Après la tempête
Samedi 6 février 2021
Après le passage du cyclone Lucas, le calme est enfin de retour sur le lagon calédonien. Les conditions sont enfin idéales pour une sortie sur les îlots. A 8 mois de grossesse j’essaie donc de saisir les quelques fenêtres météo où cela ne bouge pas trop ! Aujourd’hui, c’est parfait ! Direction Larégnère, à seulement 30 mn de Nouméa. Je n’avais pas encore testé cet îlot classé réserve pourtant parmi les plus prisés par les Nouméens. Il faut reconnaître en effet que le cadre de carte postale assure une journée de déconnexion totale.
Je ne pourrai cependant pas tester le snorkeling aujourd’hui. Les eaux gardent en effet les séquelles de la dépression. Aucune visibilité ce qui impose une vigilance d’autant plus importante vis à vis des requins. De plus, les courants ont repoussé tout autour de l’îlot une multitude de méduses qui forment alors comme une barrière naturelle. Heureusement elles ne sont pas très urticantes, mais cela ne rend pas la nage très agréable ! Mais je trouve rapidement un moyen de m’occuper, et c’était là l’objectif premier de ma venue ici : l’observation des oiseaux marins
Le balbuzard australien
Je commence ainsi mon tour de l’îlot et tombe rapidement sur l’une des espèces classiques : le balbuzard australien. Classique car chaque îlot semble posséder son couple d’aigle pêcheur. Celui-ci se tient fièrement à proximité de son aire dans la lumière déjà bien dure de la matinée.
L’aigrette sacrée
Plus loin, c’est une aigrette sacrée qui a trouvé refuge dans un arbre. Parmi les espèces d’aigrettes présentes en Calédonie, les deux plus communes sont l’aigrette australienne appelée également aigrette à face blanche, caractéristique qui permet de la distinguer de l’aigrette sacrée. Cette-dernière est généralement entièrement grise, mais certains individus, plus rares sur le caillou, revêtent un plumage entièrement blanc.
Les limicoles
Alors que nous sommes en plein été, difficile de s’imaginer que l’hiver règne sur l’hémisphère nord. Les limicoles eux le savent bien et se rassemblent ici, sous des cieux plus cléments, ou du moins là où ils auront plus de chance de trouver de la nourriture. Les deux espèces que l’on rencontre alors en grand nombre sur la plupart des îlots sont le tournepierre à collier et le chevalier errant. Ainsi, Larégnère n”échappe pas à la règle. J’observerai également un pluvier doré en fon de journée mais sans faire d’image.
Les sternes
Mais ce sont surtout les sternes et autres laridés qui m’occuperont. Je tombe en effet sur un petit rassemblement sur les rochers dégagés par la marée, attirant plusieurs espèces : noddi noir, sterne huppée, sterne diamant, sterne de Dougall, sterne néréis. C’est ainsi presque un carton plein !
Le noddi noir
Les plus faciles à reconnaître sont bien entendu les noddis au plumage entièrement noir. Je n’observerai cependant que des noddis noirs aujourd’hui. Mais il faut savoir que l’on peut observer une autre espèce dans le lagon calédonien : le noddi brun.
La sterne de Dougall
Les sternes de Dougall sont quant à elles, facilement reconnaissables à leur bec rouge en période nuptiale, continuent à alimenter leurs jeunes déjà volants. Les gros poussins ne cessent de piailler quémandant leur pitance, tandis que les adultes vont et viennent poisson au bec.
Les jeunes sternes, comme chez les mouettes et les goélands se reconnaissent par leur plumage brunâtre qui devient blanc au fur et à mesure de leur développement.
La sterne diamant
Les sternes diamants sont bien moins nombreuses. Ainsi, seuls quelques individus pêchent autour de l’îlot et se posent de temps en temps au milieu du groupe qui ne cesse de décoller au passage des visiteurs. Très élégantes, les sternes diamant se reconnaissant à leur plumage entièrement blanc et leur fine couronne noire.
La sterne néréis
Par chance, un groupe de sterne néréis se mêle au festival. Je dis par chance, car il s’agit d’une espèce menacée que l’on n’observe pas si facilement. Rappelez-vous donc ! Je leur avait consacré un article entier. Cliquez ici pour vous rafraîchir la mémoire et en savoir plus sur les critères d’identification => Sterne néréis. Bien plus petite que les autres sternes elle est en effet de la taille de la sterne naine pour ceux qui connaissent. La sous-espèce présente ici est endémique à la Calédonie. Elles sont presque une quinzaine et certaines revêtent encore leur plumage nuptial.
La sterne huppée
Enfin pour compléter la collection, une sterne huppée, plus grande et au massif bec jaune vient se poser au milieu de tout ce petit monde. Elle me donne l’occasion de faire une image pédagogique pour illustrer les différences entre les espèces.
Le temps passe vite quand on a une telle diversité pour s’occuper, il est déjà l’heure de rentrer à Nouméa où les nuages gris annoncent la pluie.