Où observer les oiseaux migrateurs cet automne ? La Charente-Maritime est une destination prisée par les touristes pendant la saison estivale, elle semble un plus négligée à l’automne. Pourtant cette côte sauvage bordée de nombreux marais s’avère très attractive pour l’observation des oiseaux à la fin de l’été. C’est une zone privilégiée pour la halte migratoire des limicoles et offre des espaces abrités favorables aux grands rassemblements de bernaches. Il n’en fallait pas moins pour nous motiver à passer quelques jours sur la façade atlantique pendant les vacances d’octobre. Certes la météo en cette saison peut être capricieuse, mais nous offre des cieux chargés particulièrement photogéniques.

Que faire en 4 jours autour de Rochefort  en automne ?

Jour 1 : L’île d’Oléron. Les points forts en cette saison : les rassemblements de bernache et le seawatch depuis le phare de Chassiron.

Jour 2 : Tour en bateau depuis la Rochelle jusqu’au célèbre Fort Boyard

Jour 3 : La citadelle de Brouage et les marais

Jour 4 : L’île de Ré : le phare des baleines, randonnée dans la réserve naturelle de Lilleau des Niges.

Nous avions prévu de passer notre 5ème journée à la baie de l’Aiguillon mais le mauvais temps nous pousse à changer nos plans et nous redescendons sur nos côtes varoises. Nous poursuivrons notre exploration une prochaine fois.

Île d’Oléron : où admirer les oiseaux migrateurs cet automne

Surnommée « la Lumineuse », l’île d’Oléron est la plus grande île française de la côte Atlantique. Elle est reliée au continent par un pont gratuit de plus de 3 km. Oléron séduit par ses paysages variés : longues plages de sable fin, forêts de pins, marais salants, ports typiques et villages aux cabanes colorées. L’île est également réputée pour son ostréiculture, notamment les fameuses huîtres Marennes-Oléron, ainsi que pour ses activités nautiques et ses pistes cyclables. De nombreux sites sont également propices à l’observation des oiseaux, très bien détaillés dans le guide Où voir les oiseaux en France, que nous suivons pas à pas.

La Pointe des Doux

Nous commençons ainsi notre découverte de l’île par le chenal de l’Etier-Neuf et la pointe des Doux. La marée descend et les oiseaux sont encore rassemblés sur les îlots. Un groupe de spatules blanche sommeille au milieu du brouhaha des bernaches.

Groupe de spatules blanches à marée descendante

Elles sont déjà nombreuses à avoir pris possession des lieux et se dispersent au fur et à mesure que le niveau d’eau descend. Les limicoles affectionnent également ce petit estuaire et s’agglutinent sur les bancs de sables.

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En cette fin de migration post-nuptiale, la diversité est importante. Pluviers argentés, barges à queue noire, grands gravelots, chevaliers aboyeurs, gambettes, arlequins, tournepierres, bécasseaux variables, minutes et sanderlings, et enfin courlis cendrés se côtoient dans un joli remu ménage. Cela fait vraiment plaisir d’assister à un tel spectacle !

observer les oiseaux migrateurs cet automne. Groupe de limicoles
observer les oiseaux migrateurs cet automne
La bernache cravant

La bernache cravant est incontestablement la star de ce séjour automnal en Charente-Maritime.

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Bernache cravant, Ile d’Oléron
Pourquoi la Bernache cravant est emblématique de la Charente-Maritime ?

Venue tout droit de l’Arctique, la Bernache cravant trouve sur le littoral charentais l’un de ses plus grands sites d’hivernage en France. Chaque automne, plusieurs milliers d’individus arrivent dans les pertuis charentais pour se nourrir des herbiers de zostères et des vasières, offrant un spectacle naturel impressionnant.

Les meilleurs sites pour l’observer

1. Île de Ré : Marais salants de Loix et Ars-en-Ré et Réserve naturelle de Lilleau des Niges. Des centaines de bernaches y séjournent chaque hiver, souvent faciles à approcher à distance raisonnable.

2. Île d’Oléron : Baie de la Perroche, Chenaux et vasières de Boyardville, Pertuis d’Antioche et de Maumusson. Les herbiers sous-marins y sont particulièrement riches, attirant de grandes troupes.

