Tarifa n’est pas seulement la ville du surf et du kite, elle est aussi un hot spot du whale watching en Espagne. En effet, les cétacés sont nombreux à fréquenter les eaux du Détroit. Une population de près de 70 Globicéphales noirs (Calderon comun – Globicephala melas) est sédentaire dans les eaux du parc de El Estrecho et les nombreuses sorties organisées au départ de Tarifa permettent de les observer facilement. Malheureusement cette population est victime depuis 2007 d’un virus et de nombreux décès ont été constatés. Les groupes de Dauphins communs (Delfin comun –Delphinus delphis) de Dauphins bleu et blanc (Delfin listado – Stenella coeruleoalba) sont également nombreux entre les côtes espagnoles et marocaines et peuvent être observés tout au long de l’année.
Plus rares, le Grand Dauphin (Delfin mular – Tursiops truncatus) et le cachalot (Cachalote – Physeter macrocephalus) sont observés à l’occasion. Le Rorqual commun (Rorcual comun – Balaenoptera physalus) n’est, quant à lui, observé qu’à partir du printemps lors de sa migration. Enfin, probablement la star de Gibraltar, l’Orque (Orca – Orcinus orca) n’arrive qu’à partir de mi-juillet pour profiter de la pêche au thon à l’entrée du détroit. Il n’y reste que jusqu’à la fin du mois d’août. C’est précisément l’orque qui a motivé ce voyage. Mais ce n’est pas gagné ! Déjà, l’ornithologue anglais semblait sceptique quant à nos chances … « c’est un peu tôt en saison, mais vous verrez, il y a plein de dauphins ! ». Mouais, nous c’est l’orque qu’on veut ! Mais effectivement, ce jour-là, l’agence de whale watching Turmares nous informe qu’aucun orque n’a été observé pour l’instant. Seules des sorties d’observation des baleines et dauphins sont organisées. Nous réservons pour la sortie de 17h.
En attendant, nous faisons un petit tour dans la ville, occasion d’observer deux Faucons crécerellettes dans la forteresse ainsi qu’un Lézard hispanique.
L’heure de partir arrive et nous embarquons à bord du Jackelin. La météo est clémente, la mer peu agitée.
Nous nous rapprochons des côtes marocaines dont le relief se fait de plus en plus distinct. Le détroit ne mesure en effet que 14 km !
Il nous faut peu de temps pour repérer un groupe de stenella d’une quarantaine d’individus. Bondissant dans les vagues, ils arrivent rapidement à l’étrave.
Plus loin, un groupe d’une dizaine de globicéphales laisse émerger leur gros ailerons noirs hors des flots. Nous restons avec eux presque une heure.
Côté oiseaux, les Puffins cendrés sont nombreux, 1 Grand Labbe et 2 fous.
Bien entendu pas d’orque (ce n’est de toute façon pas dans cette zone qu’ils peuvent être observés) mais le guide nous annonce que des pêcheurs en auraient signalés le matin même ! Cependant la donnée n’avait pas encore été vérifiée. On aura peut-être une chance d’en voir avant notre départ ??
Au bout de deux heures, nous revenons heureuses de cette sortie et filons vers la plage de Bolonia pour profiter des derniers rayons du soleil en mangeant quelques bricoles. Les plagistes ont déserté le sable laissé aux Gravelots à collier interrompu. A la vue d’un jeune, on se demande comment ils arrivent à mener leur reproduction à terme avec le monde et les chiens errants fréquentant cette plage !
Nous gagnons un camping sur la côte, ce qui permettra de prendre une douche ! Alors que nous pensions que la journée était terminée, nous observons une jeune chouette hulotte près de la tente ainsi qu’un gros gros Crapaud commun ! Nous nous endormons alors que les navires laissent retentir leur corne de brume dans la nuit.
Espèces observées à Tarifa : Moineau domestique, Faucon crécerellette (2), Goéland leucophée.
Sortie en mer : Dauphin bleu et blanc (40), Globicéphale noir (15), Poisson-lune, Puffin cendré (50), Fou de Bassan (2), Grand Labbe (1).
Plage de Bolonia : Flamant (30 en vol), Gravelot à collier interrompu (1+1j)
Camping : Hulotte (1m+1j), crapaud commun (1)