Vous désirez faire un voyage ornitho à Hokkaido en hiver ? Voilà quelques conseils pour organiser votre séjour. Où voir les oiseaux à Hokkaido ? Quelles espèces observer ? Voilà donc quelques pistes. La partie Est du Japon est e effet particulièrement intéressante : 360 espèces d’oiseaux y ont été observées. Par ailleurs, cette région compte 3 parcs nationaux : Akan, Kushiro-shitsugen et Shiretoko. A l’intersection entre l’océan Pacifique et la mer d’Okhotsk, la zone compte également de nombreux lacs, rivières, baies, forêts, montagnes et volcans. On comprend donc la richesse se sa biodiversité. Les nombreux ports de pêche attirent de plus les oiseaux marins et les pygargues. On peut ainsi les observer dans d’excellentes conditions.

Pygargue à queue blanche – White-tailed Eagle – Haliaeetus albicilla
Pygargue à queue blanche, Port de Rausu, Shiretoko

Le pygargue à queue blanche peut atteindre 2m10 d’envergure. Sa queue, moins longue que chez le pygargue de Steller, est blanche chez les adultes. Le plumage est entièrement brun. Cependant, la tête et la nuque sont plus claires chez les adultes et deviennent blancs chez les vieux individus.

Il est lié aux zones humides. Il vit sur les zones côtières, aux abords des grands lacs ou des rivières. Il est présent sur l’ensemble du Paléarctique : de l’Europe à la Russie en passant par le Groenland. En Europe, c’est en Allemagne, en Norvège et en Pologne que vous aurez le plus de chance de l’observer.

En novembre, les populations du nord de la Russie arrivent à Hokkaido où elles demeurent jusqu’à mars. C’est à ce moment que les oiseaux gagnent leurs sites de reproduction. Il existe également un noyau de population nicheuse sur Hokkaido. Les pygargues construisent leur nid entre février et avril. Entre la mi-mars et le début du mois d’avril, la femelle entame la couvaison. Il faut alors attendre la fin du mois de juin jusqu’à début août pour voir les aiglons prendre leur envol.

Où voir le pygargue à queue blanche ?

Nemuro, Péninsule de Notsuke et Rausu

Pygargue de Steller – Steller’s Sea-Eagle – Haliaeetus pelagicus
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Avec une envergure pouvant aller jusqu’à 2m45, le Pygargue de Steller est ainsi le plus grand et le plus puissant des aigles. Il est facilement reconnaissable grâce à son bec jaune puissant, ses ailes en forme de pagaie et sa queue cunéiforme. Ses ailes sombres présentent en revanche de larges couvertures d’un blanc éclatant.

Pendant la saison de nidification, les pygargues de Steller se concentrent dans la presqu’île du Kamtchatka ou le long des côtes de la mer d’Okhotsk, en Sibérie Septentrionale. Mais à partir du mois de novembre, ils descendent au sud, vers l’Oussouri, le nord de l’île de Sakhaline, le Japon et la Corée. Les pygargues de Steller restent alors à Hokkaido jusqu’au mois de février. Ils entament leur migration pour la Russie sur leurs sites de reproduction en mars.

Où voir le pygargue de Steller ?

Akkeshi et lac Hichirippu, Nemuro, Péninsule de Notsuke, Rausu

Comment distinguer le pygargue de Steller du Pygargue à queue blanche ?

Le Pygargue de Steller est en effet bien plus massif que le Pygargue à queue blanche. Son bec d’un orange vif est également plus massif. Les couvertures d’un blanc vif chez les adultes de Steller sont aussi caractéristiques.

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A gauche un immature de pygargue à queue blanche, à droite un pygargue de Steller adulte
Cygne chanteur – Whooper Swan – Cygnus cygnus
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Cygne chanteur

Le cygne chanteur doit son nom à ses nombreuses vocalisations. Il est en effet assez bruyant et émet régulièrement des sons. Il fréquente les grands lacs des steppes et également de la toundra eurasiennes. On distingue par ailleurs trois noyaux de population. Tout d’abord la population islandaise. Ensuite vient la population centrale qui niche en Scandinavie et en Russie occidentale. Enfin, la population la plus orientale est présente en Sibérie. Ce n’est ainsi qu’en hiver que le cygne chanteur peut être observé à Hokkaido.

Comment reconnaître le cygne chanteur ?

Le cygne chanteur ne doit pas être confondu avec le cygne tuberculé. La couleur du bec permet de faire la différence entre les deux espèces. En effet, si le bec du cygne tuberculé est orange, celui du cygne chanteur est jaune avec la pointe noire. C’est également la couleur du bec qui permet de distinguer le cygne chanteur du cygne de Bewick. Le bec de ce-dernier est presque entièrement noir. Au contraire, la partie jaune du bec du cygne chanteur est plus étendue que le noir.

