Résumé de deux week-end en Camargue principalement orientés vers la recherche des petits passereaux, période de migration oblige. C’est en effet autour des 15-20 avril que se font habituellement les bonnes journées de migration lorsque les conditions météos sont favorables. Bonne journée de migration signifiant de beaux effectifs de passereaux dans les buissons mais aussi une belle diversité d’espèces. Il n’est pas forcément utile d’être dès l’aurore à l’agachon dans les buissons. Si une partie des oiseaux atteignent nos rivages en fin de nuit, d’autres arrivent seulement quelques heures plus tard. Il faut donc laisser aux buissons le temps de se « charger » en migrateurs.

Plage de Camargue
Plage de Camargue

Nous profitons des premières lueurs du jour pour détailler les limicoles qui se rassemblent dans les lagunes et tables salantes côtières. C’est le moment de la frénésie alimentaire. Recherchant inlassablement dans la vase les moindres animalcules, ils sont sans cesse en mouvement. Sur le qui-vive, tous les groupes disséminés dans les vasières s’envolent à la moindre alerte. Bécasseaux minutes et variables sont les plus nombreux, tandis que les premiers Bécasseaux cocorlis de la saison font leur apparition. Les Goélands railleurs participent également au festin.

Goéland railleur, Camargue
Goéland railleur, Camargue
Goéland railleur, Camargue
Goéland railleur, Camargue

Les Gravelots à collier interrompu se rencontrent par couple, discrètement posés près des pistes.

Couple de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Couple de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Mâle de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Mâle de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Femelle de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Femelle de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Mâle de Gravelot à collier interrompu, Camargue
Mâle de Gravelot à collier interrompu, Camargue

Les Mouettes mélanocéphales qui ont passé la nuit en dortoir s’envolent en direction des rizières des environs en phase d’inondation. La montée des eaux faisant sortir tous les insectes qui ont passé l’hiver enfoui dans le sol.  Sternes hansels et Echasses blanches s’y donnent aussi rendez-vous.

Rizières camarguaises
Rizières camarguaises
Mouettes mélanocéphales dans les rizières camarguaises
Mouettes mélanocéphales dans les rizières camarguaises
Échasse blanche dans les rizières camarguaises
Échasse blanche dans les rizières camarguaises
Sterne hansel dans les rizières camarguaises
Sterne hansel dans les rizières camarguaises

Enfin nous attaquons les buissons. L’impression est calme mais dès que l’on se pose un peu et que les oiseaux reprennent confiance, on découvre toute une avifaune qui s’y est réfugiée après une traversée de la méditerranée, rien que ça ! Une femelle puis un mâle de Rougequeue à front blanc, des Pouillots fitis se font entendre avec leur “tsuiiiip” caractéristique puis c’est un rossignol qui se met à chanter.

Femelle de Rougequeue à front blanc, Camargue
Femelle de Rougequeue à front blanc, Camargue

Le printemps est là et c’est bien agréable. Depuis deux jours, c’est un vent de sud-est qui souffle, amenant nuages et quelques ondées. Habituellement ces conditions sont favorables aux migrateurs en les aidant dans leur progression vers le nord. Autre intérêt, cette direction de vent pousse vers nos côtes des oiseaux qui normalement ont un axe migratoire plus oriental. Nous ne sommes pas contre une petite Fauvette de Ménétries, Un Gobemouche à collier voire à demi-collier ou une Pie grièche masquée … Pour le moment, seuls quelques Pipits des arbres, espèce classique au dessus de nos côtes provençales, survolent la plage tandis qu’une Pie grièche à tête rousse s’est réfugiée plus à l’intérieur.

Nous changeons de spot. Des buissons épars le long d’une piste nous donnent l’occasion de faire de nouvelles observations. Des Rougequeues à front blanc, une Fauvette grisette et une superbe Fauvette orphée. Observation peu courante pour cette dernière espèce. Même si elle se reproduit dans l’arrière pays provençal, en 20 ans de suivi de la migration printanière, c’est la première fois que l’on y tombe dessus. Assez farouche, nous ne ferons que des observations à distance. Dans un bosquet de pins d’Alep, les Pouillots se sont donnés rendez-vous. Réfugiés dans une petite clairière, les moustiques cherchent un abri face au vent. C’est une aubaine pour les Pouillots fitis et surtout de Bonelli.

