Samedi 13 octobre

Nous sortons de l’hiver et les journées d’étirent. Le soleil se lève tôt le matin et me voilà attendant mes amis, à tout juste 5h du matin à la mise à l’eau de Creek salé. Le ciel est voilé et les nuages se sont agglutinés au-dessus du plateau de Tia, paysage désormais si familier. Nous embarquons à bord du canot et filons sur la rivière lisse. A l’embouchure, la mer est telle un miroir ou viennent se refléter les nuages mordorés par l’hésitant soleil naissant.

A la sortie de Pouembout, le calme avant la tempête

Mais ce calme est bien éphémère, les alizés caressent la Calédonie depuis quelques jours et cela devrait encore durer toute la semaine. La fenêtre météo est courte, c’est ce matin qu’il faut en profiter. Mais le vent se lève plus vite que ce qu’avaient annoncé les prévisions et déjà les vagues se forment et semblent porter une longue chevelure blanche. Ce matin, c’est dans la passe que nous commençons par plonger. Une fois les combis enfilées, nous voilà au bord du tombant où les poissons se fondent dans le bleu profond. J’éprouve toujours le même sentiment de sublime en longeant ces falaises sous-marines. C’est d’ailleurs cet exemple que j’avais choisi dans la semaine pour faire comprendre aux élèves la distinction kantienne entre le beau et le sublime. Ici, à tout instant pourrait surgir un gros requin et je me sens prise d’une forme de vertige, surplombant l’à-pic. Il y a quelque chose ici qui tient des hauteurs et ce haut plateau a également ces oiseaux. Une raie aigle survole le platier. Elle s’aliment et semble si concentrée sur ce qu’elle fait qu’elle ne prête pas attention à notre présence, n’hésitant pas à s’approcher de nous.

Nous continuons notre progression au milieu des nombreux poissons qui ne semblent pas éveiller l’intérêt des chasseurs que j’accompagne. Moi, je les trouve tous plus beaux les uns que les autres, et tandis que je tente de filmer un “anglais”, mon collègue m’attrape la main énergiquement … petite poussée d’adrénaline … Requin ?? je n’ai même pas le temps de me retourner qu’une magnifique raie manta me passe littéralement dessus et m’esquive, heureusement la go pro était allumée !

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Raie manta dans la passe de Pouembout

Le temps de reprendre mes esprits et de réaliser, c’est un truc de dingue quand même.

Un poisson est finalement piqué, un nason, appelé ici dawa. Il n’en faut pas plus pour attirer deux requins gris qui se mettent à nous tourner autour, tenus à distance respectable par la pointe du harpon.

Bref, les sorties en mer peuvent s’enchaîner mais ne se ressemblent pas !

 

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