Où voir le cygne chanteur ?

Lac Akan, Nemuro, Péninsule de Notsuke, Rausu

Arlequin plongeur – Harlequin Duck – Histrionicus histrionicus
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L’arlequin plongeur est un canard magnifique aux multiples couleurs chez le mâle, ce qui lui a d’ailleurs valu son nom. La femelle est en revanche plus terne. On la reconnaît en particulier aux trois taches blanches sur sa tête. L’arlequin niche à l’intérieur des terres le long des torrents des contrées nordiques de l’ensemble de l’hémisphère nord comme par exemple en Islande, au Québec ou encore en Sibérie. Durant cette période, il reste assez solitaire. En revanche, pendant l’hiver, il forme des groupes sur le littoral.

Où voir le Arlequin plongeur ?

Akkeshi et lac Hichirippu, Kiritappu, Nemuro, Péninsule de Notsuke, Rausu

Grue du Japon – Red-crowned Crane – Grus japonensis
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Grues du Japon, Kushiro

La grue du Japon est une espèce de légende, et pas seulement pour les ornithos. Dans la culture japonaise, elle est le symbole de longévité. Quiconque plie 1000 grues en papier verra son voeu exaucé. Pour les naturalistes aussi, la grue du Japon fait partie des espèces qui font rêver pour la grâce qu’elle dégage. Elle est l’un des plus grands oiseaux au monde et peut mesurer plus de deux mètres. Elle niche et s’alimente dans des marais pourvus en eau profonde.

Sa parade nuptiale a largement contribué à la réputation de cet oiseau. Avec des sauts et de larges mouvements d’ailes, on peut parler d’une véritable danse. La grue du Japon est sédentaire dans cette partie Est d’Hokkaido, en partie grâce aux points de nourrissage qui permettent de fixer les populations hivernantes. Elle niche également en Chine et en Russie en particulier dans les plaines bordant Lac Khanka situé à la frontière.

Où voir la grue du Japon ?

Kushiro, Tsurui et Kayanuma

Les guillemots et stariques

Plusieurs espèces de guillemots fréquentent le littoral d’Hokkaido en hiver. On peut en effet observer tout au long de l’année le guillemot colombin, le guillemot à lunettes et le guillemot à cou blanc. En hiver, le starique cristatelle et le starique minuscule fréquentent également la zone.

La péninsule de Nemuro est le meilleur spot pour observer les alcidés.

Grand-duc de Blakiston – Blakiston’s Fish-Owl – Ketupa blakistoni
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Grand-duc de Blakiston, Rausu, Péninsule de Shiretoko

Le Grand-duc de Blakiston, appelé également kétoupa, (Bubo blakistoni – Blakiston’s Fish Owl) est une grande espèce de hibou. Son envergure peut en effet atteindre 1,90m. L’espèce se divise en deux sous-espèces. Tout d’abord Bubo blakistoni blakistoni, présente ici à Hokkaido ainsi que dans les Sakhaline et îles Kouriles, ensuite Bubo blakistoni doerriesi, que l’on rencontre au Nord-Est de la Chine et Sud-Est de la Sibérie. Le kétoupa se nourrit essentiellement de poisson. On peut ainsi comprendre qu’il vive dans les forêts riveraines et primaires à proximité de cours d’eau.

Malheureusement, il s’agit d’un oiseau rare et menacé. En Sibérie la population ne dépasse pas quelques centaines d’oiseaux et n’excède pas 50 couples à Hokkaido. Autrefois, l’espèce était présente à travers toute l’île d’Hokkaido. Mais aujourd’hui elle reste cantonnée à sa partie Est. Pour survivre, le kétoupa a besoin d’habitats bien particuliers. Tout d’abord, il lui faut suffisamment de grands arbres avec des trous où il peut installer son nid. Ensuite, des rivières avec des ressources en poissons importantes.

Où voir le grand-duc de Blakiston ?

Shiretoko et Rausu

Roselin brun – Asian Rosy-Finch – Leucosticte arctoa
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Roselin brun

Le roselin brun se reproduit en Asie centrale, en Transbaïkalie, en Sibérie, au Kamtchatka et sur les îles Kouriles. Il hiverne en Corée, en Mandchourie, dans le sud-est de la Mongolie, à Sakhaline et au Japon. En été, elle fréquente la zone de transition entre les arbres, les glaciers et les versants de montagnes à végétation rampante. Durant la période de nidification, le roselin brun évolue dans les prairies alpines. En hiver, elle descend dans des zones plus basses. On peut le voir sur les flancs des collines et même les cours de fermes. Nous en apercevons un petit groupe sur les zones encore enherbées.   

Où voir le roselin brun?

Kushiro, Tsurui et Kayanuma, Kiritappu, Nemuro, Péninsule de Notsuke

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