Vendredi 31 janvier : direction Nagano !!

Je quitte à nouveau Tokyo avec le Shinkansen, direction Nagano. A peine arrivée à la gare, je récupère ma voiture louée à l’avance. Je ne la rendrai qu’à Kanazawa ! C’est parti pour un beau périple à travers les Alpes japonaises. La chaîne comprend les monts Hida, les monts Kiso et les monts Akaishi. Plusieurs sommets dépassent les 3 000 m d’altitude. Il s’agit donc des plus hauts du Japon après le mont Fuji. Le mont Hotaka culmine en effet à 3 190 m et le mont Kita à 3 193 m d’altitude. Dernière étape donc de ce voyage d’un mois à travers le pays du soleil levant.

Jigokudani Monkey Park
Jigokudani Monkey Park

Je commence ainsi par le Jigokudani Monkey Park. C’est en effet ici que vous pourrez observer l’une des espèces emblématiques du pays du soleil levant : le macaque japonais. En voiture, comptez une heure pour rejoindre l’entrée du parc. Une demi-journée suffit pour pour le visiter. Mais j’avoue qu’une fois encore le côté artificiel du site est un petit peu décevante pour les naturalistes. Les touristes sont ainsi très nombreux à venir observer les singes. Ces derniers viennent profiter des bains chauds. Les gardes les nourrissent régulièrement. Certes, c’est l’un des seuls endroits où l’on peut l’observer dans de si bonnes conditions. D’ailleurs je n’en reverrai qu’une seule fois dans la semaine au bord de la route en direction de Takayama.  

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Le Macaque japonais

Le macaque japonais (Macaca fuscata) est le plus nordique des singes, à l’exception des hommes bien entendu. Appelé également singe des neiges, il est le plus robuste et le plus lourd des macaques. Son pelage épais lui permet de résister au froid et à la neige. Le macaque japonais peut supporter des températures descendant jusqu’à -20°C. Il fréquente régulièrement les onsens. Ces sources thermales sont nécessaires à leur survie en hiver. C’est d’ailleurs le cas ici. Il s’y plonge des que les températures descendent en-dessous de 5°C.

Les macaques japonais fréquentent les forêts mixtes d’arbres feuillus et de conifères des montagnes du Japon et des îles environnantes. Deux sous-espèces le représentent. On le trouve surtout sur les îles de Honshu, de Shikoku et Kyushu. Les individus les plus nordiques de la sous-espèce Macaca fuscata fuscata se sont installés sur la péninsule de Shimokita. Quant à Macaca fuscata yakuy constitue la population du sud de l’île de Yakushima.

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Macaque japonais
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Forêt de montagne
Peut-on parler de culture animale ?

L’une des questions classiques du cours de philosophie est de savoir si l’on peut parler de culture animale. En effet, on a tendance à opposer nature et culture. Dans cette conception binaire héritée en partie d’Aristote et renforcée par Descartes, l’homme apparaît comme le seul être doué à la fois de raison et de culture. Mais les recherches en éthologie ont permis de mettre en évidence l’existence d’une forme de culture animale. On peut ainsi parler de langage animal. C’est le cas, par exemple, chez certaines espèces de cétacés. L’usage de la technique n’est pas non plus l’apanage de l’être humain.

Le macaque japonais est d’ailleurs l’une des espèces les plus étudiées. Les recherches ont ainsi permis de mettre en évidence l’existence de jeux et de traditions chez cette espèce. Le lavage des patates en est l’exemple le plus connu. L’une des femelles d’un groupe de macaque a commencé à laver les patates distribuées par les chercheurs. Les autres membres du groupe se sont mis à l’imiter. Cette technique s’est ainsi transmise au fil des générations de ce groupe. On peut alors parler de tradition.

Les menaces

Comme de nombreuses espèces, le macaque japonais est menacé par la destruction de son habitat et la disparition de ses ressources alimentaires. Aussi du nourrissage est-il pratiqué pour palier à la famine et maintenir les singes dans leur environnement à proximité des sources chaudes. Mais cette pratique a provoqué une augmentation artificielle des populations dans ces secteurs.

Où observer le macaque japonais ?

Voici quelques parcs nationaux ou réserves où l’on peut observer des macaques japonais.

  • Parc national de Nikko (Honshu)
  • Site de Shirakami-Sanchi (Honshu) 
  • Parc de Jigokudani (Honshu)
  • Parc de Shimokita Hanto (Honshu)
  • Parc national de Kirishima-Yaku (île de Yakushima – Kyushu)
  • Parc national d’Unzen-Amakusa (Kyushu)

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