Après avoir visité la réserve de Mtuzini, nous voilà dans le parc de Sainte-Lucie, une vaste zone humide au bord de l’océan Indien, royaume des hippopotames et des panthères.
Passage de la porte d’entrée du Parc de Ste Lucia et nous voila dans la réserve. Celle-ci est privée et la Wildcard n’est ici pas valide. S’étendent devant nous de vastes savanes où broutent de rares herbivores. 4 buffles, 4 phacochères, 1 cobe à croissant, un petit groupe de Koudou et dans la prairie à droite La bête. Tout droit sorti de la préhistoire, un cuirassé bodybuildé avec une corne impressionnante : un Rhinocéros. Le museau constamment dans les herbes, il nous faudra un moment pour identifier l’espèce, c’est un blanc. Sa taille de toute façon ne laissait pas trop de doute, le noir étant plus petit ! Enfin nous avons fini par le voir, après l’avoir cherché vainement à Addo et dans le Karoo.
Nous passons un peu de temps en sa compagnie puis continuons la route pour rejoindre la réception du camping avant sa fermeture. La moue du réceptionniste face à notre question « pouvons nous dormir ce soir ici ? » laisse présager une réponse négative … pourtant jusqu’à maintenant, on ne peut pas dire que les campings aient été bondés ! Il reste deux places, ouf ! On s’acquitte des 210 rands pour la nuit (à rajouter aux 125 du droit d’entrée dans la réserve) et nous prenons possession de notre place. On découvre une nouvelle espèce de singe le Sykes’s monkey – Cercopithèque diadème, qui n’est présent que dans le nord-est du pays en petit effectif. A Ste Lucia, il partage son habitat avec les vervets, les accompagnant dans la prospection des poubelles.
Nous partons sur la Dunn loop vers 16h20, juste le temps de découvrir les paysages de cette réserve avant que le soleil ne se couche. On doit être rentré au camp à la tombée de la nuit, car ici nous sommes sur le domaine des Hippopotames et des panthères, les premiers étant une des principales causes de décès par des animaux en Afrique.
Peu d’observation de mammifères sur cette piste, un guib harnaché, un écureuil et des buffles pour les mammifères.
Côté oiseaux, une nouvelle espèce d’Hirondelle et un Coucal de Burchell seront les espèces les plus remarquables.
17h30, nous sommes de retour au camp, passage rapide par la plage où l’on comprend pourquoi ce camping est si fréquenté … de nombreux pêcheurs de surfcasting terminent leur journée de pêche tandis que d’autres nettoient les prises de la journée sur un lavabo en plein air, épiés par des mouettes à tête grise qui attendent la moindre opportunité pour chiper quelques restes. L’ambiance ce soir au camping est bien différente de celle de la veille où nous errions seuls avec nos lampes à la recherche de mammifères. Ici, c’est plutôt, vacances entre pêcheurs, ou entre jeunes … Nous prenons une douche, un repas et au lit !
Jeudi 14 août 2014
Au menu de cette matinée, la grande boucle à l’intérieur du parc de Ste Lucia que nous n’avons pas eu le temps de faire hier soir. Alors que le réveil sonne à 5h15, des bruits dans les arbres derrière la tente puis des cris de singe nous poussent plus rapidement que prévu à jeter un coup d’œil à l’extérieur. La lumière commence à peine à poindre que déjà les cercopithèques prennent possession du camping. Ils prospectent et furètent partout. La table qui servit hier soir pour le festin de nos voisins est rigoureusement passée au crible. Tout ce qui est comestible et qui n’a pas été rangé leur sert de repas. Le camping semble leur appartenir ! En s’approchant des toilettes, c’est un tapis de Mangoustes rayées, probablement plus de 40, qui détale et disparait dans les buissons, laissant la poubelle renversée et son contenu (pâtes à la sauce tomate) joncher le sol. Plus loin, c’est un red duiker puis un écureuil qui s’éloignent tranquillement à notre approche. La journée commence bien avec quelques jolies observations. Il n’est donc parfois pas nécessaire de s’aventurer très loin sur les pistes pour voir des animaux en Afrique du sud, les campings semblent très attractifs ! Une fois la tente pliée et le café englouti, nous faisons un passage rapide sur la plage. La majorité des pêcheurs sont déjà en place et s’agglutinent sur quelques dizaines de mètres. Un bon rode probablement !
