Envie de découvrir le Parc national du Mercantour ? Voici mon itinéraire de deux jours de marche dans le Mercantour. Ce trajet permet de traverser des sites incontournables du parc : la vallée des Merveilles et ses gravures rupestres, le lac Basto et la vallée de la Gordolasque aux nombreuses cascades.

Quelques conseils pratiques pour organiser votre trek

Cela faisait longtemps que je n’étais pas partie plusieurs jours en montagne. Quel plaisir de ressortir le grand sac à dos, des vêtements chauds pour la nuit et les chaussures de marche ! Il est possible pour cet itinéraire de réserver des nuits au refuge des Merveilles ou celui de Nice. Nous avons choisi l’option tente. J’étais un peu chargée car j’ai emmené mon matos photo avec les deux boîtiers mais ça valait le coup ! Voici quelques trucs indispensables glisser dans votre sac :

  • Pastilles micropur
  • casquette
  • lunettes de soleil
  • frontale
  • batterie portable pour téléphone
  • couteau suisse
  • trousse de secours
  • Sacs congélation pour protéger vos papiers en cas de pluis
  • Veste anti-pluie
  • Carte de randonnée

Pensez également à bien regarder la météo avant votre départ, les orages sont très fréquents dans cette zone. Nous avons choisi un week-end qui annonçait grand soleil ! J’ai déjà pris un gros orage ici il y a quelques années, certes une belle expérience du sublime mais je ne retenterai pas ! Enfin je préfère éviter !

Jour 1 : Traversée de la vallée des Merveilles

Le départ se situe au parking de la vallée de la Gordolasque, que l’on gagne à partir du village de Roquebillière. Cette première journée permet de traverser la vallée de l’Arpette et d’arriver au lac Basto pour le bivouac.

De la Gordolasque au pas de l’Arpette

Nous partons au petit matin du parking de la Gordolasque en direction du refuge des Merveilles par le Pas de l’Arpette. Le sentier serpente tout d’abord au milieu du mélézin. Les cassenoix mouchetés sont particulièrement actifs et se montrent volontiers à découvert au sommet des arbres. Nous atteignons rapidement les pelouses alpines où les derniers traquets motteux et pipits farlouses qui n’ont pas attaqué leur migration nous attendent.

Traquet motteux
Traquet motteux

Les traquets ont perdu leur joli plumage coloré du printemps pour revêtir leur parure automnale. Ils quitteront bientôt les cimes du Mercantour pour gagner leurs quartiers d’hiver, bien plus au sud, en Afrique sub-saharienne. Et oui, ce petit passereau est un grand voyageur !

Traquet motteux
Traquet motteux

Nous continuons notre ascension et arrivons dans royaume des chamois. Particulièrement nombreux et peu farouches dans cette zone protégée depuis longtemps, ils sont les témoins de l’impact de la chasse sur le comportement. Quel plaisir de les croiser ici avec leurs jeunes en toute quiétude !

Chamois
Chamois

Certains courent devant moi sur le sentier dans la jolie lumière du matin.

Chamois

Les chamois donnent naissance à leur chevreau entre la la mi-mai et la mi-juin. Ce n’est qu’au bout de quelques jours qu’il finit par suivre sa mère. Celle-ci l’allaitera pendant deux mois. Certains jeunes tétaient encore leur mère à notre passage. En savoir plus sur le chamois dans le Mercantour cliquez ici.

Chamois
Chamois femelle et son jeune

Nous finissons par arriver au Pas de l’Arpette tandis qu’un vautour fauve isolé dessine des cercles haut dans le ciel. Au loin, la silhouette d’un chamois se dessine sur les crêtes, dominant le territoire.

Chamois
Descente en direction du refuge des Merveille

Depuis le Pas de l’Arpette nous apercevons le refuge des Merveilles, entouré de nombreux lacs. Le plus grand est le lac long. Nous ne marcherons pas jusqu’au refuge mais bifurquons avant sur la gauche dans la vallée des Merveilles. Mais avant, nous prenons notre pique-nique près du lac de l’huile.

Refuge des Merveilles
en route vers le Refuge des Merveilles

Les marmottes profitent des derniers rayons de l’été pour prendre un peu le soleil avant d’entrer en hibernation. Elle gambadent dans les prairies. Elles sont déjà bien grasses ! L’hiver vient.

marmotte des alpes
marmotte des alpes
La vallée des Merveilles

Nous voilà au pied du Mont Bégo qui nous domine du haut des 2872 m. Ce site mystique et minéral est probablement l’un des endroits qui me fascinent le plus dans la région. Ici, la nature s’impose dans toute sa brutalité. Nous ne pouvons éprouver qu’humilité devant cette divinité déjà vénérée dans les temps anciens. “Beg”, en indo-européen, signifie d’ailleurs “seigneur divin”. En raison de sa situation géographique et des nombreux gisements de minerais, les orages sont ici particulièrement nombreux. En comprend ainsi que les bergers il y a 4000 ans vouaient un culte à cette montagne comme en témoignent les nombreuses gravures rupestres qui ont fait la réputation de cette vallée.

