Samedi 1er avril. Temps assez maussade pour ce premier week-end d’avril. Mais ce n’est pas ces quelques goutes de pluie qu nous décourageront ! Direction le département de l’Ain pour découvrir la Dombes, vaste zone d’étangs (près de 1200 !) et de milieux agricoles. En cette période de migration, il serait bien possible de tomber sur de jolies surprises. Mais, parmi les innombrables routes qui sillonnent au milieu des étangs, pas facile de savoir par où commencer ! Un vrai labyrinthe et, qui plus est, mouvant : d’une année sur l’autre, les sites attractifs ne sont pas nécessairement les mêmes. L’étang propice à la reproduction des canards peut être un champ de maïs l’année suivante ! De même, au fil d’une saison, un étang peut s’avérer plus ou moins intéressant en fonction du niveau d’eau. Prenons donc la route et suivons notre chemin un peu au hasard des observations.
C’est par les étangs autour de Versailleux que débute cette virée. Le hasard fait bien les choses : sur les Feillets, parmi les nettes, les chipeaux et les milouins, un mâle de Fuligule nyroca s’éloigne tranquillement. Un peu à distance et peu de lumière, on aura seulement une photo “souvenir”.
Les observations de Fuligule nyroca sont en augmentation en Dombes. Des cas de reproduction étaient déjà occasionnellement notés pendant la première moitié du XX° siècle. Puis, après une période d’absence, l’espèce niche à nouveau et de façon régulière depuis le début des années 2000 (1 à 2 couples) sur les étangs de la Fondation P. Verots, gérés et protégés. Le passage post-nuptial culmine entre novembre et décembre. A la fin du mois de janvier on atteint le pic de passage pré-nuptial qui peut se prolonger jusqu’à mi-avril. Les données d’estivage sont quant à elles irrégulières. (A. Bernard et P. Lebreton, Les oiseaux de la Dombes : une mise à jour. 2007 *).
La route traverse quelques bois humides où il est possible de contacter la Mésange boréale. Il ne s’agit pas de la même sous-espèce que celle que l’on observe dans les Alpes du Sud appelée Mésange alpestre, mais de la Mésange des saules. Une petite touche d’exotisme pour mon référentiel provençal. Malheureusement, elles ne se manifesteront pas, mais un Pic mar se montre un peu plus coopératif en poussant quelques cris avant de se percher quelques instants en évidence.
Chaque arrêt est l’occasion de faire de nouvelles observations. Grèbes huppés et à cou noir sont omniprésents.
Ce n’est qu’en 1909 qu’est noté le premier cas de reproduction du Grèbe à cou noir en Dombes. Depuis, les effectifs ont connu une nette augmentation, la population nicheuse étant estimée entre 200 et 250 couples en 2007 (*).
Vers midi nous avons droit à une rapide éclaircie qu malheureusement ne durera pas !
En cette période de migration, il est également intéressant de rechercher les étangs en cours d’assèchement, formant ainsi des vasières attirant les migrateurs en halte. De nombreux oiseaux s’activent sur l’étang du Grand marais. Au loin un groupe de 62 Combattants variés s’alimente et parmi les nombreuses Mouettes rieuses nous tombons sur une Mouette pygmée dont le passage en Dombes au printemps est régulier.
Sur l’étang des Vavres nous retrouvons un groupe de 93 Combattants variés ainsi que 6 Petits gravelots, 4 Barges à queue noire, 2 arlequins, 5 aboyeurs, 1 culblanc et notre premier Courlis corlieu de l’année au milieu d’un groupe de Courlis cendrés.
Parmi les migrateurs de passage, notons les observations assez régulières dans la journée de Sarcelles d’été.
Le ciel s’assombrit et c’est sous la pluie que cette Cigogne blanche prendra la pause. La plupart d’entre elles sont d’ailleurs déjà au nid. Cela fait peu de temps que la Cigogne blanche niche en Dombes et le premier cas de reproduction avéré date de 1978. En 2006, la zone comptait 36 couples (*).
Ce n’est qu’en fin de journée que le soleil refera une timide apparition à travers les nuages, se reflétant sur les eaux calmes des marais. A refaire donc ! Mais sous le soleil si possible !