C’est parti pour un road trip à travers les étendues sauvages du plateau de Chilcotin. Avec un peu de recul, je peux dire que cette traversée a vraiment marqué ce voyage au Canada. Les ambiances étaient vraiment dingues et les paysages très sauvages. Ici commence le grand nord ! J’aurais bien passé plus de temps dans cette zone mais notre timing était très limité. Nous voilà donc partis en direction de Bella Coola.
Quelques conseils pour traverser le plateau de Chilcotin
- Premier conseil : faites les courses à Williams Lake. Nous ne l’avons pas fait et pensions trouver quelques points de ravitaillement sur le plateau. Mais à part quelques station service, il n’y a rien. Mieux vaut prendre des précautions et penser à prendre le nécessaire avant
- De même, mieux vaut partir avec le plein. La pause à Williams Lake est donc indispensable
- Il n’y a plus de réseau une fois sur le plateau à l’exception des quelques stations service que vous allez croiser. Si vous avez des messages importants à envoyer, des réservations à gérer ou à consulter, un trajet à consulter, il faut le faire avant de s’engager sur la route.
- Où manger sur le plateau de Chilcotin. Je vous conseille de vous arrêter au restaurant KINIKKINIK. Comme nous n’avions pas fait les courses, nous n’avions plus rien à manger et nous sommes arrêtés ici par hasard. Dans ce charmant chalet construit par un architecte suisse, vous trouverez la viande la plus locale qui soit ! Un endroit avec beaucoup de charme et une viande excellente et de grande qualité. Le meilleur que j’ai jamais mangé !
Fin de journée à McIntyre Lake
Après notre halte à Williams lake, nous avons tellement hâte de profiter des belles lumières du soir que nous traçons directement en direction du plateau de Chilcotin sans prendre le temps de faire de courses. On aurait dû ! Et on se rendra compte rapidement qu’l n’y a pas grand-chose sur le trajet jusqu’à Bella Coola. Nous croisons une biche à la sortie de la ville, notre premier cervidé depuis le départ, et suivons la route jusqu’au plateau. S’étendent alors sous nos yeux de vastes prairies sauvages, à perte de vue, sous un soleil déjà déclinant. Un courlis d’Alaska s’alimente tranquillement au bord de la route tandis que des engoulevents d’Amérique commencent à sillonner le ciel.
Comme je vous le disais dans les précédents posts, ce voyage a été en grande partie improvisée et c’est en regardant sur google maps que nous choisissons le McIntyre lake recreation site pour passer la nuit. Le spot est juste incroyable. On le trouve à l’entrée d’une piste, au bord d’un lac, au début du plateau. De nombreux pêcheurs sont déjà installés mais nous trouvons facilement une place. Mais l’ambiance est trop belle pour ne pas profiter ! et nous partons le long de la piste pour découvrir le plateau.
Un point d’eau attractif
Un petit point d’eau nous impose une première halte. Le hasard fait bien les choses, il semblerait que tous les oiseaux se soient donné RDV ici ! Au milieu de cette petite mare, se tient un groupe de garrot albéolé. Plus discrets, dans les vasières, de nombreux limicoles se baladent : chevaliers criards, solitaires, gravelot semipalmé, bécasseau minuscule. Une belle moisson. Sur l’eau, un phalarope de Wilson tourne en rond et s’éloigne à l’approche de poussins de grèbe jougris.
Nous poursuivons la piste au milieu des prairies. Des cris retentissent au-dessus de nos têtes. Il s’agit de grues du Canada. Tout un petit groupe se pose au loin dans les champs. Trop loin pour les photos, mais très sympa à la longue-vue. De nombreux passereaux s’activent. Ici un bruant vespéral, là une moucherolle à ventre roux remplacée sur son piquet par un merlebleu azuré.
Dans une zone un peu plus boisée, nous tombons sur un couple de gélinotte huppée en pleine parade. Madame ne semble pourtant pas très sensible aux efforts du mâle ! Il dresse les plumes de son cou en forme de parapluie. Ce galliforme très répandu en Amérique du Nord apprécie les forêts de feuillus et les lisières. Sur la côte ouest elles ont un plumage gris. Dans le centre il est plutôt roux.
L’engoulevent d’Amérique
Des centaines de libellules volent en tous sens et attirent également des centaines d’engoulevents d’Amérique. L’ambiance est vraiment géniale ! Ils rasent le sol dans la lumière déclinante illuminant les phares blancs sous leurs ailes. Cette espèce niche en Amérique du Nord et hiverne en Amérique du Sud. Il migre en groupes et fréquente des milieux très variés.
Le soleil continue à descendre illuminant les fleurs. Le contraste avec les nuages noirs amplifie cette ambiance. Les engoulevents continuent à chasser. Nous regagnons le campement et nous nous préparons pour le dodo. Après avoir fait chauffer notre repas, nous regagnons nos sacs de couchage dans la voiture. Le réveil est programmé de bonne heure pour le lendemain matin. Nous voulons optimiser au maximum notre temps sur le plateau.
La forêt de Chilcotin
Mercredi 31 juillet
Nous nous levons ainsi au petit matin et partons balader sur les pistes. Dans la nuit, le point d’eau a été déserté, libellules et engoulevents semblent s’être évanouis. Seuls quelques passereaux s’activent à la lisière de la forêt. Ici, un petit groupe de mésanges de Gambel. L’une d’elles vient se percher juste au-dessus de ma tête. Les bruants invisibles dans la végétation décollent à notre passage. Un petit groupe de merlebleu azuré alimente leur jeune. Le but de la manœuvre était de rejoindre le Becher’s prairie provincial park. Mais nous n’avons trouvé aucune piste permettant de rejoindre le point. La balade était malgré tout très belle ! Mais la route est encore très longue jusqu’à Artnarko. Demi-tour, direction la voiture !