Le Mont Bégo
Le Mont Bégo
Les gravures rupestres de la vallée des Merveilles

Si une partie du site est interdite en accès libre, vous pouvez néanmoins admirer de belles gravures le long du sentier. Elles sont signalées par des panneaux. Les objets les plus représentés sont les poignards qui indiquent la direction de la vallée des Merveilles, des quadrillages, des formes humaines ou encore des animaux à cornes. Si vous désirez en savoir plus sur ces gravures, n’hésiter pas à consulter mon article sur la vallée des Merveilles.

Gravures rupestres
Gravures rupestres

Ces fameuses gravures sont restées bien longtemps mystérieuses. Les dalles de schiste polies ont, au fil des âges, incité les hommes à y laisser des inscriptions. Au XXème siècle, les bergers de la vallée de Tende y inscrivent leur nom ou des images naïves. La superposition des différentes gravures permet de retracer leur chronologie. On retrouve également les blasons datant du XVIème et XVIIème, des gravures du moyen-âge ou encore de l’époque romaine. Mais des dessins encore plus anciens ornent les blocs rocheux de ce paysage chaotique : il s’agit de gravures de l’âge de bronze qui font de la vallée des merveilles une terre sacrée. Poignards, figures anthropomorphes, corniformes recèlent encore de nombreux secrets de cette culture ancestrale.

Gravures rupestres
Gravures rupestres

Le sentier longe la paroi vitrifiée

Paroi vitrifiée
Paroi vitrifiée

Cette paroi a été lustrée par le poli glaciaire. On y retrouve exclusivement des inscriptions de l’époque moderne (signatures de soldats italiens et de bergers), à l’exception d’une inscription latine et de deux poignards de l’âge de bronze, visibles sur la photo.

Paroi vitrifiée
Paroi vitrifiée
Le lac des Merveilles

Nous poursuivons notre chemin le long du cours d’eau.

La vallée des Merveilles
La vallée des Merveilles

Pette pause pour prendre le goûter près du lac des Merveilles. Au loin, la baisse de la Valmasque ferme la vallée et semble se dresser devant nous tel un mur. Ce sera notre dernière ascension de la journée, mais, pour l’heure, nous profitons du cadre et des doux rayons de soleil de cette fin d’après-midi.

Le lac des Merveilles
Le lac des Merveilles

Un aigle royal file le long des crêtes, haut dans le ciel. Un groupe vautours fauves profite également des thermiques pour finir par s’évanouir dans ce ciel complètement dégagé.

Aigle royal
Aigle royal
La baisse de la Valmasque

Nous entamons notre ascension accompagnés par les craves à bec rouge et les chocards à bec jaune. Ils font retentir leurs cris stridents qui résonnent dans toute la vallée. Certains passent au-dessus de nos têtes et se posent sur les corniches herbeuses.

Crave à bec rouge
Crave à bec rouge

Nous prenons de la hauteur et admirons la vallée des Merveilles sous un nouvel angle.

Baisse de la Valmasque
Baisse de la Valmasque

Enfin nous voilà à la baisse de la Valmasque, à 2549 m d’altitude. Le panorama est magique et nous découvrons enfin le lac Basto près duquel nous contions dormir. Nous n’avons plus qu’à descendre dans le pierrier au milieu des ombres qui s’allongent.

Lac Basto
Lac Basto
Le lac Basto

Nous voilà enfin au bord du lac, après une bonne journée de marche, un repos bien mérité ! Le cadre est somptueux mais … nous ne sommes pas seuls ! Les herbivores semblent s’être tous donnés RDV pour profiter du cadre. Chamois et bouquetins constituent ainsi un joli comité d’accueil !

Bivouac
Bivouac

Ils profitent de ces prairies d’altitude qui seront bientôt recouvertes par la neige. Intrigués par notre campement ils nous tournent autour et nous observent.

Jeune Chamois
Chamois

Voici une petite vidéo pour vous donne un aperçu de l’ambiance.

Une femelle et son jeune semblent particulièrement curieux. Le petit ne cesse de gambader autour de nous, bêlant pour attirer l’attention de sa mère. Trop chouchou !

