Samedi 17 et dimanche 18 décembre
Les vacances sont enfin arrivées, et avec elles le beau temps ! Pour ce week-end, une nouvelle fois l’envie de Camargue prend le dessus. C’est parti pour observer les oiseaux hivernants en Camargue. Pour profiter au max du séjour, nous quittons Toulon le vendredi soir pour arriver aux Saintes de nuit.
Le gîte de la Palunette
Cette fois-ci nous avons opté pour un gîte trouvé sur airbnb. Très bon choix ! En effet le gîte situé à la Palunette est tout proche des Saintes, aux abords des marais. En ouvrant les rideaux, on peut admirer les oiseaux en vol dans le soleil levant. Magique. Confortable et bien décoré, j’avoue avoir eu un petit coup de cœur pour ce logement traditionnel.
La piste de Cacharel
Au petit matin, après avoir fait un point d’observation infructueux à l’embouchure du petit Rhône, nous empruntons la piste de Cacharel. Les pluviers dorés sont toujours regroupés au même endroit tandis que les canards ont commencé à arriver sur l’étang de Consécanière. Mais la piste en travaux est devenue à la limite du praticable et j’avoue avoir passé plus de temps à me concentrer sur la conduite qu’à regarder les oiseaux ! Je ne la reprendrai pas de si tôt ! Peu d’obs donc. Mais les oiseaux ne semblent pas vouloir se montrer aujourd’hui. Nous verrons seulement quelques harles huppés sur le Vaccarès. Rien d’autre de notable.
Séance photo sur les chevaux
Devant ce peu de chance ornithologique, nous nous rabattons sur les chevaux, qui se montrent bien plus coopératifs ! Nous tombons sur un joli groupe au bord de la route dans la lumière dorée du soir.
Le cheval de Camargue est l’une des plus anciennes races de chevaux au monde. Elevé ici en semi-liberté, ils ont su préservé un caractère sauvage et continuent à symboliser la liberté.
Coucher de soleil aux Saintes
Pour finir cette belle journée ensoleillée, petit balade et photo de coucher de soleil sur la plage des Saintes-Maries de la mer. Pas besoin d’illuminations de Noël ! Les lumières ici sont magiques !
Observation des oiseaux marins
Il a fait très froid cette nuit et le thermomètre n’affichait qu’un degré au réveil. Et pourtant, qu’elle ne fût pas ma surprise de tomber sur une huppe fasciée en sortant gratter la voiture ! Un oiseau de bon augure ? Nous retournons sur la plage des Saintes pour observer les oiseaux marins. Cette fois-ci nous avons plus de chance. Quelques pingouins pêchent au large tandis qu’un plongeon arctique passe en vol. Sur la plage, deux tournepierres à collier décollent au passage d’un chien. Nous apercevons un autre pingouin, dans le port cette fois-ci.
Je ne sais pas si vous avez lu mon dernier article sur l‘afflux des pingouins en Provence. Mais la présence de pingouins n’est pas exceptionnelle l’hiver dans la région. En revanche, leur nombre et leur proximité est particulière cette année. Ces effectifs seraient causés par des tempêtes dans l’Atlantique qui auraient affaibli les oiseaux.
Les marais du Mas d’Agon
Nous quittons les Saintes pour rejoindre la partie Est du Vaccarès. Une petite halte aux marais du Mas d’Agon nous permet d’observer un petit groupe de 7 cigognes réparties de part et d’autre de la route. Elles s’alimentent avant de prendre leur envol pour se regrouper du même côté. L’hivernage des cigognes noires en Camargue est régulier. Mais c’est toujours sympa de tomber sur ces oiseaux !
Un élanion blanc à la Chassagne
Nous poussons la route du mas d’Agon jusqu’à La Chassagne. Quelle riche idée ! Perché au sommet d’un arbre bordant les prairies j’aperçois un rapace dont le profil attire immédiatement mon attention. Coup de jumelles : élanion blanc ! Il décolle et vient se percher sur un piquet au bord de la route. Pas de jolie photo malheureusement mais juste de quoi illustrer la rencontre. Il décolle à nouveau et nous le perdons de vue.
Ce n’est pas la première que je rencontre ce bel oiseau dans notre région. J’en avais vu un dans le Vaucluse aux Confines de Monteux en janvier 2016 et un autre en Camargue. Il faut dire que les observations se sont multipliées ces dernières années. La plupart des données concernent des individus hivernant en Camargue. Mais pas mal d’oiseaux sont également contactés dans le 84 et le 04 au printemps. En 2020, un couple a même tenté de nicher sur le plateau de Valensole.
Originaire d’Afrique, il a ensuite connu une importante expansion en Espagne. A la recherche de nouveaux territoires, il passe la frontière dans les années 80 et finit par nicher en France en 1990 en Aquitaine. Les effectifs sont au départ réduits et se concentrent dans le sud-ouest. En une dizaine d’années, le nombre d’oiseaux observés connaît une forte hausse. En effet, si en 2003 on comptait 13 couples, on estime la population entre 110 et 120 individus en 2013. Des oiseaux prospectent sur l’ensemble du territoire mais on ne note pas de véritable extension de l’aire de reproduction. (LPO – Observatoire des rapaces)
Le Vaccarès
Nous poursuivons la route et finissons par rejoindre le Vaccarès en faisant plusieurs points d’arrêts. Aujourd’hui, c’est plus d’une cinquantaine de harles huppés qui se sont rassemblés aujourd’hui sur l’étang. Beau score !
Parmi les mouettes rieuses, se sont glissés des goélands railleurs. Inféodé aux lagunes et marais salants, le goéland railleur est rare en France et se concentre sur le littoral méditerranéen pour se reproduire. Ces oiseaux hivernent principalement sur les rivages de la Péninsule arabique, de la mer rouge, en Tunisie, Egypte et Sardaigne. Mais depuis les années 90, une petite population, en évolution, passe la mauvaise saison en Camargue.
Il est facile de le différencier des autres goélands par sa taille plus petite et son bec fin et rouge. Mais, au milieu d’un groupe de mouettes, ce n’est pas la même histoire. Pas toujours simple de distinguer le goéland railleur de la mouette rieuse, surtout hors période de reproduction. En effet, durant l’hiver, les mouettes perdent leur capuchon noir et les deux espèces sont de taille quasi similaire ! Regardez leur bec. Celui du railleur est long, épais et rouge foncé, même noir en période de reproduction.
Dans le marais de Romieu de l’autre côté de la route qui longe le Vaccarès, nous apercevons des cygne de Bewick, autre hivernant régulier en Camargue. Ils sont seulement 3, la plupart des individus sont en effet observés dans les marais du Mas du Pont de Rousty (environ 50 oiseaux – donnée faune-paca).
Fin de journée à Piémanson
Nous terminons le séjour dans la douce lumière de la fin d’après-midi au bord des baisses, tandis que la lumière qui perce les nuages illumine le ventre blanc des bécasseaux variables fouillant la vase devant nous. J’espère que ce compte-rendu de balade à la recherche des oiseaux hivernants en Camargue vous a plu !