Malgré le mistral, nous avons maintenu notre traditionnel week-end camarguais prévu de longue date, et nous avons eu raison ! Certes, nous n’avons pas eu droit à des températures douces mais les quelques rafales ne nous ont pas empêchés de profiter à fond et de réaliser quelques observations très sympas. Voici donc le compte-rendu de ce séjour.
Nous arrivons vendredi 11 mars 2016 au soir au gîte des Salins de Badon, géré par la SNPN, situé au milieu des marais. Les participants arrivent les uns après les autres. Vers 22h, nous voilà au complet autour du repas.
Samedi 12 mars. Départ 6h45. Le vent s’est déjà levé et nous décidons de gagner la partie Ouest du Vaccarès où, selon les prévisions, les conditions devraient être plus clémentes.
Nous gagnons directement l’embouchure du petit Rhône près des Saintes-Maries-de-la-mer. Quelques Mouettes rieuses longent la digue en guettant les petits poissons ou invertébrés, jouant dans le vent. Une fois la proie repérée, elles plongent.
C’est au tour d’un Goéland railleur de se livrer au même spectacle.
En mer l’ambiance est assez calme. Seules les têtes de Grèbes huppés et Grands Cormorans émergent de temps à autre au gré des vagues. Nous quittons la mer pour gagner la piste de Cacharel. L’étang de Consécanière s’est vidé. Il reste encore quelques Nettes rousses mais rien à voir avec les grands rassemblements hivernaux. Nous scrutons les tamaris à la recherche des traditionnels Aigles criards signalés sur la zone les jours précédents mais ils restent invisibles. En revanche, nous tombons sur un petit groupe d’Ibis falcinelles s’alimentant dans les roselières fraichement coupées. Les Bouscarles de cetti et les Fauvettes mélanocéphales sont omniprésentes et ne cessent de chanter dans la sansouire et les quelques tamaris bordant la piste.
Midi approche. Changement de site et direction la Camargue gardoise et le parc de Scamandre pour profiter de la zone de pique-nique, pratique pour un groupe. Le repas pris, c’est parti pour la balade digestive au milieu de la réserve. Des roselières s’élèvent les cris de quelques Sarcelles d’hiver auxquelles se sont jointes nos premières Sarcelles d’été de l’année.
Les Busards des roseaux sont nombreux à patrouiller la zone. A l’approche de ce rapace, tous les canards décollent, les sarcelles précédemment citées mais également les nettes, chipeaux et quelques Fuligules milouins.
Nous poursuivons le parcours sur ce site renommé pour la reproduction des ardeidés et des ibis. D’ailleurs quelques groupes passent en vol au-dessus des roselières pour se poser dans des champs plus éloignés. Ils ne semblent pas s’être déjà installés. Une autre première de l’année : 2 Echasses blanches se faufilent discrètement au milieu des tamaris immergés.
Rien d’autre de notable sur le reste du tour. Nous finissons notre journée sur la route du Charnier à la recherche des espèces paludicoles. Les Grèbes huppés enchaînent les apnées dans le canal. Nous essayons de prévoir où aura lieu la prochaine sortie, et, après plusieurs essais …
Nous effectuons de nombreuses pauses. Quelques Talèves sultanes se signalent par leurs cris mais impossible de les repérer dans la dense roselière. Ce n’est qu’au dernier arrêt, en inspectant une zone récemment faucardée où poussent de verts et tendres roseaux, que nous finissons par repérer deux dos sombres. Après un long moment, la tête ornée d’un massif bec rouge émerge de la végétation. Pas de doute, ce sont bien deux talèves !
Le soleil n’est pas encore couché et nous arrivons à Mas d’Agon alors qu’il passe derrière l’horizon. Le marais est en partie asséché et les vasières favorables aux petits limicoles. Un groupe de plusieurs centaines de Bécasseaux variables fouille méticuleusement la vase. Le marais s’endort avec les derniers vols d’Ibis falcinelles.
La journée du dimanche dans un prochain article !