19 août
Comme quasiment toutes les nuits depuis le début du voyage, nous avons entendu tôt ce matin l’Engoulevent musicien. Son chant précède de quelques dizaines de minutes le réveil des autres oiseaux. 5h30, la sonnerie du téléphone retentit. Nous sommes pressés de partir mais comme c’est notre dernière nuit dans ce camp, nous devons démonter la tente pendant que le café se prépare. 6h07, nous prenons la route direction Malelane, puis cap au nord direction Prétoriuscop, première étape de notre journée.
Quelques impalas, quelques Koudous et rien sur les différents points d’eau que nous visitons. Que se passe-t-il ce matin ? Les animaux nous fuient-ils ?
Il faudra patienter encore un moment pour tomber sur un petit groupe de Zèbres avec une lumière correcte. Petite séance photo puis nous reprenons la route.
On croise nos premiers rolliers pourpres et vers 10h30, c’est un vautour à tête blanche qui nous survole pour s’éloigner très rapidement.
Arrivée au camp de Prétoriuscop. Celui-ci possède des pelouses et de nombreux arbres en fleurs parmi lesquels se baladent des Souimangas, des Loriots à tête noire ainsi que des Purple crested Turacos. Après des tentatives de photos plus ou moins réussies, nous mangeons sur place car le soleil tape fort et ici au moins, il y a de l’ombre. Le thermomètre affiche 33 degrés.
Vers 14h, départ en direction de Skukuza, qui sera notre prochaine étape nocturne. A peine la porte de Prétoriuscop passée, nous devons nous arrêter car un rapace vient de se poser dans l’arbre juste devant nous. Pas vraiment farouche, c’est un aigle de taille moyenne au plumage entièrement sombre. Après vérification dans le guide, il s’agit bien d’un Aigle de Wahlberg. Sans cesse en mouvement, il passe d’une branche à une autre en jetant régulièrement des regards vers le sol comme si une proie ou une carcasse l’intriguait. Quel plaisir d’observer des rapaces dans ces conditions, sans crainte de l’homme !
La route que nous suivons maintenant accueille depuis quelques jours des observations de guépards et ce matin, l’espèce a aussi été observée. Nous avons beau ouvrir grands les yeux nous ne les trouverons pas. En revanche, à la place, nous contactons une belle troupe d’éléphants et un pygargue vocifère. Passage par le point d’eau qui la veille accueillait l’éléphant sous-marin mais aujourd’hui, l’ambiance est tout autre, bien plus calme. Seul un gros crocodile dort sur le rivage tandis que deux vanneaux caronculés baladent sur la rive.
Passage sur le spot des lions de la veille et … deux voitures stationnent. Les lions n’auraient-ils pas bougé depuis hier ? Le cœur s’emballe mais non, pas de lions. A la place, une jeune hyène se prélasse sur le bord de la route, indifférente aux va et viens des voitures. Nous faisons quelques photos puis elle s’endort. Pas vraiment farouche celle-là ! Le soleil passe derrière les arbres, la hyène est maintenant à l’ombre, nous la laissons et poursuivons notre route.
Skukuza se trouve à 20 km et le soleil est bien bas sur l’horizon. Nous accélérons le rythme. On s’octroie un arrêt sur un point de vue où il est possible de descendre de la voiture et nous profitons tranquillement du coucher de soleil sur les terres africaines et sur le parc Kruger qui s’étire jusqu’à l’horizon. Quel plaisir d’être là, à l’autre bout de la terre en compagnie d’une riche nature.
Le temps s’écoule et les portes du camp vont bientôt fermer. Quelques kilomètres encore à parcourir, on accélère. 2 km avant le camp, une forme apparait dans les phares sur le bas-côté de la route à environ 150 m devant nous. Nous avons à peine le temps de l’observer avant qu’il ne disparaisse dans les fourrés. C’est un Lycaon ! Une obs très furtive mais nous sommes très contents de croiser à nouveau une des espèces mythiques de ce parc. 1 km plus loin, on est de nouveau sous pression, les feux arrière des voitures devant nous indiquent qu’il y a un ralentissement. C’est un autre Lycaon qui est couché sur le sol, juste au bord de la route et qui observe l’activité autour de lui. Ses pattes et sa gueule sont maculées de sang, vestige d’un récent sanglant repas. La présence des voitures l’incitent à se lever et il se met à courir le long de la route. C’est une belle bête, haute sur patte avec une vraie tête de chien d’où son nom anglais de “Wild dog”. Si la journée a été calme dans son ensemble, la fin de journée est encore une fois exceptionnelle.
L’heure tourne, nous laissons le lycaon et passons la porte d’entrée du camp 4 minutes avant sa fermeture. Quelle journée ! Les heures de terrain à chercher les petites et les grosses bêtes, ça fatigue ! Mais ce soir, nous sommes motivés pour effectuer un nouveau night drive. Pas de chance, celui-ci est plein. Nous réservons donc pour dans deux jours. Pendant que nous montons la tente, de puissants cris de hyènes se font entendre. Elles sont vraiment très proches du camp mais restent invisibles. Alors que l’on se couche, c’est une effraie qui vient nous saluer en survolant le campement.