13 jours ne sont pas de trop pour les amoureux de la grande faune africaine. Ce parc, aussi vaste qu’un pays, abrite une faune et une flore diversifiées et, bien entendu, les “big five”. Incontournable ! Le parc national du Kruger est la plus grande réserve d’Afrique du Sud. Il recouvre près de 20 000 km2 , long de 350 km et large de 60 km. Frontalier avec le Mozambique et le Zimbabwe, il forme avec les parcs du Limpopo et du Gonarezhou le grand parc transfrontalier du Limpopo.
Le parc trouve son origine dans la création d’une première réserve autour de la rivière Sabie en 1896 sous l’impulsion du président Paul Kruger. Au fil des années, de nouveaux territoires sont protégés. En 1926, ces différentes réserves sont regroupées au sein d’un seul parc national qui prend le nom de Kruger et qui ouvre au public. Il s’agit du premier Parc National d’Afrique du Sud. Malheureusement, la chasse au prédateurs perdure dans le but de préserver les populations d’herbivores. Mais les lions étant le principal attrait touristique du parc, cette persécution prend fin dans les année 1935.
La Faune
Le parc national du Kruger abrite un grand nombre d’espèces animales. On peut y observer 147 espèces de mammifères dont les fameux “big five” les 5 espèces africaines emblématiques : le lion, le léopard, l’éléphant, le buffle et le rhinocéros. Le parc accueille près de 1500 lions, 1000 léopards, 200 guépards, 350 lycaons. Les zones de savanes autour de Satara semblent être l’un des sites où les chances de croiser les lions sont les plus grandes, quoiqu’il soit possible de les observer partout dans la réserve. L’éléphant est également bien représenté avec une population avoisinant les 11 670 individus. Le Rhinocéros blanc (5000 individus) est bien plus facilement observable que le Rhinocéros noir (350 individus)
Les groupes d’herbivores sont également importants. L’impala (150 000) est omniprésent, en particulier dans la partie sud du parc. Il n’est pas rare non plus de croiser des groupes de Zèbres des plaines (3000 individus) ainsi que les Grands Koudous (5000 individus). L’Hyppotrague noir, avec seulement 550 individus, est quant à lui bien plus rare.
Les ornithologues ne s’ennuieront pas non plus dans le Kruger. 517 espèces d’oiseaux y ont été contactées et 253 y sont résidentes. le Calao leucomèle fait partie des plus communs. En revanche, le Bucorve du Sud, espèce de calao terrestre, se fait de plus en plus rare et fait l’objet d’un programme de suivi. De nombreux rapaces sont présents sur le site : le Pygargue vocifère est observé le long des rivières et sur les points d’eau, l’Aigle ravisseur, l’Aigle de Walhberg, le Bateleur des savanes, le Vautour africain, le Vautour oricou, le Vautour charognard … Sans compter les nombreux passereaux, les Rolliers pourpres et à longs brins, les guêpiers … Si le Sud du parc est riche en mammifères, la partie nord, quant à elle, se révèle particulièrement intéressante pour l’avifaune, en particulier autour de Punda Maria et Pafuri.
Organiser son voyage au Kruger
Il est impératif de réserver à l’avance les emplacements de camping et les logements. En effet, le Kruger est très touristique et même si les campings sont vastes, les places restent limitées. L’entrée et sortie des camps sont contrôlés et il n’est pas possible de s’y improviser une place ne serait-ce pour une nuit. Pour réserver, c’est facile, il suffit de se connecter au site officiel SanPark.
Vous trouverez sur ce site toutes les informations nécessaires pour préparer sereinement votre séjour dans le Kruger.
Le réseau routier est accessible aux voitures de tourisme. Il n’est pas utile de prendre un 4X4. La vitesse maximale est de 50 km. N’oubliez pas que la faune ici peut être dangereuse et qu’il est interdit de descendre de la voiture en dehors des emplacements désignés.
Pour l’approvisionnement, vous trouverez le nécessaire dans les boutiques des camps, surtout pour faire le traditionnel braai ! Chaque emplacement de camping possède d’ailleurs son barbecue.
Pour les night drive, il n’est pas nécessaire de réserver longtemps à l’avance. Il suffit de s’enregistrer à l’accueil du camp la veille ou le soir même.
Conseils d'itinéraire
Si vous ne disposez que d’une semaine, nous vous conseillons de vous concentrer sur le sud du parc où vous pourrez observer la grande faune tout en limitant le nombre de km. De nombreuses secondaires quadrillent cette zone permettant d’explorer de nombreux sites aux paysages différents.