3. Baie d’Yves : Espace littoral préservé, idéal à marée basse pour observer les bernaches en pleine alimentation.

4. Marais de Brouage : Entre terre et mer, un paysage ouvert qui permet de superbes observations en hiver.

5. Estuaire de la Charente & Fouras : Zone calme, parfaite pour observer les vols matinaux et les regroupements.

Quand les observer ?
  • Arrivées : fin septembre – octobre
  • Plein hivernage : novembre → février
  • Départs : mars – avril

Le cœur de l’hiver (décembre-janvier) est la période où elles sont les plus nombreuses et les plus faciles à repérer.

Comment les observer ?
  • Privilégier la marée descendante ou basse : les bernaches se nourrissent dans les vasières découvertes.
  • Rester à distance : ce sont des oiseaux sensibles au dérangement, surtout lors des coups de froid.
  • Utiliser jumelles ou longue-vue : les voir pâturer en groupe ou se déplacer en “escadrilles”.
  • Écouter leur cri guttural : un “rrok-rrok” reconnaissable qui trahit souvent leur présence avant même de les voir.
Particularités en Charente-Maritime
  • Région stratégique pour leur survie grâce aux herbiers de zostères, dont elles dépendent fortement.
  • Importante zone de repos migratoire lors des grands voyages entre toundra arctique et littoral atlantique.
  • Présence régulière de grandes concentrations de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’oiseaux selon les années.
La bernache cravant est représentée par 3 sous-espèces :

B. b. bernicla (ventre sombre) — la plus courante en Europe. C’est elle que l’on observe majoritairement en France. Mais il est possible de trouver à l’unité dans ces très grands groupes la B. b. nigricans (cravant du Pacifique) — plus sombre, collier plus large ; ou, encore plus rare, la B. b. hrota au ventre pâle.

La plage de Boyard-ville

Nous gagnons la plage de Boyard-ville en espérant observer les limicoles. Mais les touristes semblent s’être tous rassemblés sur cette plage. De plus, la marée est bien descendue et les oiseaux se sont donc dispersés sur les grands espaces découverts. Nous en profitons cependant pour flâner et prendre quelques images du célèbre fort.

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Le Phare de Chassiron

Nous continuons ainsi notre exploration de l’île par le phare de Chassiron.

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Une vue à 360°

Situé à l’extrémité nord de l’île d’Oléron, le phare de Chassiron est en effet un emblème incontournable du littoral charentais. Érigé au XIXᵉ siècle pour sécuriser la navigation dans le pertuis d’Antioche, il offre un panorama spectaculaire sur l’océan Atlantique, les côtes de l’île d’Aix et les marais environnants. Haut de 46 mètres, nous décidons de le visiter. Mais il faut gravir 224 marches pour atteindre sa plateforme, d’où la vue à 360° récompense chaque effort. Mise à part sa fonction de signal maritime, il abrite aujourd’hui un musée et des expositions qui racontent l’histoire de la navigation et de la vie maritime sur l’île d’Oléron.

Observer les oiseaux depuis le phare de Chassiron

Outre son caractère culturel, le site est aussi un bon spot pour le seawatch lorsque les conditions sont favorables. Il est ainsi possible d’apercevoir d’ici la rare mouette de Sabine ou des puffins fuligineux. Malheureusement pour moi, le vent de sud n’est pas propice aux observations et je devrai me contenter de quelques fous, macreuses noires et labbes parasites.

Le long de la côte, les mouettes mélanocéphales sont très nombreuses. Je scrute les quelques groupes de goélands rassemblés sur les digues. Pas de goéland pontique en vue, seulement des argentés et quelques bruns.

Mouette mélanocéphale devant le phare de Chassiron
Mouette mélanocéphale

Alors que le soleil s’assombrit, nous terminons la journée sur la Conche Madame au milieu des bécasseaux sanderlings et des grands gravelots.

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Pour en savoir plus sur l’observation des oiseaux sur l’île d’Oléron, consultez mon article sur l’île d’Oléron en février.