Road trip sur le plateau
Les lacs se succèdent mais il n’y a pas toujours de la place pour stationner. Nous profitons d’une place à Bechers Pond pour faire un stop. Coup de chance, nous apercevons de grands oiseaux blancs arriver au loin. Des hydravions ? Non non des pélicans blancs ! Même si je savais qu’il était possible d’observer cette espèce en Colombie Britannique, j’avoue que c’est assez surprenant de les voir sur ces points d’eau au milieu des montagnes !
Le pélican d’Amérique
Le pélican blanc d’Amérique est le deuxième plus grand oiseau d’Amérique du Nord après le Condor de Californie. Il peut mesurer jusqu’à 1m50 pour une envergure de 2,75m. Pendant la période de reproduction, des cornes se développent sur son bec. C’est la seule espèce de pélican qui présente cette caractéristique.
Il niche sur les lacs intérieurs de l’Amérique du Nord. Le site le plus au nord se situe sur les îles de la rivière des Esclaves. Plus au sud, on trouve des colonies jusqu’au nord-est de la Californie et le sud-ouest de l’Ontario. Quant à l’île de Gunnison, dans le grand lac salé du Grand Bassin, elle accueille entre 10 et 20% de la population. Au Canada, on estime la population nicheuse entre 100 000 et 200 000 individus.
La nidification commence entre avril et début juin. Après l’éclosion, les poussins sont rassemblés au sein de crèches. Ils muent et se couvrent d’un plumage immature. Aptes à voler, les parents s’en occupent encore quelques semaines. Ils finissent par gagner leur indépendance au début de l’automne. Les oiseaux se regroupent alors en grands groupes pour s’alimenter et préparer leur voyage vers le sud.
Migrateur, ce pélican passe en effet l’hiver le long du Pacifique de la Californie au Costa-Rica, dans le Golfe du Mexique ainsi que le long du fleuve Mississipi.
En savoir plus sur => oiseaux.net
Halte à Kinikinik
Comme nous n’avions pas pensé à faire le ravitaillement à Williams Lake, nous n’avons rien pour le pique-nique … Nous tentons une halte dans une des rares stations de la zone mais rien pour manger. On en profite malgré tout pour se connecter au Wifi. Nous poursuivons la route et arrivons sur les coups de midi sur un restaurant perdu au milieu de nulle part : Kinikinik. C’est un grand chalet et le hasard fait que les deux serveurs sont Français ! Ils nous expliquent que cela fait plusieurs saisons qu’ils bossent ici pour profiter de cette magnifique nature sauvage. Le restaurant qui fait aussi gîte est tenu par des Suisses qui l’ont fait également construire par un architecte suisse. Le bétail est élevé et abattu sur place ce qui explique la qualité de la viande. Le meilleur burger que je n’ai jamais mangé !
Nous continuons la route qui assez longue jusqu’à la vallée d’Arnarko. Nous croisons quelques oiseaux, fuligules, urubu, busard d’Amérique … mais il est déjà tard et nous traçons. La route finit par se transformer en piste jusqu’à redescendre du plateau. Un passage très délicat en voiture je dois l’admettre ! la pente est très raide, dérapante et descend à pic jusqu’au fond de la vallée. On prend donc notre temps et arrivons enfin à Artnarko.
Espèces d’oiseaux observées sur le plateau de Chilcotin
Liste des espèces
Bernache du Canada | Canada Goose | Branta canadensis |
Canard colvert | Mallard | Anas platyrhynchos |
Fuligule à bec cerclé | Ring-necked Duck | Aythya collaris |
Fuligule milouinan | Greater Scaup | Aythya marila |
Garrot albéole | Bufflehead | Bucephala albeola |
Garrot à œil d’or | Common Goldeneye | Bucephala clangula |
Gélinotte huppée | Ruffed Grouse | Bonasa umbellus |
Plongeon imbrin | Common Loon | Gavia immer |
Grèbe jougris | Red-necked Grebe | Podiceps grisegena |
Pélican d’Amérique | American White Pelican | Pelecanus erythrorhynchos |
Urubu à tête rouge | Turkey Vulture | Cathartes aura |
Busard d’Amérique | Northern Harrier (American) | Circus hudsonius |
Buse à queue rousse | Red-tailed Hawk | Buteo jamaicensis |
Grue du canada | Sandhill Crane | Grus canadensis |
Gravelot semipalmé | Semipalmated Plover | Charadrius semipalmatus |
Chevalier solitaire | Solitary Sandpiper | Tringa solitaria |
Chevalier criard | Greater Yellowlegs | Tringa melanoleuca |
Courlis d’Alaska | Bristle-thighed Curlew | Numenius tahitiensis |
Bécasseau minuscule | Least Sandpiper | Calidris minutilla |
Phalarope de Wilson | Wilson’s Phalarope | Phalaropus tricolor |
Engoulevent d’Amérique | Common Nighthawk | Chordeiles minor |
Moucherolle à ventre roux | Say’s Phoebe | Sayornis saya |
Mésange de Gambel | Mountain Chickadee | Poecile gambeli |
Merlebleu azuré | Mountain Bluebird | Sialia currucoides |
Merle d’Amérique | American Robin | Turdus migratorius |
Bruant vespéral | Vesper Sparrow | Pooecetes gramineus |
Bruant des prés | Savannah Sparrow | Passerculus sandwichensis |
Junco ardoisé | Dark-eyed Junco | Junco hyemalis |
Bec-croisé des sapins | Red Crossbill | Loxia curvirostra |
Tarin des pins | Pine Siskin | Spinus pinus |