Pouillot fitis, Camargue
Pouillot fitis, Camargue
Pouillot de Bonelli, Camargue
Pouillot de Bonelli, Camargue

Les claquements de bec fusent en tout sens. Plus discrète, une pie grièche à tête rousse de la sous-espèce badius (nicheuse sur les iles de méditerranée) se tient à l’affût à l’ombre des branches d’un pin. En deux we, au milieu de la tombée de nombreuses tête rousse, nous réaliserons 3 observations de cette sous-espèce reconnaissable à l’absence de tâche blanche à la base des rémiges primaires.

Pie-grièche à tête rousse, Camargue
Pie-grièche à tête rousse, Camargue
Pie-grièche à tête rousse badius, Camargue
Pie-grièche à tête rousse badius, Camargue

Dans la série de buissons suivante, Rougequeues à front blanc et Gobemouches noirs sont les principaux acteurs. Les mâles ont leurs perchoirs favoris et il suffit de patienter un peu pour pouvoir les photographier. Deux Huppes fasciées sont aussi présentes ainsi qu’un Loriot d’Europe et un Guêpier d’Europe bien solitaire. Surprenant pour cette espèce plutôt grégaire !

Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir femelle, Camargue
Gobemouche noir femelle, Camargue
Gobemouche noir femelle, Camargue
Gobemouche noir femelle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue
Loriot d'Europe, Camargue
Loriot d’Europe, Camargue

Dans les zones plus ouvertes de salicornes, quelques Tariers des près s’affairent à reprendre des forces.

Camargue
Camargue

Plus loin, ce sont des Gobemouches mais cette fois-ci des gris qui se disputent les meilleurs emplacements. Même en halte migratoire, la défense d’un territoire pour se ravitailler est importante chez certaines espèces.

Gobemouche gris, Camargue
Gobemouche gris, Camargue
Gobemouche gris, Camargue
Gobemouche gris, Camargue
Gobemouche gris, Camargue
Gobemouche gris, Camargue

Dans les lagunes près du bord de mer, une petite troupe de Chevaliers aboyeurs fait une escale avant de reprendre la direction des tourbières scandinaves. Ici, ils côtoient la « pie de mer » ou Huîtrier pie nicheur sur les langues de sable désertiques de la Camargue.

Cabanons de Camargue
Cabanons de Camargue
Huîtrier pie, Camargue
Huîtrier pie, Camargue
Chevaliers aboyeurs et Bécasseaux variables, Camargue
Chevaliers aboyeurs et Bécasseaux variables, Camargue

En milieu d’après midi, l’activité des passereaux n’a pas faibli alors qu’ils se sont dispersés à présent sur toute la Camargue. Le long des routes, nombreux sont les Gobemouches noirs et les Pies grièches à tête rousse que l’on observe bien en évidence sur un buisson. Chaque arrêt est propice.

Gobemouche noir mâle, Camargue
Gobemouche noir mâle, Camargue

Vers le marais du Grenouillet, un Faucon décolle d’un arbre. Petit, rapide, racé, des teintes gris-bleues sur le dessus, c’est un beau mâle de Faucon émerillon que l’on n’aura que le temps d’apercevoir. Il s’agit probablement d’une des dernières mentions printanières de cette espèce qui quitte nos territoires bien plus tôt en saison. Sur le marais, des Barges à queue noire, des Spatules, une première Guifette moustac ainsi qu’une Glaréole à collier que nous ne ferons qu’entendre. Impossible de la repérer haut dans le ciel au milieu de la multitude d’Hirondelles et de Martinets noirs. Un couple de Coucou-geai fait un passage rapide ainsi qu’un Milan noir.

Camargue
Camargue
Coucou geai, Camargue
Coucou geai, Camargue
Milan noir, Camargue
Milan noir, Camargue

Sur les marais du Mas d’Agon, l’ambiance s’améliore de semaine en semaine. La remise en eau de la partie ouest y est certainement pour quelque chose. Ibis falcinelles, Chevaliers aboyeurs et une belle concentration de Chevaliers sylvains nous y attendent. Plus de 140 individus, un record perso ! Avec davantage d’attention, on repère aussi deux Chevaliers combattants et un Bécasseau de Temminck.

Grande Aigrette, Camargue
Grande Aigrette, Camargue
Héron pourpré, Camargue
Héron pourpré, Camargue

Le week-end se termine avec un couple de Coucou-geai en pleine activité nuptiale.

Couple de Coucou geai, Camargue
Couple de Coucou geai, Camargue
Averses en Camargue
Averses en Camargue

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