A 7 heures en ce samedi 02 juillet nous sommes sur les quais, prêts à embarquer sur notre bateau du jour. Pas de vent, la mer est belle et devrait le rester toute la matinée selon les prévisions. Les bouées en sortie du chenal sont squattées et servent de reposoir à une Sterne pierregarin et à une Sterne caugek. Le début de journée commence bien. Devant nous s’étirent sur l’horizon la presqu’ile de Giens, les iles de Porquerolles, Port Cros et du Levant, objectifs du jour. De-ci delà, des barques de pêcheurs matinaux sont déjà en place mais elles sont peu nombreuses et ne viennent pas gêner la possibilité de trouver des cétacés dans la mini-mer que délimitent les Iles d’Hyères. Alors que nous obliquons vers le sud-est en direction de Port-Cros, nous détectons un vol d’une trentaine d’oiseaux sur l’horizon. Faisant route sur nous, nous jouons au jeu des pronostics pour finalement tomber d’accord sur des Flamants roses. Ils dévient légèrement et passent finalement sur notre bâbord à contre-jour. D’où viennent-ils ? d’Italie ? Arrivant du large, ils ont dû voler toute la nuit pour atteindre au petit matin la côte. Ils semblent bien connaître le coin car leur trajectoire est sans appel, ils foncent directement vers les Vieux salins d’Hyères, qui sont, avec les Pesquiers, les seuls sites favorables à l’accueil de cette espèce sur le littoral varois et des Alpes maritimes.

Flamants roses sur la côte varoise
Flamants roses sur la côte varoise

Quelques minutes plus tard, suivant la même trajectoire, nous croisons la route d’un groupe de Mouettes rieuses. Uniquement des adultes. Reproduction finie ?  Ou individus ayant avorté leur reproduction ? Difficile de savoir. Un petit groupe supplémentaire de rieuses puis c’est au tour d’une Mouette mélanocéphale bien solitaire. Au loin nous en repérons sept autres puis une dernière. Il est intéressant de noter que toutes ces espèces ont été croisées dans un corridor étroit et que toutes suivaient la même direction. Ce n’est pas fini, une dernière espèce fait son apparition. En trois vols, 12 avocettes élégantes en vol rasant empruntent les pas ou plutôt les ailes … des espèces précédentes. La dispersion pré-migratoire a déjà débutée !

A l’approche de Port Cros, la mer commence à se former et les premiers moutons (ceux d’écume …) apparaissent. Profitant  de l’abri formé par l’ilot de Bagaud, nous longeons la côte et cherchons les quelques oiseaux qui y ont trouvé refuge. Les jeunes de Goélands leucophées qui se reproduisent ici sont à présent dans l’eau, formant des crèches lâches puisque tous sont bien volants. Un premier Cormoran huppé, un immature, pêche dans une petite calanque. Il reste à distance de notre embarcation mais fini par décoller alors que nous l’avions dépassé.

Cormoran huppé de Méditerranée, Port-Cros
Cormoran huppé de Méditerranée, Port-Cros
Cormoran huppé de Méditerranée, Port-Cros
Cormoran huppé de Méditerranée, Port-Cros

Un oiseau fait un petit vol dans les rochers juste derrière le Comoran. Parfaitement dissimulé dans les sombres rochers au bord de l’eau, un Courlis corlieu nous observe. Lui aussi malgré notre distance, préfère prendre son envol quitte à passer près du bateau avant de trouver un nouveau refuge dans une autre petite calanque. Observation originale car en cette période de l’année, les oiseaux de cette espèce doivent se trouver sur les sites de reproduction dans le nord de l’Europe et non sur un petit ilot de méditerranée … Le mois de juillet représente un creux dans la phénologie d’apparition de cette espèce en Provence mais toutes les années, il y a des stationnements de quelques individus non reproducteurs et le Var avec les Salins d’Hyères semble un site de choix. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la présence de ce courlis sur l’ilot de Bagaud où là en revanche, il doit s’agir d’une des premières données pour le site.

Courlis corlieu, Port-Cros
Courlis corlieu, Port-Cros

Juste avant la sortie de la passe de Bagaud, trois Cormorans huppés se sèchent sur les rochers et aussi sont farouches, ils se mettent à l’eau bien avant que nous ayons pu les rejoindre. Il fait à présent chaud et dans ces conditions, difficile de faire de jolies photos.

Cormorans huppés de Méditerranée, Port-Cros
Cormorans huppés de Méditerranée, Port-Cros

Nous espérions éventuellement faire une petite incartade au large des iles mais le vent s’est un peu renforcée, les moutons se multiplient, aussi préférons-nous opter pour un retour stratégique vers la côte et le Lavandou. Malgré l’abri des iles, la houle parvient à pénétrer en s’engouffrant à travers les passes séparant les iles. En cette heure avancée de la journée, le mouvement des oiseaux s’est tari, heureusement, un Espadon nous fait un festival de sauts. Nous trouvons refuge dans une crique derrière le Cap Bénat en compagnie d’un jeune … de Cormoran huppé. Décidément, c’est une journée cormoran. Il y a bien deux couples qui se reproduisent sur l’ile du Levant mais là aujourd’hui, nous sommes à notre 5 ou 6ème individus ! Se reproduisant très tôt en saison, les adultes et les jeunes issus de la côte italienne ou des côtes corses se dispersent  et viennent gonfler les effectifs provençaux. Ce dernier individu se montrera particulièrement coopératif avec le photographe.

Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise
Cormoran huppé de Méditerranée, Côte varoise

Le retour en fin d’après midi vers notre port d’attache sera mouvementé, dans une mer bien formée avec des creux atteignant le mètre. Il faut jouer avec la trajectoire du bateau, celle des vagues et les gaz pour parvenir à les franchir un à un. C’est en doublant le fort de Brégançon que les vagues atteignent leur acmé … Poséidon semble s’être mis en colère et ce sont des seaux d’eau qu’il nous envoie dans le visage ! Nous avons l’impression d’être dans une machine à laver, balancés de droite à gauche, de l’avant vers l’arrière quand ce n’est pas dans l’autre sens … C’est entièrement trempés que nous finissons après plus de deux heures de navigation à retrouver la quiétude du port. Le bilan de la journée n’est pas trop mal avec de belles observations d’oiseaux, de la baignade et une séance gratuite de montagnes russes pour clôturer !

 

1 Commentaire

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    TeddyBear27
    Posted 30 juillet 2016

    J’aime les photos et le style de commentaires.

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