Direction la plaine des Maures. Ambiance africaine au centre du Var ! J’ai vraiment eu un coup de coeur pour cette réserve naturelle nationale des Maures s’étend sur 5276 ha et comprend une large mosaïque d’habitats : chênaies, dalles de grés, pelouses à orchidées, mares temporaires, ruisseaux, ripisylves, vignobles, maquis, pinèdes … Cet ensemble de paysages abrite de nombreuses espèces animales et végétales dont certaines à haute valeur patrimoniale comme la Tortue d’Hermann, le Lézard ocellé, le Ciste crépu. Le printemps est sans doute la meilleure période pour visiter la réserve. Les pelouses sont recouvertes d’orchidées comme la Serapia négligée.

Le lézard ocellé

Les Lézards ocellés (Timon lepidus) se font dorer au soleil sur les dalles de grès, surveillant toujours d’un oeil ce qui se passe autour. Ce lézard, le plus grand de France (certains individus atteigant 80 cm ayant été signalés) a connu une nette régression et est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées – catégorie VU (Vulnérable).

Pour en savoir plus sur le Lézard ocellé :

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Tortue d’Hermann

Egalement menacées, les Tortues d’Hermann (Testudo hermanni) profitent des premières heures chaudes pour s’activer avant de se dissimuler dans les buissons où elles resteront durant les heures les plus chaudes. Tendez l’oreille, vous les entendrez peut-être se déplacer ! Vous pourrez prendre plaisir à les observer au milieu de la végétation, mais attention, il s’agit d’une espèce protégée et vous ne devez ni la déplacer et encore moins la ramasser !

Cette espèce est en effet en voie d’extinction, victime en partie de prélèvements mais aussi des incendies, du débroussaillage ou encore des chiens. Nombreuses sont en effet les personnes possédant chez eux des tortues terrestres, mais cette détention est illégale. Malheureusement, en raison de nombreux cas d’hybridation entre les Tortues d’Hermann captives et les autres tortues terrestres, ces tortues présentes dans les jardins ne peuvent être relâchées dans la nature. Le plus prudent est alors de les confier au « Village des tortues » géré par la SOPTOM, qu’il est possible de visiter.

Comment faire la distinction entre les différentes tortues terrestres ?
  1. Distinguer la Tortue d’Hermann (Testudo hermanii) et la Tortue grecque (Testudo graeca). Le critère principal entre les deux espèces est la présence d’excroissances particulière : l’Hermann possède une griffe kératinisée au bout de la queue, tandis que la grecque présente deux éperons derrière les cuisses. Autre critère : la Tortue grecque présente généralement une écaille supracaudale alors que cette écaille est double chez l’Hermann. Mais attention aux hybrides …
  2. Distinguer les deux sous-espèces de Tortue d’Hermann : la sous-espèce occidentale, la plus petite, présente dans les Maures Testudo hermanni hermanni, et la sous-espèce orientale, la Testudo hermanni boettgeri. Notre sous-espèce occidentale est la plus menacée et est classée “en danger” par l’UICN. La sous-espèce orientale est plus grande (jusqu’à 28 cm et 4kg) et les bandes sous le plastron sont plus clairsemées. Fiche de distinction entre la Testudo hermanni hermanni et la Testudo hermanni boettgeri (Tortue des Balkans)
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Pour en savoir plus sur la Tortue d’Hermann

Cistude d’Europe

Dans les rivières, une autre espèce de tortue peut être observée, il s’agit de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Egalement protégée, cette tortue est présente dans les cours d’eau de la région méditerranéenne et ne doit pas être confondue avec la tortue à tempes rouges, appelée également tortue de Floride (Trachemys scripta elegans). Cette dernière largement vendue en animaleries pendant une période, a été abondamment relâchée dans les parcs et les rivières. Aujourd’hui considérée comme une espèce invasive, sa détention est illégale et des programmes d’élimination sont testés sur certains sites.

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Les autres reptiles et amphibiens

D’autres reptiles fréquentent bien entendu la plaine des maures : le Lézard vert (Lacerta bilineata) (à ne pas confondre avec le Lézard ocellé), le Lézard des murailles (Podarcis muralis), mais aussi le discret Psammodrome d’Edwards, appelé aussi Psammodrome hispanique (Psammodromus hispanicus) – Fiche INPN.

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Les couleuvres peuvent aussi être observées comme la Couleuvre à échelons (Rhinechis scalaris) ou la Couleuvre vipérine (Natris maura) qui fréquente les milieux humides.

Dans les mares temporaires de la plaine des Maures, au début du mois de juin, les têtards de Crapaud calamite (Bufo calamita) arrivent à terme : de nombreux petits crapauds miniatures se promènent alors autour des points d’eau commençant à s’assécher, condamnant à mort les larves et têtards en cours de formation.

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Les oiseaux de la plaine des Maures

Les pies-grièches

Du point de vue ornitho, la plaine accueille un intéressant panel d’espèces. Trois espèces de pie-grièche y sont nicheuses : la Pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis), la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator senator) (la plus représentée sur le site) et la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). Vous pourrez les observer dans les milieux ouverts, perchées sur un buisson ou un arbuste.

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Plus rare sur le site, le Bruant ortolan (Emberiza ortulana) (Fiche INPN) est aussi présent sur la réserve. Lors de notre passage, nous n’avons contacté que 2 mâles chanteurs.

Parmi les plus colorés, vous pourrez observer le Loriot d’Europe (Oriolus oriolus) dans les ripisylves, le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) dans les milieux agricoles et les vignes, enfin le Guêpier d’Europe (Merops apiaster) à proximité des zones humides.

La présence du lac des Escarcets permet d’ajouter les espèces des zones humides. Depuis les roselières, s’élève le chant saccadé des Rousseroles turdoïdes, tandis que le discret Blongios nain se dissimule dans la végétation.

Les rapaces

Les rapaces ne sont pas de reste. Les Bondrées apivores (Pernis apivorus) paradent et se posent au sol au milieu du maquis à la recherche de nourriture. Les Milans noirs (Milvus migrans) attirés par la décharge toute proche, sont nombreux à survoler à la réserve. L’hiver venu, les Milans royaux (Milvus milvus) prendront la relève.

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Les oiseaux nocturnes

Mais bientôt la nuit tombe sur la réserve. C’est au tour du Petit-duc scops et de l’Engoulevent d’Europe d’assurer l’ambiance, annonçant les douces soirées estivales.

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La magicienne dentelée

Soyez attentifs, vous pourrez surprendre un autre géant de la réserve : la Magicienne dentelée (Saga pedo). Pouvant atteindre près de 15 cm, cette sauterelle sans aile est le plus grand orthoptère d’Europe. Mais ce n’est pas là sa seule caractéristique : la magicienne est également réputée pour ne compter que des individus femelles. Cette prédatrice se reproduit en effet par parthénogénèse et n’a donc pas besoin de mâle. Appelée également Langouste de Provence, elle affectionne les guarrigues et les pelouses thermophiles du sud de la France. Mais pourquoi magicienne ? Intimidée, cette sauterelle se dresse sur ces pattes postérieures en bougeant ses bras tel un magicien vous jetant un sortilège ! Malheureusement cette technique ne lui a pas permis d’échapper aux nombreuses menaces. Aussi est-elle aujourd’hui considérée comme espèce menacée. Elle est intégralement protégée.

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Les libellules

Autour du lac des Escarcets, prenez le temps d’observer les libellules. De nombreuses espèces fréquentent la plaine des Maures, comme la jolie trithémis annelée, espèce tropicale en expansion.

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