Observer les oiseaux pendant la migration d’automne. L’automne marque le retour de centaines de millions d’oiseaux vers leurs quartiers d’hiver. Ce phénomène a toujours intrigué les hommes. Aristote pensait que les hirondelles s’enterraient dans les roselières pour ne ressortir, telles les cigales, qu’au printemps. Aujourd’hui, les études et le développement technique nous ont permis d’en savoir plus mais de nombreux mystères restent encore non élucidés.

Quoiqu’il en soit, cette migration est une phase importante dans la survie des espèces d’oiseaux. Menacés sur leur site de reproduction par la destruction de leurs milieux et la disparition des ressources alimentaires, chassés sur leurs sites d’hivernage, le voyage ajoute une pression supplémentaire sur ces populations déjà fragilisées. Sur les cols, au bord des étangs, les chasseurs guettent les oiseaux pour la plupart déjà bien affaiblis par ce voyage qui les conduit d’un bout du monde à l’autre.

Qu’est-ce que l’eurobirdwatch ?

Tous les ans, le premier weekend d’octobre est l’occasion de sensibiliser le grand public à la migration. L’eurobirdwatch, les journées européennes de la migration, se déroulent ainsi depuis 20 ans dans de nombreux pays européens et d’Asie centrale. De nombreuses activités sont ainsi proposées, stands d’information, observation des oiseaux …

En France, c’est la LPO Ligue pour la protection des oiseaux qui coordonne l’évènement. Vous pourrez retrouver toutes les activités sur le site dédié à cet évènement : Journées européennes de la migration.

Pourquoi les oiseaux migrent ?

Prenons le temps tout d’abord le temps de définit les concepts. Qu’est-ce qu’un oiseau migrateur ? Un oiseau migrateur désigne une espèce effectuant des déplacements saisonniers, passant les périodes de reproduction et hivernale dans deux régions distinctes, selon un schéma répété d’année en année.

Parmi ces espèces migratrices, on en distingue deux catégories :

Les migratrices totales : dans ce cas toute la population quitte le site de reproduction pour gagner des quartiers d’hivernage. C’est le cas par exemple du guêpier d’Europe qui passe l’hiver en Afrique de l’Ouest.

Guêpier d’Europe, Provence

Les migratrices partielles : seule une partie de la population migre, l’autre partie peut être sédentaire ou effectuer de petits déplacements.

Pourquoi les oiseaux migrent ? On associe souvent migration et température, mais la cause essentielle et la ressource alimentaire. L’explosion de nourriture, insectes et autres invertébrés dans les régions nordiques au printemps est une aubaine pour de nombreuses espèces. Mais l’arrivée du froid, du gel et de la glace, rime souvent avec disparition des ressources trophiques. Il est alors temps pour les oiseaux de rejoindre des zones plus clémentes où ils pourront trouver de quoi se nourrir.

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Où observer les oiseaux migrateurs ?

Durant la migration d’automne, les cols constituent d’excellents spots pour observer le passage migratoire. Les grands cols pyrénéens sont d’ailleurs très réputés. Les zones de marais ou les estuaires sont également intéressants pour prospecter les oiseaux en halte migratoire. Enfin le long de la côte, le seawatch permet d’observer le passage des oiseaux marins, puffins, mouettes alcidés … Enfin, il y a les sites exceptionnels qui semblent à la fois concentrer oiseaux et ornithologues? C’est le cas de l’île de Ouessant qui attire chaque année de nombreux ornithologue en quête de l’oiseau rare.

Le site de la LPO Migraction présentent les différents sites où un suivi est mené ainsi que les espèces observées.

Comment observer les oiseaux migrateurs ?

S’armer de patience ! Se munir de jumelles (n’hésitez pas à consulter mon article comment choisir sa paire de jumelles ?) et d’une longue-vue, quasi indispensable pour le seawatch et l’observation depuis les cols.

Quelles espèces d’oiseaux observer durant la migration postnuptiale ?

Voici quelques espèces d’oiseaux que l’on peut observer durant la migration postnuptiale

Les limicoles

Le passage des limicoles (gravelots, courlis, bécasseaux …) commencent dès la fin du mois d’août. Les vasières côtières, les marais et les estuaires sont les endroits propices à l’observation des limicoles en halte migratoire. En PACA les salins d’Hyères mais surtout la Camargue sont excellents à la fin de l’été.

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Petit cas particulier pour le pluvier guignard que l’on observe en halte sur des zones arides et pelouses sèches comme la plaine de Crau en PACA.

Les limicoles pratiquent le vol battu lors de leur voyage. Ils favorisent ainsi le vol de nuit ce qui leur permet de moins être affecté par les thermiques et d’échapper aux prédateurs. Ils peuvent alors voler sans interruption. Par exemple le courlis corlieu peut faire le trajet Islande / Afrique de l’ouest en une traite.

Le guêpier d’Europe

Durant le mois de septembre, les passages de guêpiers sont nombreux. Parfois invisibles haut dans le ciel, on les détecte grâce à leurs cris flûtés. Le guêpier d’Europe est un migrateur total. Les populations européennes passent l’hiver dans l’ouest de l’Afrique. Celles d’Europe centrale et orientale traversent la Méditerranée et le désert d’Arabie pour rejoindre l’Afrique du Sud.

Les rapaces

Les rapaces également sont de grands migrateurs. Le mois d’août voit ainsi le passage des milans noirs, des bondrées. En septembre, c’est au tout des balbuzards pêcheurs, des aigles bottés, des bondrées apivores ou encore des circaètes.

La cigogne noire

Voilà un migrateur que nous aimons apercevoir. Son passage s’échelonne entre août et début novembre. La cigogne noire affectionne le vol plané. La population nicheuse française est estimée à une vingtaine de couples et la majorité des oiseaux européens hiverne en Afrique tropicale. Quelques individus passent cependant l’hiver en Camargue.

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Les passereaux

De nombreux passereaux sont également migrateurs comme les gobemouches, les grives, les étourneaux, les pinsons … Mieux vaut réviser vos cris pour parvenir à les identifier sans les voir ! N’oublions pas non plus nos fameuses hirondelles qui effectivement ne d’enterrent pas l’hiver dans les vasières pour surgir au printemps.

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La grue cendrée

En octobre et novembre, c’est au tour des grands vols de grues. Il s’agit du plus grand échassier d’Europe. Son couloir migratoire est asses étroit : une diagonale de 200km qui traverse la France depuis l’Alsace à l’Aquitaine et les Hautes-Pyrénées. Le lac du Der est probablement l’un des meilleurs spots en France pour observer les grues lors de leur halte migratoire ainsi qu’en hivernage.

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