Le vent souffle assez fort et il y a pas mal de vagues et d’écume sur l’océan. Nous repérons au loin quelques souffles de mégaptères mais les animaux restent invisibles, cachés par les crêtes des vagues. Pas de chance par contre pour les dauphins qui ne se montreront pas. De retour à la voiture, alors que l’on se renseigne pour trouver l’entrée de la piste qui nous intéresse aujourd’hui, on coche le Serin du Mozambique dans les fruitiers adjacents.
Après quelques km, nous trouvons l’entrée de la piste. Celle-ci est de bonne qualité, et nous nous enfonçons dans des paysages de savanes.
L’herbe n’y est pas très haute pourtant des herbivores s’y dissimulent avec facilité ! Nous découvrons deux paires d’oreilles dont une avec des cornes. Elles appartiennent à des Cobes des roseaux, qui couchés dans l’herbe, ruminent paisiblement.
300 m plus loin, les cris d’un Calao trompette nous incitent à nous arrêter. Perché au sommet d’un grand arbre de la ripisylve voisine, il vocalise. Soudain, une partie du buisson devant nous se met à bouger. C’est un splendide mâle de Koudou qui se nourrit en arrachant les feuilles. Au milieu de sa crinière, un bec rouge émerge de temps à autre. Il s’agit d’un Pique-bœuf ! Telle une lamproie, il semble attaché à son hôte dont il débarrasse de ses parasites. Plus loin, une autre paire de cornes se laisse deviner. Légèrement dissymétrique, elles donnent à ce Cobe à croissant une étrange allure.
Il se met à marcher dans notre direction et traverse la piste devant nous. Nous prenons le temps de l’observer en essayant d’assimiler les critères d’identification : Poils longs, croissant sous la gorge et cercle blanc au niveau de la croupe.
A présent la piste contourne un espace boisé et serpente au milieu des savanes surplombées de dunes au sable rouge. Les herbivores sont nombreux et nous croisons un important groupe de buffles de quelques dizaines d’individus (nous n’avions pas encore vu les groupes de plusieurs centaines à milliers du Kruger !).
2 mâles de phacochères s’affrontent tandis que quelques zèbres escortent un Gnou. Petit à petit, les savanes sèches laissent la place aux zones humides. Depuis une branche morte, deux guêpiers nains s’élancent dans les airs, virevoltent tour à tour à la poursuite d’un insecte pour revenir se poser sur leur perchoir. Ils nous donnent l’occasion d’entendre leurs cris rappelant vaguement nos guêpiers d’Europe. Nous croisons un deuxième couple un petit peu plus loin.
D’autres êtres ailés vont et viennent au dessus de la piste. Leurs vols sont lourds et bruyants, ce sont des scarabées … Ils sont des dizaines à tourner autour de la voiture. D’autres posés sur la piste, poussent leur bouse comme un fardeau.
Un petit coup de jumelles sur les zones en eau voisine s’avère très intéressant. Près d’un Jacana africain, c’est un groupe d’Hippopotames qui se dissimule parfaitement dans la végétation, le corps aux trois quart recouvert de vase. Ils semblent placides et profitent de ces premières heures de chaleur.
Des grands arbres voisins, c’est un pygargue vocifère qui nous surprend en prenant son envol, nous ne l’avions même pas vu ! Ambiance magique. Quelques mètres encore et la piste s’arrête là ! Le pont qui enjambe la zone humide s’est effondré lors de la dernière saison des pluies. Il n’a pas été reconstruit depuis, nous rebroussons donc chemin et croisons plus ou moins les mêmes espèces.
