Séparant la vallée du Champsaur de celle du Dévoluy, le col du Noyer n’est pas l’un des cols les plus connu des Alpes. Pourtant il mérite le détour …
A ses pieds, côté Champsaur, on trouve des petits villages où il fait bon vivre. Lorsque nous les traversons, nous sommes accompagnés par les chants des Rougequeues à front blanc et des Fauvettes des jardins.
Au col, deux aigles royaux immatures voltigent le long des versants avant de filer non sans faire alarmer un couple de Perdrix bartavalles.
Le corridor formé par le col est aussi une voie de passage pour les Vautours fauves venant des Baronnies voisines. Parmi les autres espèces phares du site, il y a la Fauvette babillarde. Cette fauvette est absente en Basse-Provence et les observations en période de migration y sont très occasionnelles. Pourtant dans le Dévoluy et le Champsaur l’espèce est assez bien représentée et connaître son chant est un atout pour la repérer. On la rencontre dans les mêmes milieux que le Pouillot de Bonelli, des milieux assez ouverts avec quelques conifères et des buissons épars.
Il y a aussi dans ce secteur des Tétras lyres mais nous ne sommes pas parvenus à les observer. Ils chantaient à moins de 50 m de la route tout en restant dissimulés sous le couvert forestier.
Les mammifères ne sont pas en reste et quelques jolies observations sont à faire. Outre les classiques marmottes qui alarment au moindre passage d’un Aigle royal, nous avons pu croiser des biches se nourrissant sur les premières pentes des alpages, ainsi que deux Chamois engagés dans une course poursuite effrénée. Nous avons eu la chance d’assister à un concert de Chevreuils aux puissantes voix. Disséminés dans un petit bois, les individus se sont répondus longuement sans que nous puissions les voir. Ce n’est que plus loin lors de la balade qu’une chevrette s’est laissée observer alors qu’elle dévalait un versant herbeux.
Une fleur a attirée notre attention, enfin surtout celle d’un couple de retraités. Il s’agit de l’Anthyllide des montagnes. C’est une petite plante aux fleurs roses qui fleurit en juin et juillet. Les fleurs récoltées sont mises à macérer avec du vin rosé durant deux à trois mois et l’on obtient à la fin un excellent apéritif !
Passage par les gorges du Rif où des Chocards ont élus domicile. Cette petite rivière a creusé dans la roche un étroit défilé de quelques dizaines de mètres de profondeur avec par endroit, des murs qui sont si rapprochés qu’un homme ne peut y passer. En aval du pont, la gorge s’élargit et c’est ici que les chocards ont décidé de construire leurs nids. Depuis le pont, on peut réaliser de bien belles observations de ce corvidé montagnard.
Plus bas dans la vallée, nous avons pu rajouter une nouvelle espèce pour l’année avec un couple de Bouvreuil pivoine et une nouvelle espèce pour la France avec un chanteur de Rousserolle verderolle.
Au milieu des terres agricoles, une zone vestigiale de marais de quelques centaines de mètres carrés accueille un chanteur. Au premier abord pas évident de la distinguer de sa cousine la Rousserolle effarvatte. La taille est similaire mais quelques petits éléments font la différence pour l’observateur attentif. Une teinte générale légèrement plus grise, une projection primaire plus longue avec un liseré sur chacune des primaires mais le principal critère reste l’oreille. La verderolle fait partie de ces oiseaux qui sont doués pour les imitations. Au milieu des strophes type rousserolle, se mélangent des chants des espèces locales. Nous terminons notre séjour alpin sur ses belles notes.