Samedi 12 janvier
C’est à nouveau sous un ciel bien gris que nous quittons Clearwater. Nous reprenons la piste en sens inverse tandis que de nombreux busards de Gould commencent à se mettre en chasse. Une fois revenues sur une vraie route nous filons. La prochaine étape sera le mont Cook. Mais pour l’instant le temps n’est toujours pas très engageant. Vers midi nous faisons un stop à Fairlie pour manger. Par chance, il y a du wifi, ce qui me permet au passage de poster un article ! Nous prenons notre temps. C’est reparti quand, enfin, un nouveau col passé, nous avons droit à un grand beau ciel bleu et du soleil ! L’été est de retour ! Au loin se dresse une longue chaîne de montagne tandis que nous longeons l’eau turquoise du lac Tekapo. A nouveau, nous multiplions les arrêts à l’image des très nombreux touristes que nous avons fini par retrouver. Mais c’est surtout à partir du lac Pukaki que les paysages deviennent grandioses. Le vent est totalement tombé et l’eau turquoise tel un miroir. Le lac Pukaki est le plus grand des trois lacs alpins à peu près parallèles qui s’étendent du nord au sud le long du nord du bassin du Mackenzie, sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Les autres sont les lacs Tekapo et Ohau. Les trois lacs se sont formés lorsque les moraines terminales des glaciers en recul ont bloqué leurs vallées respectives. Au loin s’élève le Mont Cook, qui, du haut de ses 3724 m d’altitude, s’impose comme le plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande. Gravi pour la première fois seulement en 1894 par Fyfe, George Graham et Jack Clarke, il fait partie des sommets les plus inaccessibles au monde. Appelé en maori Aoraki, son nom légendaire signifie “perce-nuages”.
[wc_fa icon=”map-marker” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Localisation
Ces espaces abritent le limicole probablement le plus rare au monde : l’échasse noire. Endémique de Nouvelle-Zélande, sa population était estimée en 2011 à 170 individus seulement. Il ne reste plus qu’à la trouver … Pas simple. Certaines données étaient signalées à 500 m au nord de l’aérodrome de Glentanner. Mais à part des structures proposant des vols vers les glaciers … On commence à se demander si on pourrait y voir quelque chose à la longue-vue depuis l’accueil de l’aérodrome, on se regarde … ça fait vraiment loin quand même. Nous reprenons la route et juste 500 m après l’aérodrome sur la droite, une petite piste conduisant au bord du lac … Il y a une barrière pour indiquer qu’il s’agit d’une réserve mais l’accès est autorisé. Et là bingo ! 2 échasses noires au bord du chemin … On commence à prendre des photos loin depuis le van … pour assurer le truc … on descend du côté opposé en mode sioux … en s’approchant en marche en canard quand un pêcheur du coin passe tranquillement devant elles « It’s ok girls, you can go ! the birds are very friendly ! » Effectivement … Nous passerons un bon moment à les observer et à faire des photos dans d’excellentes conditions.
D’autres oiseaux fréquentent la zone : quelques pluviers à double bande ainsi que des guifettes des galets parmi les plus notables. Tout cela dans un cadre magique dominé au loin par le Mont Cook dont nous finissons par prendre la direction.
En route ! Des glaciers dévalent les pentes entre lesquelles nous serpentons dans une lumière du soir à couper le souffle. Il y a des moments où les mots ne suffisent plus pour décrire le vécu. Cette arrivée sur le Mont Cook après l’observation de la rare échasse noire est probablement l’un des moments les plus forts du voyage !
Nous nous garons au camping et partons pour une rando. Il est déjà 18h mais la lumière est trop belle et le temps si changeant que nous sommes bien décidées de profiter de cette lumière jusqu’au bout. Et nous avons bien raison ! Le Hooker Valley track est magnifique.
Nous traversons des ponts suspendus au-dessus de torrents aux eaux glaciaires pour arriver au bout de 1h30 au lac Hooker où flottent quelques bouts du glacier. Bienvenue en Islande 😉
En une journée nous serons passées des hauts plateaux arméniens par les monts d’Azur, le Mercantour pour finalement arriver en Islande. Le tour de Nouvelle-Zélande est un tour du monde en soi ! Nous reprenons le chemin du retour, mais j’attendrai que le soleil passe totalement derrière les crêtes pour prendre des images du Mont Cook sous les derniers rayons.
Dimanche 13 janvier
Nous avons bien fait d’en profiter la veille … Le vent s’est levé dans la nuit et les nuages sont arrivés. Nous partons de bonne heure dans l’autre vallée, la vallée de Tasman. La chance nous sourit à nouveau … tandis que je regarde la route Elise s’écrit un faucon ! Juste là posé sur un buisson en bord de route. Non mais c’est pas possible !! Petite marche arrière, et voilà, il est dans la boîte !! Il se pose au sol et reste totalement invisible un bon moment avant de décoller une proie dans les serres.
Nous roulons jusqu’au parking tout proche et partons pour le point de vue sur le glacier. Les oiseaux sont particulièrement actifs ce matin et nous parvenons à observer et photographier plusieurs espèces comme le Xénique grimpeur (rifleman), le miro mésange (tomtit) ou encore la gérygone de Nouvelle-Zélande (grey warbler).
La vue sur le lac de Tasman vaut également le détour mais la lumière bien moins magique que la veille.
Nous retournons au van et préparons un café. Sur ce arrive Peter, un kiwi ayant passé la nuit dans la montagne. Attiré par l’odeur du café … il vient vers nous et nous commençons à discuter en lui proposant un petit déj, ses yeux scintillent quand on sort les céréales et le lait d’amende. Il attend un collègue à lui qui finit par arriver, un australien d’origine belge, ça fait un peu du bien de parler français ! Lui aussi a droit à son café ! Nous les retrouvons au centre d’information et c’est reparti pour la conversation et Peter, habitué aux montagnes de cette région de la Nouvelle-Zélande nous fait une visite commentée du petit musée. Nous finissons la matinée en sirotant un jus de fruit avec eux au refuge alpin. Nous nous quittons après avoir échangé mails et n° de tel mais dans de tels contextes les au-revoir sont souvent des adieux. C’est un peu le lot de ces vies de voyages, riches en rencontres, mais toujours sur le départ vers un nouvel ailleurs, comme le résume ci-bien cette phrase inscrite sur les marches menant au lac Tasman « Evangile du voyageur : aime le lointain comme toi-même ». Enfin, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette phase car je pense que le voyage et l’envie d’ailleurs proviennent aussi d’un désir de rencontre et d’ouverture à l’autre, j’aurais peut-être écrit « aime le lointain comme l’étranger ». Enfin si vous avez d’autres suggestions. Nous quittons Cook alors qu’il est déjà 11h passé et que la pluie commence à tomber.
Nous filons jusqu’à Clay Cliffs. Beaucoup de monde pour un petit site qui ne peut révaliser avec les Mées dans les Alpes du Sud.
Nous continuons la route jusqu’à Oamaru.
[wc_fa icon=”photo” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Photothèque
2 Comments
Karell
Les photos sont très belles et le beau temps se prêtait à la saison. Il faut sortir un peu des sentiers battus par les touristes de masse pour rencontrer cette belle nature…
Sophie
Oui c’est vrai ! Finalement on n’a pas tant été dérangé par les touristes !