De retour sur la route, nous rejoignons le point de vue de Catalina Bay qui donne sur un grand étang … quasiment vide. Nous pique-niquons ici avec vue un petit groupe d’hippopotames. Parmi eux, un jeune émerge régulièrement. Son corps sort quasi entièrement de l’eau ! Il est posé sur le dos d’un adulte ! Notre repas pris, nous filons vers l’observatoire de Mofazana pan qui se révèle excellent. Le point d’eau est quasiment à sec, normal en cette fin de saison sèche, ce qui ne l’empêche pas d’être très attractif notamment pour les oiseaux. Une Spatule africaine filtre l’eau tandis qu’un mâle de Vanneau armé houspille un Milan à bec jaune emblant s’intéresser de trop près à sa femelle qui couve. Deux Cigognes épiscopales rejoignent le point d’eau. Au loin, un imposant Rhinocéros blanc solitaire apparait, il est rapidement rejoint par un deuxième individu aussi impressionnant et dont la corne a de quoi faire rougir ses congénères.
Nous poursuivons notre route et effectuons un arrêt rapide au bord de mer. Le vent s’est levé, un vervet traverse devant nous et des Dauphins type « Tursiops » sont rapidement aperçu entre les vagues. Nous quittons la réserve et prenons en stop une ranger qui souhaite rejoindre la ville de Ste Lucia. Nous la déposons dans le centre ville près de la poste, l’occasion d’envoyer les cartes postales que nous avions depuis plusieurs jours en notre possession.
Espèces observées : Aigrette garzette – Little Egret 3, Barbican à collier – Black-collared Barbet 1, Bergeronnette pie – African Pied Wagtail 1, Bulbul à poitrine jaune – Yellow-bellied Greenbul 2, Bulbul tricolore – Dark-capped Bulbul 3, Calao trompette – Trumpeter Hornbill 1, Chevalier sylvain – Wood Sandpiper 1, Cigogne épiscopale – Woolly-necked Stork 3, Circaète à poitrine noire – Black-chested Snake Eagle 1, Cisticole des joncs – Zitting Cisticola 1, Cisticole striée – Croaking Cisticola 1, Cormoran à poitrine blanche – White-breasted Cormorant 1, Cormoran africain – Reed Cormorant 2, Cossyphe à calotte rousse – Red-capped Robin-Chat 4, Coucal de Burchell – Burchell’s Coucal 2, Drongo brillant – Fork-tailed Drongo 8, Glaréole à collier – Collared Pratincole 11, Gobemouche sombre – African Dusky Flycatcher 1, Grande Aigrette – Great Egret 1, Gravelot pâtre – Kittlitz’s Plover 3, Guêpier nain – Little Bee-eater 4, Héron garde-boeufs – Western Cattle Egret 1, Héron goliath – Goliath Heron 1, Héron mélanocéphale – Black-headed Hero 3, Hirondelle à collier – Banded Martin 2, Hirondelle à tête rousse – Greater Striped Swallow 4, Hirondelle à ventre roux – Red-breasted Swallow 2, Hirondelle hérissée – Black Saw-wing 4, Jacana à poitrine dorée – African Jacana 1, Loriot masqué – Black-headed Oriole 1, Martin-chasseur à tête brune – Brown-hooded Kingfisher 2, Milan à bec jaune – Yellow-billed Kit 5, Mouette à tête gris – Grey-headed Gull 2, Oie-armée de Gambie – Spur-winged Goose 1, Ouette d’Égypte – Egyptian Goose 2, Piqueboeuf à bec rouge – Red-billed Oxpecker 2, Pririt molitor – Chinspot Batis 1, Pygargue vocifère – African Fish Eagle 2, Sentinelle à gorge jaune – Yellow-throated Longclaw 2, Serin du Mozambiqu – Yellow-fronted Canary 30, Souimanga à poitrine rouge – Scarlet-chested Sunbird 1, Souimanga de Mariqua – Marico Sunbir 2, Spatule d’Afrique – African Spoonbill 1, Sterne huppée – Greater Crested Tern 10, Tarier africain – African Stonechat 11, Vanneau armé – Blacksmith Lapwing 2
Mammifères : Babouin chacma 20, Vervet bleu 20, Cercopithèque diadème 13, Mangue rayée 40, Zèbre des plaines 26, Gnou bleu 3, Céphalophe du Natal 6, Cobe à croissant 11, Buffle 44, Phacochère 17, Rhinocéros blanc 4, Grand koudou 22, Guib harnaché 6, Cobe des roseaux 3, Hippopotame 20, dauphin sp. 10, Mégaptère 3.
