Une journée au col des Encombrettes à la découverte de la faune autour du lac d’Allos. Si vous voulez avoir des informations sur les autres randos autour du lac d’Allos, n’hésitez pas à consulter mon article randonner autour du Lac d’Allos.
Chemin jusqu’au lac d’Allos
Nous ne sommes pas les premiers ce matin à nous engager sur le sentier de randonnée au départ du parking de Laus, dans le parc national du Mercantour. Une heure avant nous, vers 4h30, deux pêcheurs se sont lancés à l’assaut de la montagne à la recherche du bon endroit pour taquiner la truite. Nous ce n’est que vers 5h30 que nous leur emboitons le pas. Les premiers oiseaux à s’être mis à chanter ce matin sont les rouge-gorge suivis par les mésanges noires.
C’est en compagnie du chant de ces espèces que nous attaquons l’ascension en direction du Lac d’Allos. Des Pinsons des arbres et des rougequeues noirs se joignent au concert matinal. Il fait frais mais pour une telle altitude, on aurait pu s’attendre à plus froid. Deux chamois sont surpris par notre approche silencieuse. Ils tentent de s’enfuir en gravissant une falaise mais font rapidement demi-tour devant la difficulté de l’ascension de cette barre. Finalement, ils la contournent par l’autre côté.
Sur les hauteurs du lac d’Allos
Arrivés sur les terrasses au dessus du lac, nous avons droit aux premiers rayons du soleil. Que c’est agréable. Le sentier serpente le long du coteau et très rapidement nous tombons les couches de vêtements. Au loin, une marmotte alarme. Celle-ci est une matinale car pour l’instant, nous n’en croisons aucune le long du chemin où les milieux sont pourtant favorables, pour preuve, il y a de nombreux terriers. En scrutant aux jumelles les hauteurs de l’Adroit de Monier, nous tombons sur de nouveaux Chamois. En cette saison, les herbivores n’ont aucune difficulté à trouver de verts pâturages.
Des blocs rocheux parsèment à présent les prairies d’altitude où nous avançons rapidement. Depuis l’un des blocs, un chant assez mélodieux s’élève. Nous avons du mal à trouver son propriétaire. Après quelques instants, un oiseau s’élance et s’élève à une quinzaine de mètres pour effectuer un vol de parade tout en poursuivant son chant. Les ailes légèrement tombantes et la queue largement étalée, tel un parachute, il redescend rejoindre un nouveau rocher. C’est un magnifique mâle de Traquet motteux. Ces pelouses semblent bien convenir à cette espèce car sur les quelques centaines de mètres suivantes, les oiseaux se révèlent un à un.
Nous sommes juste à l’heure où le soleil commence légèrement à chauffer l’atmosphère, signal pour nos oiseaux de sortir de leur torpeur nocturne. Si les mâles se mettent en quatre pour séduire ces dames, celles-ci ne montrent que peu d’intérêt, visiblement plus intéressées par la capture de quelques insectes. Il y a des priorités dans la vie … et l’estomac est sur le podium !
Arrivée au col
Les lacets du sentier nous font gagner de l’altitude en douceur. A l’approche du col, sur la tête voisine, se détachent sur fond de ciel bleu, les silhouettes d’immatures de Bouquetins. C’est eux que nous cherchions ! Nous avons volontairement levé tôt le camp du parking, limités les arrêts durant l’ascension pour être les premiers et aux bonnes heures près du col. Nous sommes récompensés avec ces Bouquetins, mais tout là haut sur leurs pâtures, ils sont difficilement accessibles. Un beau mâle fait son apparition, délaissant le groupe d’immatures, il continue son chemin en direction du soleil levant.
Disparaissant derrière une arête rocheuse, il réapparait dans un éboulis et rejoint un autre groupe composé de beaux mâles adultes et de mâles immatures. Pas d’éterles ou d’étagnes en vue. Habituellement, les femelles accompagnées ou non de leurs cabris se trouvent à des altitudes inférieures, seuls les mâles se plaisent sur les sommets alpins. Nous avons de la chance, ce groupe se trouve sur notre chemin de randonnée mais si nous restons dessus, nous allons avoir les animaux à contre-jour. Il faut couper à travers un petit pierrier et gravir une pente sèche afin de se trouver en bonne position pour les photos.
