Voici en quelques lignes et en images le résumé de plusieurs sorties en Camargue durant ces dernières semaines. Décembre est une excellente période pour l’observation en mer. Nous avons tenté à plusieurs reprises avec des succès variables d’observer les oiseaux marins. C’est ainsi que nous avons eu notre premier Plongeon catmarin de l’hiver et avec un peu de chance car pas très loin du rivage.
D’autres plongeons ont fait des apparitions plus rapides, ils étaient en vol sur l’horizon ce qui a rendu difficile leur identification. Ils resteront de probables arctique/imbrin. Malgré l’heure matinale à laquelle nous avons réalisé ces observations il y avait de fortes brumes de chaleur au dessus de la mer, conséquence d’une forte amplitude thermique entre la température de l’eau et l’air glacial ! Parmi les rares Grèbes à cou noir visibles en mer, s’est glissé un Grèbe esclavon. Un peu lointain aussi pour de belles observations. Dans les étangs salés en arrière plage, les effectifs des canards sont allés en augmentant au fur et à mesure des semaines. Chipeaux, souchets et jusqu’à plus d’une centaine de Canards pilets. Le matin est là aussi le meilleur moment lorsque les vols transitent entre les zones de gagnage nocturne et les reposoirs diurnes. C’est aussi à ce moment là que nous avons croisé un couple de Renard roux alors que les rayons du soleil n’avaient pas encore faits leur apparition.
Dans les sansouires à présent en eau après les pluies d’automne, les courlis cendrés se sont faits communs. Tout au long des pistes, ces farouches échassiers s’envolent dès notre passage en voiture. Seul, un plus confiant (ou téméraire ?) s’est laissé photographier.
Les Avocettes élégantes restent en revanche inaccessibles, très loin dans les étangs intérieurs de la réserve, loin de toute activité de chasse, omniprésente en cette période de l’année. Sur le reposoir classique des Pluviers dorés, l’apport de nouveaux oiseaux s’est bien fait sentir avec une multiplication par dix des effectifs. Non loin de là, un subadulte de Faucon pèlerin a choisi un piquet isolé au milieu d’un étang pour monter la garde. Gare aux canards et aux pluviers des environs !
Aux « heures chaudes », nous avons tenté plusieurs spots. Celui des Aigles criards est resté improductif. Le plus intéressant a été celui du Busard pâle. Mentionné pour la première fois cet hiver le 16 novembre, il est ensuite passé aux oubliettes. Plus la moindre donnée ! Nous avons décidé d’y consacrer deux heures et avons eu la chance de le voir trois fois. Certes un peu loin, mais preuve qu’il fréquente encore de manière assidue les mêmes territoires de chasse que les deux hivers précédents. Un regain de pression d’observation nous permettra de déterminer sa durée de stationnement, sa date de départ et de la comparer avec celles des années précédentes.
Le grand étang du Vaccarès, véritable cœur de la Camargue, que nous avions délaissé depuis quelques années faute d’oiseaux retrouve à nouveau de l’attrait. Les remises de Fuligules des années 90 et début des années 2000 ne sont plus qu’un souvenir mais en cherchant, d’autres canards semblent y trouver leur bonheur. En différents groupes plus ou moins dispersés, plus d’une centaine de Canards siffleurs voguent sur ses eaux malheureusement souvent assez loin du rivage. La longue vue se révèle un allié précieux et permet de les distinguer des femelles d’Harles huppés bien présentes aussi. Pour chercher les fuligules, il faut rejoindre les marais de Rousty. Une troupe d’environ 350 oiseaux se tient sur ces marais dont une partie est visible depuis la route. Parmi eux s’est glissé un Fuligule milouinan que seule une fouille minutieuse aura permis de révéler.
En chemin nous croisons de-ci delà des Busards des roseaux dont les effectifs hivernants sont gonflés par des individus plus nordiques ou en provenance d’Europe de l’est. Lors des journées ensoleillées, ils profitent des premiers thermiques pour cercler dans le ciel bleu de Provence. Parfois, c’est un Busard st Martin en chasse au dessus des rizières à sec.
Cigognes blanches et noires se partagent les marais nord camarguais avec parfois de beaux groupes d’environ 10 individus. Ils sont régulièrement survolés, surtout en fin de journée lorsque la lumière devient belle, par des vols d’Ibis falcinelles rejoignant le dortoir en Camargue gardoise.
Quant aux Cygnes de Bewick, la chance nous sourit enfin ! Après plusieurs passages infructueux, nous avons eu la chance, deux jours d’affilés, de les observer sur les marais de Basses-Méjanes. La première fois, c’était au coucher du soleil, alors que par petits groupes ils quittent les marais où ils se nourrissent durant la journée pour filer direction SSO. Le dortoir doit se situer quelque part dans la réserve. La deuxième fois c’était en pleine journée où pour une fois, ils se nourrissaient tout en étant visibles depuis la route. Parmi les 70 individus présents, la majorité étant des adultes accompagnés de quelques jeunes qui, à cette époque de l’année, sont encore facilement identifiables avec leurs teintes grises.
Nous terminons avec un passage sur les Saintes Maries de la Mer où les observations d’Hérons cendrés et d’Aigrettes garzettes se révèlent d’une étonnante facilité, les oiseaux étant très coopératifs pour le photographe.
1 Commentaire
Élie Ducos
Toujours aussi bien écrit, on s’y croirait 😉