Observer les pluviers guignards à la fin de l’été est presque une coutume, un rituel qui permet pour les naturalistes d’attaquer la rentrée. C’est en effet le seul moment de l’année où l’on peut observer en France de joli limicole venu des contrées nordiques.

Quand voir le pluvier guignard ?

Le pluvier guignard niche dans le Nord de l’Europe, dans les pelouses au sommet des montagnes, les hauts plateaux et la toundra. Dès la fin de l’été, il attaque son long voyage qui le conduira jusqu’aux zones semi-arides du Maroc à l’Iran. 

Observer les pluviers guignards à la fin de l’été en France est presque exclusivement lors de sa migration postnuptiale. Les contacts au printemps sont très rares même s’il m’est arrivé d’en observer un en Crau. Le pic du passage en France s’étale entre la dernière semaine du mois d’août et la première quinzaine de septembre.

Où observer le pluvier guignard en PACA ?

En France, on peut croiser le pluvier guignard lors de ses haltes migratoires sur des zones de pelouses et des milieux ouverts. Il affectionne ainsi les les cols des massifs montagneux, les zones de pelouses à l’arrière des dunes ou encore les labours.

En PACA, quelques sites sont particulièrement propices à l’observation de cette espèce. Citons, à titre d’exemple le plateau de Calern, le sommet du Ventoux, les crêtes de la montagne de Lure, de la Sainte-Victoire ou encore de la Sainte-Baume. Les cols de montagnes sont également intéressants à prospecter. Mais la plaine de Crau est de loin le meilleur spot et peut attirer des groupes de guignards assez importants.

A travers les pistes de La Crau

Durant ce mois de septembre, un joli groupe de pluviers a stationné autour de la cabane du Petit Abandou. Les effectifs sont même montés à une cinquantaine d’individus auxquels s’est même joint un courvite isabelle. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de me déplacer pour voir cet oiseau venu d’Afrique. Mais le week-end dernier, j’ai malgré tout tenté de partir observer les derniers guignards avant qu’ils ne quittent définitivement notre région.

J’entame ainsi la piste à pieds. Il faut compter environ 10km A/R pour rejoindre la zone où les oiseaux ont encore été observés la veille. J’ai donc bon espoir mais regrette le bon vieux temps où l’on pouvait sillonner les pistes de la Crau en voiture ! A pieds, les observations sont plus compliqués et les oiseaux plus dérangés. Ils nous voient arriver de loin et décollent bien rapidement.

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Je suis malgré tout très heureuse de me retrouver au milieu du coussouls, ce milieu steppique unique en France, caractérisé par une pluviométrie très faible et une végétation exceptionnelle. Nous passons à proximité des cabanes de bergers qui ne tarderont pas à voir le retour des troupeaux.

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Un groupe de pluviers guignards

Nous arrivons enfin au niveau de la cabane du petit Abandou. Un coup de jumelles me permet de repérer rapidement le groupe de guignards qui s’affaire au milieu de la végétation. Ils ne sont plus qu’une quinzaine mais l’ambiance est magique alors que le soleil décline. La lumière se réchauffe baignant les oiseaux dans une douce lumière dorée. Très confiant en son plumage cryptique, le pluvier guignard est un oiseau qui peut se montrer très peu farouche. A la moindre alerte, il s’aplatit, inclinant sa tête pour surveiller la potentielle menace. Il ne bouge plus et peut passer totalement inaperçu. Le danger passé, il reprend petit à petit confiance, se redresse, et continue à vaquer à son activité essentielle : faire le plein d’énergie avant le grand voyage. Les insectes sont nombreux en Crau, il a de quoi faire un vrai festin.

Je tente une approche discrète et m’allonge dans les cailloux. Les pluviers ne sont pas effrayés et se baladent autour de moi. Je mesure ma chance d’observer cette espèce des contrées lointaines dans de si belles conditions.

Coucher de soleil en Crau
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Alors que le soleil décline, nous prenons le chemin du retour. Les couchers de soleil sont vraiment magnifique en Crau et la lumière rappelle les ambiances africaines. Un groupe de gangas catas passe haut dans le ciel, attirant par leurs cris caractéristiques mon regard. Mais le soleil commence à frôler l’horizon marquant définitivement la fin de cette belle journée.

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