Chamois
Jeune Chamois

C’est pour moi l’occasion de faire quelques images et même de jolis portraits ! Cela faisait trop longtemps que je n’avais pas fait de périple en montagne, ces ambiances m’avaient vraiment manqué ! Ces deux jours de marche dans le Mercantour sont l’occasion parfaite pour ces retrouvailles avec les cimes !

blank
Chamois curieux

Mais les chamois ne sont pas les seuls à fréquenter la zone. Quelques femelles de bouquetin viennent se mêler au groupe, effrayant au passage le jeune chamois !

Bouquetin
Bouquetin

Ce n’est pas la première fois que je croise les bouquetins près du Basto. Ils y sont réguliers et j’avais même eu la chance d’y observer il y a quelques années un beau groupe de mâles portant d’impressionnantes cornes. Mais aujourd’hui ils semblent avoir opté pour un autre endroit car je n’en apercevrai pas. Nous profitons des derniers moments de la soirée avant de nous réfugier dans la tente. Le froid tombe vite en cette période. Les animaux sont toujours là et s’effacent dans l’obscurité.

blank
Bouquetin

Jour 2 : Le refuge de Nice et la vallée de la Gordolasque

Baisse du Basto

Quel plaisir que de se réveiller au milieu de la montagne et de prendre son café au milieu des chamois ! Cela fait vraiment parti des moments privilégiés que nous offrent la nature. Certes, bivouaquer impose des sacs bien chargés, mais nous sommes largement récompensés ! Pliage de tente et préparation des sacs, nous voilà repartis pour une nouvelle journée de marche ! Nous attaquons dur par la montée à la baisse de Basto, point de passage pour accéder au refuge de Nice. C’est la première fois que je prends cet itinéraire, les fois précédentes, j’avais continué en direction du refuge de la Valmasque.

Lac Basto
Lac Basto

Les premiers rayons de soleil repoussent les ombres et nous pouvons enfin nous réchauffer. J’avoue que la nuit a été plutôt froide … la prochaine fois je reprendrai mon sac de couchage d’hiver ! Nous croisons encore quelques chamois et finissons par arrivée à la baisse de Basto à 2693 m d’altitude.

Baisse de Basto
Baisse de Basto

Nous croisons ici de nombreux randonneurs qui sont partis du refuge de Nice. Mais je suis contente d’avoir fait le parcours dans ce sens, car au départ du Basto, la montée à la baisse est assez facile. En revanche, elle semble très raide en partant du refuge de Nice. Au niveau du col, un bouquetin profite du paysage et des doux rayons du soleil.

Bouquetin
Bouquetin

En levant les yeux, j’aperçois une deuxième femelle cachée dans les éboulis, seules ses cornes dépassent !

Bouquetin
Cache-cache
Descente au refuge de Nice

Il n'”y a plus qu’à” descendre … Mais elle est raide. Je range le matos et me concentre sur les rochers à travers lesquels il faut slalomer. Comptez une bonne heure pour gagner le refuge qui finit par se dessiner au milieu de ce paysage toujours aussi minéral.

Refuge de Nice
Refuge de Nice

Nous traversons une large vallée aux nombreux lacs et descendons tranquillement au refuge où nous attend une boisson fraîche … les ptis plaisirs …

Lac Niré
Lac Niré
La vallée de la Gordolasque

C’est au refuge de Nice que nous décidons d’abandonner notre projet initial qui était de partir 3 jours en passant par la Madone de Fenestre. Mais cela faisait une dernière journée bien trop longue pour revenir au parking. Nous décidons alors d’écourter en passant par la vallée de la Gordolasque.

Refuge de Nice
Refuge de Nice

Mais deux jours de marche dans le Mercantour c’est déjà génial ! C’est l’occasion pour moi de découvrir également cette fameuse vallée de la Gordolasque ! Je comprends désormais sa réputation. C’est une succession de cascades aux eaux cristallines, toutes plus belles les unes que les autres.

Vallée de la Gordolasque
Vallée de la Gordolasque

Pas d’autre choix que de plonger ! On testera ainsi de nombreuses vasques. Rien de tel qu’un bond bain rafraichissant après une belle balade ! Je recommande vivement de randonner dans cette vallée de la Gordolasque. Il est possible de faire une petite boucle en famille au départ du parking et de profiter des cascades assez facilement.

Vallée de la Gordolasque
Vallée de la Gordolasque

C’est ainsi que s’achève notre périple de deux jours de marche dans le Mercantour. J’espère que cet itinéraire vous a plu et qu’il vous a donné envie de le découvrir. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire à cet article pour partager vos impressions ! Pour conclure un petit réel sur insta.

Laissez un commentaire