En ce lundi 11 juillet, les conditions météos ne sont pas plus engageantes que celles d’hier. Le thermomètre affiche 7°C et le ciel est encore chargé de lourds nuages noirs. Nous tentons la péninsule de Neslandatangi en bordure du lac Myvatn. Quelques obs sympathiques comme ces Macreuses noires et leurs jeunes, 3 Plongeons catmarins dont un vocalisant ou bien ce Phalarope à bec étroit recherchant sa nourriture à terre. Il inspecte les feuilles des saules et autres plantes en bordure de la piste. C’est assez inattendu, car pour nous sudistes, les observations de cette espèce se font surtout sur les baisses en Camargue qu’il fréquente quasi-uniquement à la recherche de proies. Certainement qu’ici en Islande, la présence de nourriture facilement accessible sur la terre ferme est une invitation à la sortie des eaux. Sans cesse en mouvement et en l’absence de lumière, aucune de nos photos n’est ressortie.
Dimanche 10 juillet 2016
Nous quittons Dalvik et pique niquons près de la zone humide en sortie de la ville. Quelques mouvements de Sternes arctiques mais l’on sent bien que ce n’est plus la bonne heure. Le temps vire au gris et c’est sous de sombres nuages que nous roulons vers Myvatn. Arrêt à Godafoss, une très jolie cascade comme l’Islande en regorge. Nous ne sommes pas les seuls, d’autres touristes profitent aussi du spectacle. Lorsqu’il y a du soleil, cette « cascade des dieux » offrent de magnifiques arcs-en-ciel mais aujourd’hui pas le moindre rayon lumineux pour se disperser dans les gouttes d’eau expulsées par la cataracte.
Dimanche 10 juillet 2016
La nuit aura été courte ! Dès 4 heures du matin, un courlis corlieu qui a choisi d’élire domicile à côté de notre voiture (à moins que ce ne soit l’inverse !) s’est mis à chanter dès qu’il a vu les premiers rayons de soleil apparaitre sur l’horizon. Difficile dans ces conditions d’avoir une nuit réparatrice. Bon gré mal gré, nous parvenons à sommeiller jusqu’à 5h30, heure à laquelle nous nous levons. Autour de nous le paysage se compose de landes, de prairies naturelles parsemées de buissons et sur notre gauche, une vague sapinette dont les arbres ne dépassent pas les 3 mètres de haut. Le petit chemin sur le bord duquel nous avons dormi amène sur un léger surplomb avec vue sur l’Eyjafjördur.
En cette matinée, nous sommes gâtés par un magnifique soleil, seul le sommet des montagnes de l’autre côté du fjord est nimbé de nuages enveloppants.
Samedi 9 juillet 2016
Nous arrivons à l’aéroport de Keflavik vers 12h, malheureusement avec un seul bagage, le second n’ayant pas suivi le transfert à Copenhague. Il nous sera transféré dans la journée par une autre compagnie. Une fois notre voiture de loc récupérée, une Toyota Aygo, pas besoin a priori de 4X4 pour le périple que nous avons prévu, nous décidons de rester sur la péninsule de Reykjanes pour ne pas nous éloigner trop de l’aéroport. Après avoir fait quelques provisions et acheté une bouteile de camping-gaz à Keflavik en traversant les champs de lave où nichent Goélands bruns et Sternes arctiques, nous nous rendons au phare de Gardur. Côté météo, c’est une journée propice au seawatch, de belles éclaircies et quelques nuages chassé par un vent violent. Ça bouge en mer ! Les oiseaux volent par centaines dans tous les sens.
Samedi 09 Juillet 2016
Ça y est nous y sommes, nos premiers pas sur la terre islandaise. Nous poursuivons ainsi le fil directeur de nos voyages de cette année « les îles » avec la (re)découverte de cette île boréale perdue au milieu de l’Atlantique nord. Voltaire déjà, mentionnait ce côté isolé tant d’un point de vue géographique que politique : « Je ne parlerai point de l’Islande, qui était la Thulé des anciens, ni du Groenland, ni de toutes ces contrées voisines du pôle […] la connaissance de ces pays est aussi stérile qu’eux, et n’entre point dans le plan politique du monde. » Le mythe de Thulé, cette terre du nord dont le premier grand historien grec connu, Hérodote parlait en ces mots « C’est une île de glace, située dans le grand Nord où vécurent des hommes transparents ». Au IVe siècle avant notre ère, Pythéas quitte le lacydon, port antique de Massalia (Marseille) à bord d’un pentécontore, un navire rapide à bord duquel il sillonnera l’Atlantique à la recherche d’une terre mystérieuse et sacrée où serait né le peuple source. Après une escale sur l’île d’Ouessant, il découvre les côtes de Grande-Bretagne et le pays des Pictes. Il demande aux barbares s’il est au bout du monde ou bien s’il existe d’autres terres plus lointaines. Les guerriers aux bracelets de bronze et aux torses peints lui répondent qu’il existe au delà de l’océan une île étrange plus au nord où seuls peuvent aborder ceux qui ont le cœur pur. De là, après 6 jours de navigation, il pose le pied en Islande et découvre ses habitants « Les Barbares nous montraient où se couche le Soleil, c’est-à-dire l’endroit où il disparaît pendant six mois, mais où, l’été, les nuits sont éclairées.».