La péninsule de Némuro
Mercredi 29 janvier
Nous sommes ainsi arrivées la veille tard le soir dans notre hôtel à Nemuro, étape est obligatoire pour un voyage ornitho à Hokkaido. En effet, outre les espèces « classiques » comme les pygargues en hiver et les grues au printemps, c’est le spot incontournable pour l’observation des oiseaux marins.
Nous n’avons consacré qu’une journée à la zone. Mais c’est bien trop court. Il faudrait, en effet, au moins en passer deux et si c’est possible réserver pour une sortie en mer. Malheureusement, lors de notre passage car les conditions météos n’étaient pas bonnes. Aucune excursion n’était donc disponible.
La zone accueille également une importante population de cerf sika. Les risques de collision sur la route sont d’ailleurs ici élevés. Nous avons également failli en percuté un, par miracle esquivé. Mais il n’est pas passé loin … Soyez donc vigilants !
Observation des pygargues
Tout d’abord, nous commençons notre découverte de la région de Nemuro par l’observation des pygargues. En hiver, l’un des bons points d’observation se situe près du lac Furen, à l’hôtel « Lake sunset ». En effet, les pygargues ont droit à leur petit déjeuner. Je reste cependant mitigée sur cette démarche de nourrissage. Mais les photos sont malgré tout bien sympas. Nous passons finalement près d’une heure sur le spot. Les pygargues ne sont pas les seuls à profiter de l’aubaine : les milans noirs et corbeaux à gros bec sont également nombreux à survoler la zone. Mais ils ne font pas le poids face aux pygargues. Ils se contentent donc de rester en marge pour profiter des restes.
Shunkunitai
Nous nous rendons ensuite à Shunkunitai. C’est en effet un bel endroit pour une balade entre le lac Furen et de la baie de Némuro entièrement gelés. Ce paysage, à la fois austère et apaisant, est vraiment superbe. Cependant peu ou pas d’oiseaux, pas de bruits. Il est donc difficile de s’imaginer qu’ici au printemps de vastes prairies fleuries recouvrent l’espace ! Nous croisons le chemin de 3 renards et également de très nombreux cerfs sikas. Les cerfs ne sont pas très farouches et se laissent ainsi facilement photographier.
Repas à la Roadside Rest Area “Swan 44 Nemuro”
Pour le repas, nous nous rendons à la Roadside Rest Area “Swan 44 Nemuro”. Dans cette aire de repos vous trouverez en effet un restaurant avec une large baie vitrée donnant sur le lac Furen. Il paraît que c’est aussi un super point d’observation pour les cygnes chanteurs au printemps. Mais pour l’heure, l’eau est prise dans les glaces où passe un groupe de cerfs sika. Image ainsi digne d’un tableau que nous admirons en dégustant une escalope, la spécialité locale. Elle est pas belle la vie ?
C’est aussi l’occasion de faire un point météo. Mais les prévisions ne sont pas bonnes : annonce d’importantes chutes de neige pour la soirée. Le ciel commence d’ailleurs à s’obscurcir. Cela ne laisse donc rien présager de bon pour la suite de la journée.
Le Cap Nosappu
Aussi, gagnons-nous le cap Nosappu sous un ciel bien maussade. Il commence d’ailleurs à neiger et le froid est saisissant. Ce cap est le point le plus oriental du Japon à la frontière avec la Russie. La dimension historique du site est en effet importante car il fait face aux îles d’Habomai à seulement 4km. Ces îles sont en effet sous administration russe depuis la seconde guerre mondiale. Mais le Japon continue de les revendiquer.
Outre sa position, le cap marque également la frontière entre le Pacifique et la mer d’Okhotsk. Ces caractéristiques géographiques en font donc un point privilégié pour l’observation de la faune marine. Finalement, c’est le seul moment du séjour où j’ai regretté de ne pas avoir pris ma longue-vue.