Au milieu des bouquetins
Nous sommes prudents et avançons lentement. Une fois atteinte la place stratégique que nous visions, on se pose et attendons. Tels des tondeuses, les Bouquetins, museau dans l’herbe, s’approchent de nous. Notre présence ne les dérange pas le moins du monde. L’effet parc national et la tranquillité que ce statut de protection assure aux animaux se fait nettement sentir. Ailleurs en France, difficile d’approcher des animaux sauvages tellement il est ancré dans leurs gènes le danger que représente l’Homme ! Nous passons plus de deux heures en leur compagnie.
Inexorablement, ils gagnent de la hauteur, traversent un gros pierrier où se dissimulent quelques parcelles enherbées avant de rejoindre à quasiment 2700m d’altitude leur zone de repos diurne. Seul l’observateur attentif avec une paire de jumelles pourra les repérer.
Les oiseaux des hauteurs
Un premier randonneur fait son apparition en contrebas, atteint le col puis passe sur l’autre versant sans se douter qu’il y a moins de 5 minutes, 6 Bouquetins paissaient à cet endroit. Des oiseaux sont aussi de la partie et à de telles altitudes, ce sont des espèces que nos n’avons pas l’habitude de voir. Une première Niverolle ne nous a laissé aucune chance de bien l’observer.
Posée au sol, certainement en train de se nourrir, mais tellement mimétique dans ces milieux, nous ne l’avons vu que lors de son envol qu’elle poursuivi jusque de l’autre côté de la montagne. Une deuxième a paradé quelques instants sur la tête rocheuse voisine mais bien trop loin pour faire une belle observation aux jumelles. Plus coopératif, un mâle de Traquet motteux a élu son poste de chant sur un rocher plat, à cheval entre les deux versants. De là, il domine et peut voir arriver de loin les éventuels prédateurs.
Plus intéressant pour nous est l’Accenteur alpin. Deux à trois oiseaux se partagent les environs. Son plumage gris lui permet de se confondre avec les rochers et les teintes rousses sur les flancs reproduisent à merveille les teintes des lichens qui poussent sur ces mêmes rochers. Une fois au sol en train de se nourrir, ils sont aussi difficiles à voir, sans cesse en mouvement, ils passent derrière une plante, un rocher pour ressortir là où on ne les attend pas ! Un oiseau vient chanter près de nous quelques secondes avant de se raviser et de s’éloigner.
Craves et Chocards viennent compléter ce tableau des oiseaux montagnards.
Lac des Encombrettes
L’activité se calme avec l’avancée de la journée. Nous en profitons pour poursuivre la randonnée en direction d’un petit lac que nous avons repéré. Nous y serons tranquilles pour pique-niquer et faire une sieste réparatrice. Enfin réparatrice …, quand il a fallu repartir, les articulations et les muscles froids ne semblaient pas au meilleur de leurs formes ! Le retour débute avec 250 m de dénivelé positif.
Durant l’ascension, un rapace survole le col et file vers le sud. Verdict aux jumelles, c’est un adulte de Gypaète barbu. Belle rencontre, pas si courante que ça dans les Alpes même si l’espèce qui a bénéficié d’un programme de réintroduction à partir de l’année 1986 (1993 dans le Mercantour) se porte de mieux en mieux. En 20 secondes, il survole une distance bien plus grande que ce que nous avons pu faire nous au cours de la journée ! On ne joue pas dans la même catégorie !
Une fois au col, on effectue une longue pause pour profiter de la tranquillité du site en espérant voir un aigle royal. Notre attente est rapidement récompensée avec ce jeune immature, houspillé quelques instants par des Grands Corbeaux.
Le retour se fait tranquillement, accompagné de nombreuses marmottes. C’est fourbu que nous rejoignons la voiture mais heureux de cette journée en plein air avec d’excellentes rencontres.
1 Commentaire
fontan
et les tablettes de chocolat des marmottes vous les avez mangées ????