Opération minuscule, round 2

Début août 2016, un petit Bécasseau américain a été découvert sur les baisses camarguaises. Après quelques tergiversations, il s’est avéré que c’était un Bécasseau minuscule, nom donné en raison de sa taille (15 cm) … mais qu’il ne mérite peut être pas quand on sait qu’un Bécasseau minute possède une taille inférieure (entre 14 et 15,5 cm). Bref, c’est une espèce rare en France où seulement une quinzaine de contacts ont été répertoriés par le CHN (Comité d’Homologation national). En Provence, il n’existe qu’une seule mention d’un oiseau ayant stationné en mai 2000 toujours sur les terres camarguaises, sur ces fameuses baisses. Nous avons tenté notre chance fin août avec deux journées dédiées à la recherche de l’espèce. En vain malgré nos efforts. Le dernier contact datant du vendredi matin, alors que nous avions posé nos jumelles et longue-vues seulement le vendredi soir. C’est parfois rageant de louper une telle opportunité à quelques heures près ! Depuis plus de nouvelles et tout le monde pensait qu’il avait fait son temps et probablement qu’il avait poursuivi son voyage vers d’autres latitudes. Surprise samedi dernier, l’oiseau est recontacté à 500 m du lieu de sa découverte. Voilà l’objectif de notre dimanche ! En petit comité, nous montons une expédition. Dès les premières lueurs du jour, nous sommes sur site. Visiblement nous ne sommes pas les seuls à venir tenter notre chance pour ajouter à notre palmarès le petit limicole. Baisse des 500 francs, Digue de Paulet, Clos de l’esquineau, They de Ste Ursule, Baisse de Quenin … toutes les baisses y passent sans parvenir à localiser le discret américain. Nous passons en revue les reposoirs de sternes dans l’espoir de tomber sur la Sterne élégante revue récemment. Là encore, pas de chance. A la place, deux Mouettes pygmées dont un superbe jeune se reposant sur un ilot de vase.

Nous laissons tomber notre recherche pour ce matin, les nuages de ce début de matinée se sont à présent dissipés, laissant place à un chaud soleil et à ses brumes de chaleur. Pour ne rien améliorer, le vent s’est bien renforcé. nous trouvons refuge derrière le poste de surveillance des Sauveteurs sur la plage de Piémanson pour une petite séance de seawatch. 3 Fous de Bassan de retour dans les eaux méditerranéennes, un Puffin yelkouan et de nombreuses Sternes caugeks. A l’abri dans les salicornes, de très nombreux Sympetrums de Fonscolombe patientent en attendant que le vent cale.

Nous reprenons les recherches en fin d’après-midi. Un Balbuzard pêcheur remonte vers le nord un poisson dans les serres, deux Sternes caspiennes s’abritent du vent dans un lointain reposoir, rien de bien transcendant ! Heureusement d’autres oiseaux se montrent à leur avantage tels ces Tournepierres à collier plutôt coopératifs, ce Bécasseau cocorli en plumage de transition ou cette Avocette.

De quoi patienter en attendant de trouver la bête. Deux heures plus tard, nous avons bien vu quelques groupes de limicoles composés de Bécasseaux variables et de minutes mais pas la moindre plume d’américain. Nous perdons à nouveau ce round et prenons le chemin du retour. On ne gagne pas à tous les coups !