Visiter Berat, Apollonia et la lagune de Narta en Albanie. Lundi 20 octobre. Cette journée est un parfait aperçu de l’Albanie : Berat, avec son histoire et ses mille fenêtres ; Apollonia, témoin de l’Antiquité ; et la lagune de Narta, où la nature règne encore en maître. Une expérience à la fois culturelle, historique et sauvage, racontée comme dans un vrai carnet de voyage.

Après notre nuit à proximité de Berat, nous voilà prêts pour notre première journée de découverte. Le soleil peine à percer le ciel d’automne et la ville est encore calme. Arriver tôt, c’est toujours un luxe : on peut flâner dans les ruelles avant l’arrivée des bus de touristes. Les parkings gratuits sont rares, mais nous avons trouvé notre place le long de la route qui mène au château, juste en face du pont moderne.

Vue panoramique de la ville de Berat en Albanie, la ville aux mille fenêtres, avec ses maisons traditionnelles et son château surplombant le fleuve.
Berat, la ville aux mille fenêtres

Dès le pont franchi, la ville s’offre à nous dans toute sa splendeur : les façades blanches des maisons semblent s’étager jusqu’au sommet de la colline, formant ces fameuses « mille fenêtres » qui font la réputation de Berat. Je ne peux résister à la pause photo obligatoire.

visiter Berat, Apollonia et la lagune de Narta en Albanie

Nous déambulons ensuite dans la vieille ville, où chaque ruelle est un petit voyage dans le temps. Le château de Berat domine la cité, et l’on devine derrière ses murs plusieurs églises byzantines et mosquées ottomanes. L’atmosphère est unique : ici, l’histoire se respire à chaque pas.

Après avoir parcouru les ruelles sinueuses, nous rejoignons la ville moderne et sa coulée verte, parfaite pour un moment de détente sur un banc, à observer la vie albanaise qui s’éveille doucement. Deux heures passent en un souffle. Il est temps de reprendre la route.

Apollonia, un voyage dans l’Antiquité
Vestiges du temple d’Apollon à Apollonia, site archéologique antique en Albanie, entouré d’oliviers et de collines verdoyantes.

Notre prochaine étape nous mène au site archéologique d’Apollonia, fondé au VIe siècle av. J.-C. par les Grecs. En arrivant, j’ai l’impression de marcher à travers l’histoire : le théâtre antique, l’agora et les temples se dressent encore fièrement.

Le temple d’Apollon
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Le temple d’Apollon est l’un des monuments phares du site archéologique. Construit au IVe siècle av. J.-C., il témoigne de l’influence grecque sur cette cité antique. Le temple, de style dorique, se dressait à l’origine sur une petite colline dominant l’agora, ce qui lui conférait une position stratégique et symbolique.

Même si aujourd’hui il ne subsiste que des colonnes et des vestiges du péristyle, on peut encore deviner la grandeur de sa structure et la solennité qui devait régner lors des cérémonies religieuses. Le temple était dédié à Apollon, dieu de la lumière et de la musique, et constituait le centre spirituel de la ville. Depuis le sommet de la colline, la vue sur les ruines environnantes et les oliveraies alentours donne un sentiment d’intemporalité, comme si la ville antique continuait à vivre à travers les siècles.

Le monastère d’Apollonia
Le monastère byzantin d’Apollonia, avec ses murs en pierre et fresques anciennes, au cœur du site archéologique.

Le monastère byzantin d’Apollonia, souvent moins connu que le temple d’Apollon, est un exemple fascinant de la présence chrétienne dans la région à l’époque médiévale. Construit entre le XIIIe et le XIVe siècle, il se situe à proximité du site archéologique, souvent intégré dans le parcours de visite.

Le monastère se distingue par ses murs en pierre et ses fresques encore partiellement visibles, qui représentent des scènes religieuses traditionnelles. Le cadre est paisible, avec des oliviers et des pelouses où l’on peut facilement imaginer la vie monastique de l’époque. Il offre également un point de vue sur l’ensemble du site archéologique, permettant de comprendre comment la ville antique et le monde médiéval coexistaient dans cet écrin naturel.

