forcément le meilleur endroit pour passer le we et nous avons bien vu la tête qu’à fait le policier municipal quand nous lui avons dit que nous n’étions pas intéressé par les compétitions de Kite surf et de chars à voile mais seulement par l’accès à la station d’épuration … Le long de la route, dans les Tamaris et dans les Oliviers de Bohème, nous rencontrons quelques migrateurs. Du Gobemouche noir, du Pouillot fitis, du Rougequeue à front blanc, du Tarier des près, de la Huppe et tout ça malgré les heures chaudes ! L’obs la plus sympa, ce sera ce couple de Coucou-geai chassant un autre individu jusque loin dans le ciel. Le passage sur la station d’épuration est décevant ! Pas de marouette, d’accord, mais même pas une rousserolle effarvatte ! Dire qu’il y a une semaine, c’est un Phragmite aquatique qui a été découvert ici. Mais on le sait, en période de migration, on peut tout voir avec un peu de chance, toutefois, il y a des jours où ce n’est pas pour vous.
Nous rejoignons La Palme pour pique-niquer près des salins mais sommes déçus par la pauvreté du site ! Cela ne vaut pas les Salins d’Hyères !