Samedi 9 février

Découvrez les glowworms de Waitomo ! La région de Waitomo est réputée pour ses grottes et il était impossible de quitter la Nouvelle-Zélande sans voir ça ! Nous rentabilisons bien ces quatre dernières journées sur l’île du Nord ! On rattrapera les heures de sommeil plus tard ! Après Kapiti, direction Waitomo où nous arrivons tard le soir. On peut visiter plusieurs grottes, tant qu’à y être on a choisi de voir les trois principales.

Localisation

Aranui Cave

Aranui Cave

La journée est belle à nouveau et c’est sous le soleil que nous gagnons la première grotte : la grotte d’Aranui. En novembre 1910, un jeune Maori, Ruruku Aranui, poursuivait des cochons sauvages qui s’étaient égarés dans une réserve locale. Son chien a pourchassé un cochon sur une colline escarpée et le cochon a soudainement disparu, de même que le chien. Les chiens qui aboyaient conduisirent Ruruku vers un petit trou sur le flanc de la colline. Il a ensuite rampé à l’intérieur et, avec une allumette, les a trouvés tous les deux dans une chambre haute qui a continué dans l’obscurité. Ruruku Aranui s’est rendu à Waitomo et a informé le responsable des grottes. Tous deux rentrèrent ensuite dans les grottes, l’explorant plus avant, absolument fasciné par sa grande beauté.

La découverte d’une nouvelle grotte à Waitomo a suscité beaucoup d’enthousiasme dans le pays. La grotte était beaucoup plus facile à développer, et en un peu plus d’un an, elle était prête pour les visites. En février 1911, le ministre du Tourisme ouvrit officiellement la porte. À l’origine, la grotte devait s’appeler Ngutuhihi (le bec de l’oiseau cousu), mais la prononciation étant difficile, le ministre a décidé de l’appeler Grotte Aranui.

Aranui, une grotte sèche

La grotte Aranui est l’une des grottes les plus richement décorées de Waitomo. Il s’agit d’une grotte sèche, contrairement au deux autres. Nous sommes un tout petit groupe et la balade est fort agréable. Nous observons à l’entrée des wetas de grotte. Les wetas sont des orthoptères endémiques de la Nouvelle-Zélande. Il en existe environ 70 espèces. En maori, le nom « weta » signifie « Dieu des choses laides ». Certaines de ces espèces font partie des plus gros insectes au monde, comme le weta géant qui peut mesurer jusqu’à 10 cm pour généralement 35g.

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Weta, Aranui cave

Les formations rocheuses sont superbes et en bon état, et, en l’absence de glowworms, on peut prendre des photos sans modération.

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Aranui Cave
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Aranui Cave

Waitomo Glowworms cave

Nous retournons au site principal pour visiter la grotte la plus réputée des trois. Petite déception, on ne peut pas prendre des images. Mais une fois sur la barque, cette petite frustration disparaît bien vite pour laisser place à l’émerveillement. J’avais pourtant vu de nombreuses images de cette grotte en préparant mon trip mais je dois avouer que mes représentations étaient loin de la réalité. Je dois avouer que ce fut l’un des moments forts de ce trip de deux mois. Cette voute étoilée se découvrant dans le silence de la grotte fait partie des plus belles choses que j’ai vues au fil de mes voyages. Au final, je suis contente de ne pas avoir eu l’appareil avec moi.

Histoire de la grotte

Le chef maori local Tane Tinorau, accompagné d’un arpenteur anglais Fred Mace, explora pour la première fois en 1887 . Les Maoris de la région connaissaient l’existence de ces grottes. Mais les cavernes souterraines n’avaient jamais été explorées de manière approfondie jusqu’à ce que Fred et Tane soient allés enquêter. Ils ont construit un radeau de tiges de lin et avec des bougies comme seul éclairage, ils ont flotté dans la grotte où le ruisseau passe sous terre. Quand ils sont entrés dans les grottes, ils découvrirent en premier la grotte du ver luisant avec sa myriade de minuscules lumières brillantes parsemant le plafond de la grotte. Alors que leurs yeux s’adaptaient à la noirceur, ils virent une multitude de lumières se refléter sur l’eau. En levant les yeux, ils découvrirent les plafonds parsemés de lumières de milliers de vers luisants.

Des débris et des billes de bois jonchaient le cours d’eau, mais en se rapprochant du talus, ils ont pu quitter le radeau et explorer les niveaux inférieurs de la grotte. Ici, ils se sont retrouvés entourés par les glorieuses décorations de cavernes. En 1889, Tane Tinorau avait ouvert la grotte aux touristes. Le nombre de visiteurs a grimpé en flèche et le chef Tane et son épouse Huti ont escorté des groupes dans la grotte pour une somme modique. En 1906, le gouvernement reprit l’administration de la grotte. En 1989, presque 100 ans plus tard, la terre et la grotte ont été rendues aux descendants des propriétaires initiaux. De nos jours, de nombreux membres du personnel des caves sont les descendants directs du chef Tane Tinorau et de son épouse Huti.

