La nuit s’est déroulée en toute tranquillité et nous avons dormi sur nos deux oreilles. Seuls les chants de quelques Petit-ducs africains au petit matin ont accompagné notre réveil. La voisine à quant à elle entendu un éléphant vadrouiller autour du  camp, probablement le stress de la nuit précédente qui l’aura maintenue en alerte ! Le soleil n’est pas encore levé et déjà les Petit-ducs africains ont regagné leur gîte diurne. Nos voisins, des habitués du camp, nous indiquent les sites qu’ils avaient repérés les jours précédents. Alors que l’on s’attend à ce qu’il nous montre une cavité, ils nous pointent un arbre à Mopane à 5m du bâtiment qui accueille les toilettes. Perché à 1,8m de haut, un adulte se tient blotti contre le tronc. Excellent ! Enfin nous parvenons à observer cette espèce qui aura bercé toutes nos nuits dans le Kruger.

Petit-duc africain (Tsendze Kruger)
Petit-duc africain (Tsendze Kruger)

Son plumage est mimétique et le rend pratiquement invisible au milieu du feuillage. Au début de notre obs, il a les yeux ouverts et semble dans un état second, indifférent à notre présence, pourtant nous sommes à moins d’un mètre de lui. Au fur et à mesure que le soleil se lève, ses yeux se ferment et il s’endort.

Petit-duc africain (Tsendze Kruger)
Petit-duc africain (Tsendze Kruger)

Un petit peu plus loin, dans un autre arbre à Mopane, ce sont deux autres individus qui sont blottis l’un contre l’autre. Nous patientons jusqu’à ce que la lumière soit bonne pour faire une série de photos, il faut dire que nos sujets sont très coopératifs, puis nous quittons le camp ravis de notre observation.

Nous passons la porte à 7h10 soit le départ le plus tardif d’un camp de tout le voyage dans le Kruger ! Une longue route nous attend avec plus de 250 km à parcourir pour rejoindre Crocodile Bridge. Un premier arrêt près d’un point d’eau est l’occasion d’observer un Chacal à flancs rayés. Effectivement, il est possible de rencontrer 2 espèces de chacal en Afrique du sud et les 2 sont présentes dans le Kruger. Le plus commun est le Chacal à chabraque, plus élancé et haut sur pattes. Il se reconnaît essentiellement à son dos noir strié de blanc. Le Chacal à flancs rayés est légèrement plus petit. Ses oreilles sont plus courtes et sa coloration plus terne. Il présente une tache blanche au bout de la queue, et, comme son nom l’indique, une barre blanche striant ses flancs en diagonale.

Chacal à flancs rayés (Kruger)
Chacal à flancs rayés (Kruger)

Nous roulons jusqu’à Létaba pour prendre le petit déjeuner. Il faut dire que nous y avons nos petites habitudes maintenant ! Le serveur nous reconnait lorsque l’on s’installe à notre table et sourit lorsque l’on commande le Easy capuccino (un Capuccino accompagné d’un gros muffin aux myrtilles). Il semble que nous soyons les seuls à déguster un muffin sans jambon et sans fromage au petit déjeuner !  Le cadre est toujours splendide avec de nombreux impalas qui broutent sur les berges tandis des groupes de Cobes, de zèbres et de gnous descendent sur les bancs de sable de la rivière, puis se dirigent vers l’eau. Plus près de nous, sur le grand arbre à proximité de la terrasse, c’est un Tantale ibis qui prend le soleil. Il a choisi les branches les plus hautes pour dominer le paysage. Nous profitons pleinement de ces derniers instants au cœur du Kruger.

Tantale ibis (Kruger)
Tantale ibis (Kruger)

Nous réalisons une petite séance photo sur un immature de Pygargue vocifère qui nous a dérouté dans un premier temps car, de loin, nous l’avions pris pour un aigle martial immature.

Pygargue vocifère immature (Létaba, Kruger)
Pygargue vocifère immature (Létaba, Kruger)

Mais le temps à présent nous est compté. Cap au sud. Sur le grand point d’eau près de Baobab tree, de nombreuses voitures se sont regroupées sur le bord de la route. Nous voyons bien différentes espèces d’herbivores ainsi un groupe d’éléphants prendre son bain sur la partie nord du point d’eau, mais c’est une scène classique ici qui ne justifie pas autant de voitures. Effectivement c’est dans une autre direction que sont tournées les jumelles des autres observateurs. Au loin, un groupe de 6 lionnes, toutes couchées,  profite de l’ombre d’un acacia. Malgré la distance, c’est une observation excellente. Voir se côtoyer proies et prédateurs sur le même point d’eau, ce n’est pas tous les jours. Nous poursuivons notre descente et croisons de nombreux groupes d’herbivores dont un groupe de 17 Girafes. Notre record ! Nous arrivons à 12h tapante à l’aire de pique-nique. Ici aussi nous avons nos habitudes. Toasties et frites. En 30 minutes, le repas est bouclé et nous revoilà sur la route.

Vers 14h, nous rejoignons les rivages de la rivière Sabie. Nous prenons à présent notre temps car nous souhaitons parcourir cette route aux bonnes heures pour se donner une dernière chance de voir du Léopard. En attendant, ce sont 2 Bateleurs et 1 aigle ravisseur qui sont perchés sur des arbres au bord de la route … visiblement intéressés par ce lièvre écrasé. Pendant que nous les observons,  des sud-africains s’arrêtent et nous indiquent un léopard pas très loin mais nous n’avons pas précisément compris où … Nous partons un peu à l’aveuglette mais allons trop loin. Le temps de revenir sur nos pas et le léopard n’est plus là ! Bref, un peu frustrés, nous retournons voir les aigles. Eux n’ont pas bougé, enfin si, un peu. Les Bateleurs sont toujours dans les arbres mais  le ravisseur lui, fidèle à son nom, s’est emparé du lièvre et finit de le dépecer près de la route. Il faut de telles occasions pour que les touristes s’arrêtent observer les oiseaux.

Gymnogène (Kruger)
Gymnogène (Kruger)
Aigle ravisseur (Kruger)
Aigle ravisseur (Kruger)

Passage et arrêt obligatoire devant le point d’eau de Lower Sabie où les crocodiles semblent finir un festin alors que les girafes viennent s’y abreuver.

Girafe (Kruger, Lower Sabie)
Girafe (Kruger, Lower Sabie)

La dernière partie du trajet se fait dans une sorte de pénombre. Le ciel est voilé et l’odeur rappelle les incendies de Provence. Pas de doute, cette lumière rousse en plein après-midi est celle d’un incendie et nous apprendrons plus tard qu’il avait sévi sur des collines à l’extérieur du parc. Petit à petit, notre attention chute, nos esprits ne sont plus dans le Kruger mais orientés vers le retour d’autant que les milieux assez fermés autour de Crocodile bridge n’engagent pas à l’observation. Nous sortons du Kruger définitivement vers 17h pour nous permettre de trouver un endroit où passer la nuit. Nous remontons par la route jusqu’à Malelane et, par chance trouvons une chambre dans le même lodge qu’à notre arrivée où nous sommes à nouveau accueillis avec une très grande gentillesse. Nous prenons le temps de discuter  avec notre hôtesse et apprenons qu’il a neigé les jours précédents dans la ville du Cap … on est bien en hiver austral. Dernière nuit sud-africaine confortablement installés dans notre lodge.

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