Lundi 25 août
Voilà comment se décompose notre 9ème journée dans le parc. Lever à Balule, petit déjeuner à Létaba, déjeuner à Mopani et nuit à Shingwedzi. On aura fait le tour des campements et pu les comparer. Balule est excellent par son côté rustique (de vieilles lampes à pétrole éclairent d’une faible lumière jaune la cuisine et les toilettes), sa petite taille qui lui donne un côté plus convivial et authentique et la présence de hyènes. Létaba, situé au bord de la rivière éponyme, nous est apparu le plus ombragé, le plus « chic » et possède une vue magnifique sur la rivière où de nombreuses espèces s’y promènent. Mopani par comparaison fait plus « brousse » avec son baobab près de l’entrée et une végétation plus sèche. Depuis la terrasse du restaurant, on dispose d’une belle vue sur le plan d’eau. Quant à Shingwedzi, de ce que nous avons pu en voir en arrivant le soir, il est situé au bord d’une rivière avec quelques grands arbres et semble moins fréquenté que les camps plus au sud.
Ce matin, nous décidons de rouler à la sud-africaine à la recherche des grands prédateurs. Sur la carte des obs du camp, une piste semble intéressante car elle longe sur plusieurs km la rivière Létaba. Nous la suivons. La végétation évolue rapidement le long de cette piste donnant une impression de paysages d’automne des Alpes de Haute Provence. Des arbres de 3-4 m de haut dont les feuilles, aux coloris multiples variant du marron au vert, se détachent et commencent à joncher le sol. Cela nous donne envie d’aller ramasser les champignons. Toutefois, on sait ce qui peut se promener dans ces bois … nous éviterons donc !
Finalement, la piste donne peu d’accès à la rivière et sera assez décevante côté mammifères. Nous croisons cependant la route de quelques zèbres et impalas mais le milieu étant assez fermé, l’observation est compliquée.
Nous consacrerons donc du temps à l’observation des oiseaux avec quelques nouvelles espèces. Vers 10h, nous arrivons à Létaba. L’ambiance du camp semble assez cosi. Beaucoup de grands arbres, des palmiers qui hébergent des Martinets des palmes et la terrasse du restaurant donnant sur la rivière Létaba, vraiment magnifique. Dégustation d’un capuccino et d’un muffin géant aux myrtilles (pour la modique somme de 2 euros) devant un Aigle martial qui remonte la rivière … En repartant du camp, un Marabout profite des thermiques et file vers le nord.
Nous suivons la même direction vers notre prochaine étape Mopani. Il commence à faire chaud, la température grimpe à 28°c. Un regroupement de voitures sur le bord de la route nous met la pression … il est souvent annonciateur d’obs sympas. De gros éléphants sont agglutinés près du réservoir mais ce ne sont pas eux que les gens observent. Ce sont plutôt ces deux gros lions de 3-4 ans qui lapent l’eau à la surface de l’abreuvoir. Ils sont à contre-jour mais seulement à 60m de la route. Ils finissent rapidement de boire, perpétuellement sur le qui-vive, puis s’approchent de nous. Ils longent tranquillement la route en effectuant de nombreux arrêts avant de la traverser. C’est une fois sur le bitume que l’on se rend compte réellement de leur taille ! Ce sont vraiment de gros chats. Quelques pas supplémentaires et ils disparaissent entre les buissons après un dernier regard en arrière. Toutes les voitures repartent, l’effervescence retombe, le site devient quelconque, un point d’eau comme les autres.
Nous continuons notre route et ne tardons pas à faire une nouvelle halte : un Vautour à tête blanche, perché au-dessus de la piste, prend son envol. Lequel de l’oricou ou du tête blanche est le plus laid ? le débat est ouvert et nous vous proposons de laisser votre avis en commentaire ;o) !
12h30, arrêt au camp de Mopani. La terrasse du restaurant ombragée est très sympa. Le repas est très bon avec un hamburger et des toasties pour moins de 100 R (soit 7 euros).
Une fois la pause méridienne terminée, cap au nord. Un secrétaire patiente en plein soleil près d’un point d’eau quasi-asséché, en tentant de se dissimuler entre les herbes hautes, des zèbres, des éléphants … Il faut attendre la fin de la journée pour réaliser à nouveau de belles observations. Un Aigle martial sur un arbre mort et une femelle de Ganga bibande quasi immobile sur le bord de la route.
C’est aussi l’heure à laquelle les mammifères s’activent : éléphants, gnous, impalas et zèbres se livrent à leur festin de branches, de feuilles et d’herbe.
La lumière décline rapidement. Un Grand-duc de Verreaux, encore un ! décidément c’est une espèce commune dans le Kruger ! prend son envol …
Arrivés devant l’entrée du camp de Shingwedzi, nous rencontrons un embouteillage. Un énorme Eléphant se nourrit sur le bas-côté, à moins de 3m de la porte d’entrée. Un ranger se tient à proximité avec son fusil et nous nous patientons quelques minutes, le temps qu’il s’éloigne un peu et que nous puissions passer. Durant notre repas, nous l’entendrons encore casser des branches dans les broussailles. En discutant avec notre voisin, un retraité sud-africain qui vient 5 fois par an dans le parc, nous apprenons que le Kruger possède environ 2000 lions. Nous aurons donc vu 1/1000 aujourd’hui !