29 avril 2018. A nouveau, nous avons droit à un week-end prolongé ! C’est l’occasion pour continuer à découvrir les magnifiques paysages calédoniens. Il n’y a que l’embarras du choix ! Finalement, c’est la météo qui va nous aider à choisir : ce sera la côte Est ! Départ le samedi après-midi avec quelques arrêts sur la Konetiwaka pour arriver avec le soleil couchant au camping de la plage du billet de 500. Au programme de demain, l’une des plus jolies balades du coin : les roches de la Ouaième.
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Départ au petit matin pour rejoindre le camping au nord de Hienghène “Chez Maria” sur la tribu Ouenghip où il est possible de garer la voiture pour 200 Fr. A la sortie du camping, suivez la route vers le nord sur une centaine de mètres avant d’emprunter le sentier qui grimpe sur votre gauche. Nous ne tardons pas à tomber sur un rocher portant plusieurs pétroglyphes, certains bien représentés sur l’ensemble du territoire comme les spirales et les croix. Ces signes sont difficiles à dater et leur interprétation reste assez libre, faisant référence à des éléments essentiels de la culture kanak mais pouvant varier à l’intérieur du système. Par exemple la spirale peut faire référence tantôt à une liane, tantôt à une tubercule.
Pour en savoir plus sur les pétroglyphes calédoniens, je vous invite à lire les documents en ligne :
L’ascension continue au milieu des niaoulis résistant aux incendies réguliers.
Ce qui est pratique ici, c’est que le dénivelé est facile à calculer étant donné que l’on part pratiquement du niveau de la mer … courage, plus que 900 mètres !
Nous finissons par atteindre une portion de forêt plus intacte. L’ambiance change tandis que les cris des polochions moines et des gobemouches nous parviennent du sommet des arbres. Pas faciles de les repérer dans ce contexte ! Mais l’atmosphère est magique et fait oublier le poids du sac à dos … La balade étant orientée photo, j’ai transporté tout mon matos dans des sacs étanches (on n’est jamais à l’abri d’une averse ici !), plus des fringues de pluie, les bouteilles d’eau et le repas du midi, au final ça pèse ! Mais bon, c’est sans regret car le cadre est vraiment photogénique !
Et puis quand on accompagne un herpéto, on n’échappe pas aux traditionnelles photos de scinques réalisées au 400mm.
Le sentier sort progressivement de la forêt, la végétation change et nous donne le sentiment de rentrer dans le monde de jurassique parc !
Nous finissons par arriver sur les crêtes, fine arrête surplombant le lagon, le bac de la Ouaième tout en faisant face à l’imposant Mont Panié qui, du haut de ses 1629m domine la Calédonie.
Ces balcons d’altitude sont un paradis pour les botanistes et le taux d’endémisme y est particulièrement important. Certaines espèces ne sont présentes qu’ici, sur cette portion des crêtes de la Ouaième. C’est le cas du Dracophyllum ouaiemense considéré en danger critique d’extinction. Il est donc impératif de bien rester sur le sentier pour ne pas abîmer les plantes.
La verticalité est vraiment impressionnante, mieux vaut ne pas avoir le vertige !
Une portion du sentier permet de rejoindre un promontoire, l’accès est un peu vertigineux sur la fin, mais cela vaut le détour ! C’est le coin idéal pour prendre le pique-nique 🙂
Dans l’autre sens, le sentier grimpe en direction du sommet et rentre à nouveau dans la forêt, deux méliphages barrés chantent autour de nous en se dissimulant dans la canopée. J’ai intérêt à travailler mes chants car pour observer les oiseaux ici, c’est pas gagné !
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Dans cette partie de la balade, on peut observer une autre espèce de lézard : le Tropidoscincus boreus.
Mais les nuages qui semblaient loin se rapprochent et s’amoncellent autour du Mont Panié. Retour sur les crêtes pour profiter des derniers rayons de soleil.
Il est temps pour nous de redescendre avant de se prendre une rincée, la montagne sacrée est quant à elle déjà sous les eaux.
La descente se fait bien plus facilement et nous sommes moins chargés, sans repas et avec moins d’eau ! Par chance, les nuages resteront sur le sommet et nous rentrons presque secs. Dernier regard vers les hauteurs avant de regagner la voiture, il y a vraiment quelques chose d’indescriptible qui se dégage de ces sommets calédoniens qui recèlent encore tant de secrets et mystères ! Dans la difficulté de leur accès, la richesse naturelle qu’elle recèlent et encore très peu connue, les marques ancestrales d’une culture encore vivante mais énigmatiques, ces montagnes s’imposent comme un véritable défi herméneutique. Je terminerai cet article sur les propose recueillis par Jean Monin auprès d’un “vieux” parlant des roches de la Ouaième :
« II y a un esprit qui peut se changer de temps en temps en une vraie personne ; on voit l’empreinte de son pied droit ; et l’empreinte du bâton ; quand il se déplace comme cela il va à Tipindjé ; c’est un géant, il peut se transformer en géant, en requin, c’est le gardien de la vallée ; l’empreinte du pied gauche est sur les récifs en bas ; une autre trace de son pied se trouve à Tipindjé ; son nom est Waï-Waï : c’est le gardien de la sortie pour les gens qui viennent de Ouaïème vers Hienghène. »
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