Ruakuri Cave

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Direction la dernière des grottes : Ruakuri cave. Elle aussi est une grotte humide avec des glowworms et il est possible de prendre des images. Selon la légende des Maoris, la grotte de Ruakuri (rua signifiant, et kuri signifiant chien) a été découverte pour la première fois il y a 400 à 500 ans par un jeune Maori à la recherche d’oiseaux. Des chiens sauvages l’attaquèrent juste devant l’entrée de la grotte d’origine. Tane Tinorau, chef de Kawhia, avait traversé le pays avec un parti de guerre pour attaquer la tribu locale des Ngati Hau et gagner des terres dans la région de Waitomo.

Un chasseur envoyé pour harceler les oiseaux comme nourriture découvrit l’entrée de la grotte occupée par un certain nombre de chiens sauvages. Les chiens sauvages ont attaqué le chasseur qui laissa tomber sa prise et s’enfui. Plus tard, le groupe de guerre installa des pièges pour capturer les chiens, tués et mangés. Peu de temps après le succès de son attaque, Tane Tinorau amena son peuple vivre près de la grotte. Les Maoris utilisaient l’entrée de la grotte comme lieu de sépulture (wahi tapu). Réouverte en 2005, cette grotte est maintenant un exemple étonnant d’ingénierie et de structure de grotte naturelle.

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Ruakuri cave
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Ruakuri cave

Nous suivons, Liv’, une étudiante en biologie passionnée par son job d’été au fil des galeries. Amusante et dynamique elle a su ajouter un vrai plus à cette excursion. Nous lui avions dit au départ que je prenais des photos pour un blog. Elle m’a alors laissé du temps à part pour que je puisse prendre quelques images de ces fameuses glowworms. Un grand merci à elle !

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Liv’, une guide dynamique !

Les formations géologiques sont également impressionnantes ici. Je ne regrette pas d’avoir visité les 3. Je n’ai pas eu de sentiment de répétition car au final elles se complétaient.

Direction le nord de l’île

Voilà donc une matinée bien remplie ! Après avoir déjeuné au village nous reprenons la route, cette fois-ci nous allons traverser jusqu’à la péninsule nord pour découvrir demain la région des kauris géants. La route est longue. Nous traversons une bonne partie de l’île du Nord, paysages nettement moins sauvages que ce que nous avons pu voir dans le sud. Traversons Auckland sans nous arrêter et arrivons dans le Northland. Petit à petit les nuages s’amoncèlent et c’est à nouveau sous la pluie que nous arrivons à notre gîte au milieu de la forêt. C’est dommage, ici aussi on peut chercher le kiwi. La météo nocturne n’aura pas souvent été de notre côté. Enfin, maintenant, le northern brown kiwi, j’ai la coche.

Qu’est-ce que les Glowworms ?

Le terme “glowworms” désigne l’ensemble des insectes ou larves d’insectes bioluminescents. On le traduit généralement par “vers luisants”. Ils comprennent des membres des familles Elateridae, Lampyridae, Phengodidae et Rhagophthalmidae parmi les coléoptères ; ainsi que des membres des genres Arachnocampa, Keroplatus et Orfelia parmi les moucherons kéroplatidés.

Le genre Arachnocampa comprend huit espèces endémiques d’Australie et une seule ne se trouve qu’en Nouvelle-Zélande. Il s’agit des larves d’un diptère : Arachnocampa luminosa. L’Arachnocampa luminosa se rencontre dans les zones humides de forêt, près de ruisseaux et dans des grottes dans tout le pays (le nom maori titiwai signifie «projeté sur l’eau»). Les larves attirent les proies à l’aide de la lumière bleu-vert émise par un organe lumineux spécialisé situé à l’extrémité postérieure du corps. Leurs proies, essentiellement d’autres espèces de diptères, viennent se piéger sur les gouttelettes adhésives le long des fils verticaux.

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Glowworms dans les tunnels du Tatare

Quel est le cycle de vie des glowworms ?

Au début c’est un œuf de moins d’1mm. Cet état dure 3 semaines. C’est lorsqu’il sort de son œuf qu’il devient un ver luisant. Cette phase dure entre 6 et 9 mois jusqu’à ce qu’il construise un cocon et une chrysalide se forme en moins de 2 semaines. Il atteint alors le stade adulte et survit pas plus de 3 jours car il n’a pas de bouche ni de système digestif. C’est également à cette période que les individus peuvent se disperser et atteindre de nouvelles cavités. Les seules fonctions de l’adulte sont de se reproduire et de se sacrifier pour devenir la nourriture des larves.

Où voir des glowworms en Nouvelle-Zélande ?

Les glowworms sont présentes partout en Nouvelle-Zélande et elles sont fréquentes dans la plupart des cavités humides. Bien entendu certaines grottes sont particulièrement réputées comme celles de Te Anau ou de Waitomo en raison de la quantité ou du cadre de la grotte. Mais il est possible d’accéder à certaines grottes non payantes comme les galeries de Tatare au pied de Franz Joseph.

Photothèque

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