Créé le 25 octobre 1991, Bras-d’eau, avec ses 497,2 ha, devient le deuxième parc national de Maurice. Il doit son nom à la forme du bras d’eau qui le traverse. On rencontre en effet quelques mares le long du sentier aménagé au milieu des roches basaltiques. Pensez à porter des manches longues, les moustiques sont nombreux et voraces ! La balade ombragée reste néanmoins très agréable. Pour les ornithologues, la visite de ce site est incontournable : c’est ici que vous aurez le plus de chance de croiser le discret et élégant Tchitrec de Maurice, appelé “coq des bois” par les locaux.
Le chemin débute au point d’information situé sur la route qui quitte la B15 entre Poste Lafayette et Roches noires. Nous empruntons le sentier bien balisé qui dessine une boucle à travers le bois. Dès le début de notre balade, nous croisons tout un groupe de Zostérops gris de Maurice. Ils poussent leurs petits cris depuis les branches des arbustes qui nous entourent. Assis sur le sentier, nous observons leur manège tout en prenant quelques images.
Plus discret, un autre oiseau fait son apparition : le fameux Tchitrec de Maurice (Terpsiphone desolata). Assez peu farouche, il est même intrigué par notre présence et se perche à proximité. Il s’agit d’une femelle qui se distingue du mâle par sa tête grise et non noire. Endémique à l’île, cet insectivore est considéré comme vulnérable. Assez proche génétiquement de son voisin réunionnais Terpsiphone bourbonnensis, le Tchitrec de Maurice est désormais considéré comme une espèce à part entière.
Le Tchitrec et le Zostérops gris sont les deux seuls oiseaux endémiques que l’on peut observer dans le parc national de Bras-d’eau. En revanche, les Bulbuls orphées et les Foudis rouges originaires de Madagascar sont nombreux.
Malheureusement, les oiseaux ne sont pas les seules espèces invasives présentes dans le parc. Si dans les gorges de rivière noire les goyaves de Chine inquiètent les défenseurs de la nature, ici ce sont les aloès qui sont particulièrement abondants. Certains d’entre eux, dont la tige coupée forme une vasque, attirent quelques oiseaux qui viennent s’y abreuver.
En observant de plus près, on finit par remarquer la présence de quelques reptiles. Il s’agit d’un endémique : le Gecko diurne orné de l’île Maurice.
Nous croisons de larges pistes où viennent se poser des papillons aux couleurs vives pour profiter du soleil qui réchauffe l’atmosphère dans ces trouées.
D’autres animaux profitent de ces espaces ensoleillés comme l’Agame versicolore, espèce quant à elle importée d’Asie.
Tandis que le sentier pénètre dans la réserve, le paysage évolue. Nous nous retrouvons au milieu d’immenses conifères, des araucarias, d’où s’élèvent les roucoulement de dizaines Tourterelles peintes de Madagascar ainsi que de tigrines. Arrêt obligatoire pour profiter de cette quiétude rapidement troublée par les myriades de moustiques nous contraignent assez à poursuivre notre route !
Nous longeons des mares s’épanouissant au milieu de murets et de vastes marches noires évoquant les ruines des temples indous. Nous voilà plongés au milieu des paysages rappelant ceux décrits par Kipling dans Le livre de la jungle. On s’attendrait presque à voir surgir une panthère au détour du sentier ! Malheureusement pas de félin ici. Nous croisons seulement un groupe de macaques. Assez farouches ils ne se laissent ni approcher, ni photographier et disparaissent rapidement dans la forêt . La boucle touche à sa fin et nous voilà de retour au point de départ !