• Ordre : Pélécaniformes
  • Famille : Threskiornithidae
  • Taille : 70-80 cm
  • Envergure : 125-135 cm
Ibis chauve (Tamri, Maroc)
Ibis chauve (Tamri, Maroc)
Habitats

Contrairement à la plupart des espèces d’ibis, qui sont liées aux milieux humides. L’Ibis chauve est un ibis terrestre et grégaire. Il niche en effet en colonies dans les falaises en bord de mer ou à l’intérieur des terres. Il arpente les prairies où il trouve sa nourriture. Au Maroc, à l’exception de quelques individus erratiques, les ibis demeurent à proximité du site de nidification une fois la reproduction terminée. La ponte a lieu en fin février et avril.

Ibis chauves, Maroc
Ibis chauves, Maroc
Ibis chauve (Tamri, Maroc)
Ibis chauve (Tamri, Maroc)

Les menaces qui pèsent sur cette espèce sont nombreuses. Parmi les principales, on note en effet l’utilisation des pesticides, le dérangement des sites de reproduction, le surpâturage, la disparition des sites d’alimentation, la chasse et les périodes de sécheresse.

Falaises au Maroc
Falaises côtières accueillant une colonie d’Ibis chauves au Maroc
Répartition

Son aire de répartition recouvrait autrefois le Proche-Orient, le Moyen-Orient et la Turquie. Il se reproduisait en Algérie jusque dans les années 1980. Il était également présent dans les Alpes : au 16ème et 17ème siècles. L’ibis se reproduisait dans le sud de l’Allemagne (Kelheim, Passau) en Autriche (Salzbourg, Graz) et en Suisse. Le Maroc constitue aujourd’hui le refuge de l’essentiel de la population mondiale pour cette espèce. Elle est considérée comme l’une des 100 plus rares au monde. Cette population se répartit alors sur 2 colonies. Les dénombrements de 2015 ont donné pour le parc national de Souss Massa 60 couples reproducteurs et 45 couples sur Tamri. A l’issue de la période de reproduction de cette même année, l’effectif de l’espèce au Maroc était de 580 oiseaux (225 en 1994).

En Turquie

En Turquie, la colonie de Birecik est installée sur les falaises en bordure de l’Euphrate. Elle se porte plutôt bien ces dernières années grâce aux efforts de protection et de confinement des individus durant la période hivernale. En 1930, on dénombrait environ 3000 oiseaux dans les environs de la ville de Birecik. Face à la chute des populations durant les décennies suivantes, des oiseaux ont été capturés. L’objectif est de leur faire perdre leurs habitudes migratoires ainsi que de les protéger des effets délétères du DDT.  En 1990, la population sauvage d’Ibis chauves turque était alors considérée comme disparue. Mais après de longues années d’efforts, les effectifs s’accroissent et en 2012, année excellente pour la reproduction. Les 152 individus ont été atteint en début d’été. Tentés par l’aventure, certains de ces oiseaux ont voyagé dans les pays environnants, notamment la Syrie

En Syrie

Dans ce dernier pays, 2002 a été une grande année pour l’Ibis chauve. En effet une petite population relictuelle a été redécouverte dans le Jebel Abiad, au nord de la ville de Palmyre. Trois couples étaient alors présents durant les premières années de suivi. Les oiseaux migrateurs ont été équipés de balise Argos afin de déterminer les zones d’hivernage jusque là inconnues. Après une traversée de l’Arabie saoudite et du Yemen, les oiseaux sont en effet passés sur le continent africain. Ils ont ensuite atteint l’Ethiopie, point ultime de leur migration.

Mais ce voyage n’est pas sans danger et certains oiseaux ne sont pas arrivés au terme de ce long périple. En effet, en 2013, seule la femelle Zenobia est revenue d’hivernage rendant la population virtuellement éteinte. Seul espoir, un apport exogène avec des individus en provenance de la Turquie. Ce fût le cas durant l’automne 2008 avec deux jeunes qui ont erré en territoire Jordanien et Syrien.

Programmes de réintroduction

Afin de renforcer les populations mondiales en danger d’extinction, deux programmes de réintroduction ont ainsi vu le jour en Europe.

En Bavière

La Waldrapp research team et l’Université de Vienne ont alors construit un centre d’élevage près de Burghausen en Bavière. Mais, cette population, à l’origine migratrice, doit réapprendre son itinéraire qui devrait conduire les oiseaux des Alpes vers la Toscane. En 2007, les premiers oiseaux nés en captivité prennent leur envol en suivant l’ULM de l’équipe. Un programme Life soutient ce projet entre 2014 et 2019 et vise l’installation d’un noyau d’Ibis chauve dans les Alpes. C’est ainsi, qu’en novembre 2013, 2 ibis chauves issus de ce programme furent observés dans le Briançonnais.

En Andalousie

En Andalousie, le “Projecto eremita” a vu le jour en 2003. L’objectif principal visait à déterminer parmi les différentes méthodes de lâcher, celles qui étaient les plus favorables à la survie des oiseaux. Un deuxième objectif du projet, tenter de développer les conditions pour une colonisation perenne des sites de reproduction. 30 oiseaux ont été relâchés dans le district de la Janda en raison de ses caractéristiques favorables à l’espèce. : des habitats propices pour la reproduction avec la présence de falaises côtières (où une colonie d’aigrettes garzettes était installé) et des zones d’alimentation constituées de grandes étendues de milieux ouverts. Après plusieurs années d’attente, c’est en 2008 que le premier couple a pondu en nature. Cela représente le premier cas de ponte sur le territoire espagnol depuis probablement plus de 500 ans.

En 2011, trois couples se sont alors installés dans un endroit plus accessible au public près de Vejer de la Frontera. En 2014, ce sont ainsi 25 jeunes qui ont pris leur envol. Aujourd’hui il est donc possible de croiser des Ibis chauves tout au long de la côte sud de Barbate et potentiellement sur l’ensemble du sud de l’Espagne. D’autres déplacements prometteurs ont également eu lieu avec des ibis voyageurs qui ont traversé les frontières. Des oiseaux bagués espagnols ont été vu dans l’Algarve au Portugal.  Mais plus intéressantes sont les deux observations sur le territoire marocain (environ des marais de Larache et montagne du Moyen Atlas). Mais le contact n’est pas encore établi entre les populations des deux pays. Il s’agit ainsi là d’un enjeu futur important. Ce serait synonyme de renforcement des effectifs de la population marocaine et d’une diversification du pool génique de l’espèce.

Ibis chauve, Vejer de la Frontera
Ibis chauve, Vejer de la Frontera
Espèce proche

En Afrique australe, une autre espèce d’Ibis chauve est présente : l’Ibis du Cap (Southern bald ibis)

Ibis du Cap - Southern bald ibis (Eshowe)
Ibis du Cap – Southern bald ibis (Eshowe)
Régime alimentaire

Les Ibis chauves se nourrissent principalement de lézards, de scorpions, d’escargots ou de sauterelles. Par bandes de 10 à 15 individus, ils parcourent les zones ouvertes, prairies ou steppes à végétation herbacée basse en fouillant les anfractuosités avec leur bec.

Ibis chauve, Maroc
Ibis chauve, Maroc
Où observer l’Ibis chauve ?

C’est au Maroc que vous aurez le plus de chance d’observer cet oiseau à l’état sauvage. Il est présent notamment dans le parc national de Massa ainsi qu’à Tamri. En Andalousie, où un programme de réintroduction a été mené, la zone de Barbate offre de bonnes opportunités pour son observation. Il convient de le chercher dans les prairies au bord de la route qui conduit de Barbate à la Zarzuela.

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