Entre plages cristallines de Ksamil et patrimoine du parc national de Butrint

Ksamil, joyau de la côte albanaise face à Corfou

Nichée à l’extrême sud de l’Albanie, face à l’île grecque de Corfou, la petite station balnéaire de Ksamil séduit par ses plages aux eaux turquoise et ses criques bordées d’oliviers. Nous y avons posé nos valises pour trois nuits, avec l’envie de profiter du calme automnal.

Les mois de septembre et octobre sont idéaux pour explorer cette partie de la côte adriatique. L’eau reste chaude, la lumière est douce et les plages désertées retrouvent leur beauté sauvage. Seul bémol, le temps capricieux d’octobre : entre pluie et soleil, la météo joue parfois les contrastes. Mais la mer, elle, garde sa clarté et sa douceur.

Excursion en mer depuis Saranda : grottes, falaises et criques secrètes
Mardi 21 octobre

Ce matin, direction Saranda, la ville portuaire voisine, pour une sortie en mer réservée à l’avance. Le départ est légèrement retardé par une course de natation. Cela nous laisse le temps de flâner sur l’esplanade animée du port.

Notre bateau quitte enfin le quai pour une croisière de six heures le long d’une côte spectaculaire. L’ambiance à bord est plus festive qu’écotouristique, mais le décor compense largement.

Première escale : la grotte aux tortues, un lieu presque irréel. Les parois mauves contrastent avec les reflets turquoise de la mer.

Grotte aux tortues, parois colorées de mauve et d’orange illuminées par la lumière turquoise de la mer.

Plus loin, les falaises de Gremina éblouissent par leur blancheur. L’eau est limpide, parfaite pour un moment de snorkeling, même si les poissons se font discrets.

Falaises blanches de Gremina, baignées de soleil, sur la côte sud de l’Albanie.

Nous poursuivons jusqu’à la baie de Kakome, une crique en forme de visage vue du ciel, avant de rejoindre Krorezë, accessible uniquement par bateau. Ici, tout respire la tranquillité : quelques transats, deux petits restaurants, et une plage presque déserte. Nous y pique-niquons avant que les nuages ne s’amoncellent à l’horizon.

Baie de Kakome vue depuis la mer, reliefs verdoyants et eaux translucides idéales pour le snorkeling.

Le retour se fait sous un ciel chargé, où les jeux de lumière transforment la mer en un tableau mouvant.

Crique isolée de Krorezë, accessible uniquement en bateau, sable gris et mer limpide.
Butrint : immersion dans l’histoire albanaise au cœur de la nature
Mercredi 22 octobre

Le lendemain, la pluie s’installe, mais impossible de quitter la région sans visiter le parc national de Butrint, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce site archéologique majeur raconte plus de 2 500 ans d’histoire, des Grecs aux Romains, puis aux Byzantins et aux Vénitiens.

Les sentiers sur pilotis serpentent entre les ruines envahies de végétation, les mosaïques anciennes (souvent protégées sous la terre une partie de l’année), les remparts et les thermes. Ici, l’histoire et la nature se mêlent : entre deux colonnes antiques, de nombreuses cistudes d’Europe nagent au milieu des vestiges.

Cistude d’Europe nageant dans les eaux calmes du parc national de Butrint.
Le long de la lagune.
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Le sentier longe la lagune où naviguent quelques barques de pêcheurs. Un martin-pêcheur file dans un éclair bleu. Il se laisse observer un bon moment avant de repartir comme une flèche. Au loin, les grands cormorans se perchent sur les piquets de la lagune.

Martin-pêcheur perché au bord de la lagune de Butrint

Les panneaux rappellent la présence discrète mais réelle de la vipère cornue, espèce protégée qui trouve refuge dans les pierres chauffées par le soleil — absente aujourd’hui à cause de la pluie.

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La montée vers le château de Butrint offre une vue saisissante sur la lagune, les montagnes et la mer Ionienne. Ce panorama résume à lui seul la richesse du parc : histoire, nature et biodiversité cohabitent dans une harmonie rare. On raconte même que le chacal doré, timide et nocturne, fréquente encore ces collines.

Le château de Butrint : sentinelle de pierre sur la lagune

Dominant la lagune de Butrint, le château de Butrint (ou château vénitien) est l’un des points culminants de la visite du parc national. Il se dresse sur l’acropole de l’ancienne cité, à l’emplacement même d’un ancien sanctuaire grec dédié à Asclépios, dieu de la médecine.

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Construit à l’origine à l’époque byzantine (vers le VIe siècle), le château fut fortement remanié par les Vénitiens à partir du XIVe siècle, lorsqu’ils prirent le contrôle de cette partie de la côte ionienne. Ces derniers y installèrent une forteresse afin de surveiller la lagune, le détroit de Corfou et la route maritime reliant Durrës à la Grèce.

L’architecture du château est typiquement médiévale, avec ses remparts épais et sa position défensive stratégique. À l’intérieur, les visiteurs peuvent découvrir un petit musée archéologique, créé en 1950. Il rassemble les principales découvertes faites sur le site : sculptures, amphores, mosaïques, objets votifs et fragments architecturaux couvrant plus de deux millénaires d’histoire (de la période hellénistique à l’époque romaine et médiévale).

Château vénitien de Butrint dominant la lagune, panorama sur la mer Ionienne et les collines albanaises.

La vue depuis l’esplanade du château est spectaculaire : elle embrasse toute la lagune de Butrint, les collines verdoyantes du parc, la mer Ionienne au loin et parfois même les côtes grecques par temps clair. C’est l’un des meilleurs points de vue pour comprendre la position stratégique de cette ancienne cité portuaire.

Entre plages cristallines de Ksamil et patrimoine du parc national de Butrint
Ksamil sous la pluie : la beauté tranquille de la côte adriatique

De retour à Ksamil, la météo reste maussade. Les plages, désertées et silencieuses, offrent une autre forme de beauté : celle des lieux endormis hors saison.

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La plupart des bars et restaurants ont fermé leurs portes, les transats attendent la prochaine saison. Seul un cormoran huppé de Méditerranée veille sur son îlot.

Cormoran huppé de Méditerranée sous la pluie à Ksamil

Nous terminons notre séjour par une courte balade en bateau autour des îles de Ksamil, petites perles éparpillées à quelques centaines de mètres du rivage. Le pilote s’étonne de nous voir sortir par ce temps — aucun autre touriste à l’horizon. Mais c’est justement cela, le charme d’un voyage nature hors saisonl. La solitude, le silence, et l’impression d’avoir la mer pour soi.

Îles de Ksamil vues depuis la côte, petites embarcations traditionnelles flottant sur la mer Ionienne.
Conseils pratiques pour un voyage nature à Ksamil et Butrint
  • Meilleure période : mai à juin ou septembre à octobre pour éviter la foule et profiter du calme.
  • Excursions en mer : départs depuis Saranda (6 h environ, plusieurs criques visitées).
  • Parc national de Butrint : prévoir 2 à 3 h de visite, chaussures confortables et appareil photo.
  • Observation nature : jumelles pour les oiseaux, et patience pour les plus chanceux qui espèrent croiser la faune sauvage.
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