Observation des oiseaux marins
Les oiseaux marins sont en effet innombrables. Mais la majorité des oiseaux passent bien trop loin. Il est donc difficile de les identifier aux jumelles. Par ailleurs, une importante diversité d’espèces fréquente la zone. Notamment parmi les alcidés. Ainsi, on peut observer tout au long de l’année le guillemot colombin, le guillemot à lunettes, le guillemot à cou blanc. Mais je n’observerai que ces deux derniers. Pourtant, en hiver, le starique cristatelle et le starique minuscule fréquentent également la zone. Enfin, le printemps marque l’arrivée du macareux rhinocéros, du macareux huppé et du macareux cornu. Je n’ai donc qu’une envie, revenir en juin !
Le cap abrite également une colonie de cormoran pélagique. Il est aussi possible de voir le cormoran à face rouge. Mais je n’aurai pas cette chance.
Mais les oiseaux ne sont pas les seuls à fréquenter ces eaux riches. Nous observerons en effet une loutre de mer asiatique (Enhydra lutris lutris) ainsi qu’un phoque tacheté (Phoca largha).
Des sorties en mer sont également organisées pour observer toute cette faune autour de la péninsule de Nemuro, mais pas avec ces conditions météos.
Réveil sous la neige
Effectivement les chutes de neiges ont été abondantes dans la nuit. Aussi, dès 4 heure du matin, avons-nous entendu les pelleteuses en marche pour commencer à déblayer. Nous prenons donc notre temps et engloutissons un bon petit déj. Il continue d’ailleurs de neiger quand nous quittons l’hôtel.
Un petit tour rapide au port nous permet d’observer les canards réfugiés ici. Mais les conditions sont rudes et nous ne nous attardons pas.
Nous faisons ensuite un petit stop au joli sanctuaire de la ville où la neige crée une ambiance particulièrement sereine, voire mystique.
Nous reprenons enfin la route pour Kushiro. Nous tentons quelques arrêts mais les conditions sont vraiment trop mauvaises. L’idée est finalement abandonnée et nous atteignons notre destination en fin de journée. Mais tous les vols du jour sont annulés, espérons que demain le notre soit maintenu !
Le vol est finalement maintenu. Mais c’est également à ce moment que l’épidémie de Covid-19 débuta. L’ambiance à l’aéroport de Kushiro était donc assez anxiogène. D’ailleurs, nous imitons les Japonais et achetons des masques. A ce moment là, nous étions loin de nous douter de l’ampleur que prendrait cette épidémie seulement un mois plus tard.
C’est ainsi que s’achève mon périple d’une semaine à Hokkaido. Mais il me reste encore une semaine au Japon. Retour à Tokyo pour de nouvelles aventures.
Liste des oiseaux observés à Nemuro
Canard pilet | Northern Pintail | Anas acuta |
Fuligule milouinan | Greater Scaup | Aythya marila |
Arlequin plongeur | Harlequin Duck | Histrionicus histrionicus |
Macreuse noire | Common Scoter | Melanitta nigra |
Harelde boréale | Long-tailed Duck | Clangula hyemalis |
Garrot à œil d’or | Common Goldeneye | Bucephala clangula |
Cormoran pélagique | Pelagic Cormorant | Phalacrocorax pelagicus |
Milan noir | Black Kite | Milvus migrans |
Pygargue à queue blanche | White-tailed Eagle | Haliaeetus albicilla |
Pygargue de Steller | Steller’s Sea-Eagle | Haliaeetus pelagicus |
Guillemot à lunettes | Spectacled Guillemot | Cepphus carbo |
Guillemot à cou blanc | Ancient Murrelet | Synthliboramphus antiquus |
Goéland à manteau ardoisé | Slaty-backed Gull | Larus schistisagus |
Goéland à ailes grises | Glaucous-winged Gull | Larus glaucescens |
Corneille noire | Carrion Crow | Corvus corone |
Corbeau à gros bec | Large-billed Crow | Corvus macrorhynchos |
2 Commentaires
Lustrat Jean-Marc
Sympa tout cela.
Au niveau du visuel des textes, pourrais-tu mettre une couleur du texte plus sombre car c’est un peu fatigant pour mes vieux yeux. Ou alors, est-ce que cela vient de la configuration de mon écran mais je ne pense pas car il n’y a que sur ton site que cela fait cela.
Bonne journée
JM
Sophie
Coucou Jean-Marc ! Merci pour ton retour, je vais regarder ça ! biz ! sophie