Liste des espèces observées sur notre journée à Oléron
Liste des oiseaux

observer les oiseaux migrateurs cet automne

  • Bernache cravant Brant Branta bernicla
  • Canard colvert Mallard Anas platyrhynchos
  • Canard pilet Northern Pintail Anas acuta
  • Macreuse noire Common Scoter Melanitta nigra
  • Faison de Colchide Ring-necked Pheasant Phasianus colchicus
  • Fou de Bassan Northern Gannet Morus bassanus
  • Grand Cormoran Great Cormorant Phalacrocorax carbo
  • Héron cendré Gray Heron Ardea cinerea
  • Grande Aigrette Great Egret Ardea alba
  • Aigrette garzette Little Egret Egretta garzetta
  • Héron garde-bœufs Cattle Egret Bubulcus ibis
  • Spatule blanche Eurasian Spoonbill Platalea leucorodia
  • Buse variable Common Buzzard Buteo buteo
  • Pluvier argenté Black-bellied Plover Pluvialis squatarola
  • Grand Gravelot Common Ringed Plover Charadrius hiaticula
  • Chevalier arlequin Spotted Redshank Tringa erythropus
  • Chevalier aboyeur Common Greenshank Tringa nebularia
  • Chevalier gambette Common Redshank Tringa totanus
  • Courlis cendré Eurasian Curlew Numenius arquata
  • Barge à queue noire Black-tailed Godwit Limosa limosa
  • Tournepierre à collier Ruddy Turnstone Arenaria interpres
  • Bécasseau sanderling Sanderling Calidris alba
  • Bécasseau variable Dunlin Calidris alpina
  • Bécasseau minute Little Stint Calidris minuta
  • Labbe parasite Parasitic Jaeger Stercorarius parasiticus
  • Mouette rieuse Black-headed Gull Chroicocephalus ridibundus
  • Goéland argenté Herring Gull Larus argentatus
  • Goéland leucophée Yellow-legged Gull Larus michahellis
  • Goéland brun Slaty-backed Gull Larus schistisagus
  • Sterne caugek Sandwich Tern Thalasseus sandvicensis
  • Pigeon ramier Common Wood-Pigeon Columba palumbus
  • Tourterelle turque Eurasian Collared-Dove Streptopelia decaocto
  • Faucon crécerelle Eurasian Kestrel Falco tinnunculus
  • Pie bavarde Eurasian Magpie Pica pica
  • Corneille noire Carrion Crow Corvus corone
  • Mésange à longue-queue Long-tailed Tit Aegithalos caudatus
  • Pouillot véloce Common Chiffchaff Phylloscopus collybita
  • Cisticole des joncs Zitting Cisticola Cisticola juncidis
  • Rougegorge familier European Robin Erithacus rubecula
  • Etourneau sansonnet European Starling Sturnus vulgaris
  • Bergeronnette grise White Wagtail Motacilla alba
  • Pipit farlouse Meadow Pipit Anthus pratensis
  • Pinson des arbres Common Chaffinch Fringilla coelebs
Les Incontournables Nature de l’Île d’Oléron
  • Phare de Chassiron : Sentinelle emblématique du nord de l’île, son jardin paysager et son panorama à 360° offrent une vue spectaculaire sur l’océan, les falaises et les cultures maraîchères.
  • Les grandes plages sauvages : Du Grand-Village à Saint-Trojan, en passant par la plage des Huttes, les étendues de sable fin sont bordées de dunes préservées, idéales pour la marche, le surf ou la contemplation.
  • Les marais et les salines : Véritable refuge pour les oiseaux migrateurs, les marais d’Oléron se découvrent à pied ou à vélo. Les salines, encore en activité, dévoilent un patrimoine naturel et artisanal précieux.
  • Les pistes cyclables : Plus de 160 km de voies sécurisées serpentent entre forêts, vignobles, villages ostréicoles et dunes. Un moyen doux et incontournable d’explorer l’île.
  • Forêt domaniale de Saint-Trojan : Poumon vert du sud de l’île, cette vaste forêt de pins invite à la randonnée, au VTT, à la balade ou simplement à l’ombre des arbres face aux embruns.
  • Le port coloré du Château-d’Oléron : Ses cabanes d’artistes, au bord des anciens marais, offrent une ambiance photogénique mêlant culture, nature et patrimoine maritime.
  • Le port de La Cotinière : Premier port de pêche artisanal de la côte Atlantique, il se découvre à l’heure du retour des chalutiers, entouré d’oiseaux marins et de parfums iodés.
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