Un repas traditionnel

Nous empruntons le sentier qui monte légèrement sur une colline et fait le tour du site. Au sommet, la vue sur les oliveraies et les collines environnantes est apaisante. Un petit restaurant ombragé propose des spécialités locales : viandes grillées, olives, feta… le parfum des plats se mêle aux senteurs d’herbes sauvages.

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Et puis, surprise : au milieu des pelouses, des tortues d’Hermann se promènent, totalement indifférentes à notre présence. Le sentier redescend ensuite dans le sous-bois, parsemé de cyclamens en fleurs, offrant une touche colorée à notre balade.

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La lagune de Narta et les pélicans frisées

L’après-midi est consacré à la lagune de Narta, réputée pour ses oiseaux rares. La lagune de Narta, située sur la côte sud-est de l’Albanie, près de la ville de Vlorë, est l’une des zones humides les plus importantes du pays. S’étendant sur plusieurs kilomètres le long de la côte Adriatique, elle forme un écosystème unique, mêlant eau douce, eau salée et marais salants.

La lagune est entourée de marais salants, de vasières et de plages sablonneuses, qui constituent un habitat idéal pour les oiseaux migrateurs. Elle joue également un rôle crucial dans la protection contre l’érosion côtière et le maintien de la qualité de l’eau. Certaines zones de la lagune sont protégées pour permettre aux espèces sensibles de se reproduire et de se nourrir sans perturbation.

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Piste entre marais salants et lagune
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Nous roulons jusqu’à la côte et passons à proximité des marais salants. Nous commençons par rouler sur la piste séparant les salins de la lagune. Quelques observatoires sont d’ailleurs disposés le long du chemin. Les laro-limicoles sont particulièrement nombreux, en particulier devant les arrivées d’eau. Un groupe d’une cinquantaine de chevaliers arlequins s’en donne d’ailleurs à cœur joie. Quelques chevaliers gambettes et aboyeurs se joignent à la joyeuse troupe. Les goélands railleurs sont également de la partie.

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Le Pélican frisé

Les aigrettes garzettes sont alignées le long de la piste, en attendant de repérer un poisson. Enfin j’aperçois deux gros oiseaux blancs, à proximité de la route. Il s’agit bien de deux pélicans frisés, imposants, il est impossible de les confondre. Assez farouches, ils s’éloignent du bord à l’approche de la voiture et son bientôt rejoints par un troisième individu. Je les observe un long moment, profitant de cet instant, jusqu’à ce qu’ils disparaissent derrière un îlot.

Pour en savoir plus sur le pélican frisé en Albanie, vous pouvez lire mon article consacré à la l.agune de Karavasta.

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Le monastère Sainte-Marie de Zvërnec,

Pour compléter notre visite, nous contournons la lagune par l’ouest et rejoignons le monastère Sainte-Marie de Zvërnec, perché sur un îlot et accessible par un ponton en bois. Construit au XIIIe siècle, ce petit bijou byzantin est enveloppé de pins et surplombe l’eau calme de la lagune. Les fresques anciennes et l’ambiance paisible invitent à la contemplation.

Sur la route de Ksamil : montagnes et criques sauvages

La journée n’est pas terminée : il nous reste encore trois heures de route pour rejoindre Ksamil, au sud. Nous choisissons l’itinéraire par l’arrière-pays, plus sauvage, qui serpente à travers des montagnes à perte de vue. Les villages se succèdent, les vallées s’ouvrent et, en fin de journée, la route longe une corniche étroite offrant des panoramas sur de petites criques sauvages et l’horizon où se dessine la silhouette de Corfou.

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Nous arrivons à Ksamil alors que le soleil disparaît, fatigués mais comblés par cette première journée riche en découvertes, entre patrimoine, nature et paysages méditerranéens.

Conseils pour ce circuit : visiter Berat, Apollonia et la lagune de Narta en Albanie
  • Berat : 2 à 3 heures suffisent pour visiter le château et les ruelles. Arriver tôt pour éviter la foule.
  • Apollonia : prévoir au moins une demi-journée. Chaussures confortables indispensables.
  • Lagune de Narta : jumelles et appareil photo conseillés pour observer les pélicans frisées.
  • Monastère de Zvërnec : cadre paisible, idéal pour la photographie et la contemplation.
Panorama sur l'île de Corfou et la mer Adriatique
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