- 2 nuits à Berg-en-Dal
- 3 nuits à Skukuza
- 2 nuits à Lower Sabie
En revanche, si vous avez le temps et que les oiseaux vous intéressent aussi, le nord du Parc peut se révéler très intéressant, notamment avec une avifaune plus tropicale qui atteint ici sa limite sud d’aire de répartition. C’est aussi dans le Nord du parc que vous découvrirez les baobabs. L’idéal serait de rester 17 jours … :
- 2 nuits à Berg-en-Dal
- 3 nuits à Skukuza
- 2 nuits à Lower Sabie
- 3 nuits à Satara
- 2 nuits à Balule (petit camp rustique à l’ambiance dépaysante sans électricité, attention pas de quoi s’approvisionner)
- 1 nuit à Létaba (Terrasse du restaurant avec vue sur la rivière très agréable !)
- 2 nuits à Pafuri (extrême nord du parc avec de magnifiques paysages le long de la rivière Luvhuvu, affluent du Limpopo)
Journal de bord dans le Kruger
16 août 2014 : Traversée du Swaziland
Après avoir quitté le matin la réserve de M’kuze, nous décidons de traverser le Swaziland pour rejoindre le Parc National du Kruger, gain de temps et de kms pour quelques formalités douanières et 50 RD pour le visa. Le paysage est différent, moins de grandes cultures et plus de milieux de savanes au sud qui cèdent finalement la place à la canne à sucre au nord. De nouvelles espèces apparaissent dès la frontière : le Touraco concolore ou le Calao leucomèle qui deviendront très courants dans le Kruger. Notre carte n’est pas très précise mais les routes ne sont pas très nombreuses et nous ressortons du pays à 14h, les frontières n’étant ouvertes qu’entre 7h et 18h. Après de nouveaux tampons sur le passeport, nous sommes de retour en Afrique du Sud. Arrêt à Pic and Pay, supermarché local, pour faire quelques courses avant de passer 13 jours dans le Kruger : bidons d’eau, feuilletés, conserves … Nous roulons jusqu’à Malelane, point d’entrée dans le Parc. Petit tour sur le pont enjambant la Crocodile River et l’ambiance est plantée : les éléphants prennent leur bain au milieu des hippopotames et des crocodiles. Le soleil finit passer derrière l’horizon alors que des nuées de chauves-souris prennent leur envol. Nous passons la nuit dans un très agréable Bed and Breakfast non loin de là.
17 août : Malelane – Berg-en-dal
A 6h, les portes du Kruger s’ouvrent. Le ciel est encore nuageux mais, par chance, la pluie a cessé. Un rapide coup d’œil sur les hippos depuis le pont, formalités remplies et nous pénétrons dans le sanctuaire. Très vite, nous commençons à observer de nombreux oiseaux : ici un Rollier à longs brins, là un Calao leucomèle, celui-ci nous ne l’avions pas encore vu : un Crested barbet.
18 août
Les hyènes ont chanté dans la nuit : un hou-oup quasi mélodieux répété plusieurs fois dans le silence de l’obscurité qui donne un charme particulier aux nuits africaines. Au petit matin, le camp se réveille rapidement avec les cris plus grinçants des pintades. A 6h nous sommes prêts et à 6h03 nous passons la porte. Nous empruntons la Matjulu loop, passage au point d’eau éponyme mais RAS. Le soleil n’a pas encore dépassé les collines et une partie du paysage est à l’ombre. Un groupe de girafes broute le sommet des arbres tandis que la lumière commence à peine à glisser sur leur tête. Dur dur de faire une jolie photo au 100-400 de ces animaux si hauts qu’ils rentrent à peine dans le cadre … J’opte pour un portrait …
Nous finissons par rejoindre la route principale et filons vers le nord. Ce matin, les oiseaux semblent moins actifs que la veille et nous rajoutons peu de nouvelles espèces.
19 août
Comme quasiment toutes les nuits depuis le début du voyage, nous avons entendu tôt ce matin l’Engoulevent musicien. Son chant précède de quelques dizaines de minutes le réveil des autres oiseaux. 5h30, la sonnerie du téléphone retentit. Nous sommes pressés de partir mais comme c’est notre dernière nuit dans ce camp, nous devons démonter la tente pendant que le café se prépare. 6h07, nous prenons la route direction Malelane, puis cap au nord direction Prétoriuscop, première étape de notre journée.
Quelques impalas, quelques Koudous et rien sur les différents points d’eau que nous visitons. Que se passe-t-il ce matin ? Les animaux nous fuient-ils ?