Le lac du Der est classé en Réserve Nationale de chasse et de faune sauvage et est géré par l’ONCFS. Des zones de quiétude ont été délimitées, assurant la tranquillité des oiseaux.

Le site est particulièrement réputé pour accueillir les Grues cendrées en halte migratoire ou en hivernage. Entre octobre et mars, elles sont des milliers à stationner sur le lac profitant des champs alentours pour s’alimenter. Les effectifs maximums sont atteints en novembre, lorsque les grues redescendent de leurs sites de reproduction scandinaves en direction de l’Espagne, il s’agit de la migration post-nuptiale. Les chiffres records ont été atteints entre le 11 et 20 novembre 2014 avec 206 000 individus dénombrés (LPO Champagne-Ardennes). Durant cette période, les chiffres oscillent plutôt, le reste du temps, entre 30 000 et 80 000 grues en fonction des arrivages migratoires. Le coucher et le lever des grues sont devenus une véritable attraction touristique. A l’aube, avant que les premiers rayons du soleil ne percent l’horizon, les groupes de grues décollent en poussant leur cri trompetant. Le site de Chantecoq est un bon point pour admirer le spectacle.

Grues cendrées, Lac du Der
Grues cendrées, Lac du Der

Un autre oiseau partage la vedette avec les grues, il s’agit du Pygargue à queue blanche. Exterminé en France au siècle dernier, cette espèce ne nichait plus en France depuis les années 1950 où le dernier couple s’est reproduit en Corse. Depuis, un couple s’est installé en Loraine et a mené deux jeunes à l’envol en 2013 (Cahiers de surveillance rapaces – LPO). Ce rapace est aujourd’hui un hivernant régulier sur les lacs de Champagne humide. Dans les années 1990, il était possible de contacter jusqu’à une 10 d’hivernants, contre seulement en moyenne en entre 2 et 4 actuellement (Fiche INPN).

Pygargue à queue blanche adulte - Norvège août 2012
Pygargue à queue blanche adulte

Durant la période hivernale, de nombreux oiseaux nordiques trouvent refuge sur le lac : Oies cendrées, Oies rieuses, Oies des moissons. Les Cygnes de Bewick et chanteurs sont régulièrement observés ainsi que, lors des vagues de froid, des harles comme le Harle piette. Les plongeons apprécient également ses eaux poissonneuses. Ainsi, en 2014, les 4 espèces de plongeons pouvaient être observées sur le site : le Plongeon imbrin, le Plongeon à bec blanc (observé en 2001 et en 2013), l’arctique et le catmarin.

Cygne chanteur (Baie de Somme)
Cygne chanteur

Mais le lac en lui-même n’est pas le seul intérêt du site. Les campagnes et les forêts voisines sont également très riches en biodiversité. Il est possible d’observer 5 espèces de pics : l’épeiche, l’épeichette, le noir, le vert et le mar. Les Mésanges nonnettes, à longue-queue et bleues sont communes, il est par exemple possible de les observer dans le bois de l’Argentolle. Tout ce petit monde s’affole au passage d’un Épervier d’Europe ou d’un Autour des palombes. A la tombée de la nuit, ce sont les chouettes et les hiboux qui prennent le relai. Chouettes effraies, hulottes et Hibou moyen-duc sont nombreux à se percher sur les piquets en bordure de route. Roulez doucement !

Bois de l'Argentolle
Bois de l’Argentolle

L’ornitho en balade autour du Der sera donc ravi. Mais les mammifères ne sont pas en reste … Le chevreuil est omniprésent, il est possible de l’observer au petit matin mais également en pleine journée dans les champs et même au bord du lac !

Chevreuils, Lac du Der
Chevreuils, Lac du Der

Les carnivores sont également bien représentés. Le plus emblématique est, sans aucun doute, le Chat forestier, reconnaissable à son pelage marbré et à sa queue annelée, fournie et assez courte. Il aime à chasser à la lisière des bois, notamment à l’aube et au crépuscule. Ouvrez l’œil !

Chat forestier
Chat forestier

Ces espaces accueillent également le Putois, la Martre, la Belette, le Blaireau et l’Hermine. Il est possible d’observer cette-dernière dans les enrochements des digues autour du lac.

Autre spécialité du coin : la Salamandre tachetée. Discrète, elle préfère sortir lors des soirées humides d’automne et de printemps. Elle arpente alors la forêt et les lits de feuilles à la recherche d’un partenaire ou d’un gîte.

Salamandre tachetée, Zempleni tajvedelmi Körzet
Salamandre tachetée

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