Le pouillot à grands sourcils est un nicheur sibérien que l’on rencontre dans les forêts à l’est des Monts Oural hiverne dans le sud-est asiatique. Mais chaque année, des individus s’égarent vers l’ouest et le mois d’octobre est en France comme dans les autres pays de l’Europe de l’ouest le meilleur moment pour contacter cette espèce. Sa phénologie d’apparition coïncide avec l’arrivée des pouillots véloces et des Roitelets triple bandeau qui viennent hiverner chez nous ou transitent en direction de l’Afrique du nord.
Après un samedi particulièrement orageux, nous profitons de l’accalmie pour nous rendre en Camargue, dans l’espoir que les conditions de la veille aient favorisé la tombée des migrateurs. Nous commençons donc par les buissons en bord de mer. Quelques passereaux s’abritent dans les tamaris. Les rougegorges sont nombreux, poussant leurs petits cris fins typiques des ambiances automnales. Nous contactons également quelques Fauvettes à tête noire, 1 Gobemouche gris, 1 Gobemouche noir et 1 Roitelet triple-bandeau. Un cri plus atypique attire notre attention : il s’agit d’un mâle de gorgebleue. Il reste au milieu des branches avant de se percher à découvert au sommet d’un buisson. 2 Fauvettes passerinnettes retardataires font le plein d’insectes avant de continuer leur progression vers le sud. Il faut dire que les moustiques sont particulièrement nombreux pour la plus grande joie des piafs seulement … nous on s’en serait bien passé !
Début août 2016, un petit Bécasseau américain a été découvert sur les baisses camarguaises. Après quelques tergiversations, il s’est avéré que c’était un Bécasseau minuscule, nom donné en raison de sa taille (15 cm) … mais qu’il ne mérite peut être pas quand on sait qu’un Bécasseau minute possède une taille inférieure (entre 14 et 15,5 cm). Bref, c’est une espèce rare…
26-28 août 2016 – Comme chaque année, à la fin de l’été, le rendez-vous en Camargue est incontournable ! C’est en effet l’époque de la migration post-nuptiale, l’heure des regroupements des laro-limicoles sur les baisses. Nous arrivons sur place vendredi soir, direction la route menant à Piémanson. 17 heures, il fait encore bien chaud en cette période de canicule. Nous commençons à chercher parmi les groupes de limicoles en espérant tomber sur la star du moment : un Bécasseau minuscule, qui a été revu le matin même ! Pas de chance, il semble avoir déserté la zone. De façon générale peu d’oiseaux : quelques Bécasseaux minutes, cocorlis et variables, des gravelots grands, petits et à collier interrompu, des rassemblements de Sternes caugeks et pierregarins auxquelles se mêlent de rares Guifettes noires. Parfois le cri rauque d’une Sterne caspienne, accompagnée de son jeune, nous tire de notre torpeur. Au loin, au milieu des brumes de chaleur, se laisse deviner la silhouette d’un Balbuzard pêcheur. Bref, une ambiance assez calme pour la saison ! Tandis que le soleil décline, l’air devient plus respirable. Il est temps de sortir l’objectif, les flamants se découpant dans le soleil couchant. Image digne des soirées africaines !
La migration post-nuptiale a déjà débuté ! Quelques oiseaux sont de passage dans notre région aixoise avant de continuer leur voyage vers le sud. Alors que j’observais un Gobemouche noir, je me retrouve nez à nez avec un Torcol fourmilier, juste le temps de remonter chercher l’appareil. Il est toujours là !