Partons à la découverte des monts toulonnais. En limite de la plaine littorale toulonnaise, s’élève un massif calcaire composé de plusieurs sommets : le Mont Caume (800 m), le Mont Faron (584 m), le Coudon (702 m) et le Baou des quatre aures (560 m). On y trouve des formations botaniques et géologiques originales comme les affleurements gréseux à Sainte-Anne, basaltiques à Evenos ou encore la présence de mares temporaires dans les gorges du Destel.

Les crêtes

Les crêtes des monts toulonnais présentent des paysages typiques du milieu méditerranéen que sont les landes à Genêt épineux et les éboulis calcaires. De nombreux sentiers de randonnée permettent de découvrir ces différents types de milieux, aussi bien au sommet du Coudon, du Mont Caume que sur le Faron.

Mont Caume
Mont Caume
Mont Faron (Toulon, 83)
Mont Faron (Toulon, 83)
Une flore originale

Si certains espaces s’avèrent recouverts par la pinède, d’autres se révèlent beaucoup plus intéressants et abritent des espèces végétales patrimoniales comme le Chou des montagnes, le Genêt de Lobel ou encore le Passerage épineux. Ces plantes affectionnent les milieux d’éboulis et de pierriers que l’on trouve, par exemple, sur les pentes sud du Faron. Elles doivent s’adapter aux conditions de vie rudes marquées par la sécheresse et le vent.

Une avifaune variée

Ces espaces de garrigue sont également intéressants pour l’avifaune méditerranéenne : les fauvettes sont omniprésentes dans les buissons. Il est possible d’y observer quatre espèces : la Fauvette à tête noire, la Fauvette mélanocéphale et la Fauvette pitchou auxquelles vient se rajouter au printemps la Fauvette passerinette.

Fauvette mélanocéphale (Port-Cros, 83)
Fauvette mélanocéphale

L’hiver, ces milieux rocailleux accueillent des espèces alpines comme l’Accenteur alpin ou le Crave à bec rouge qui y trouve les ressources trophiques nécessaires pour passer la froide saison.

Accenteur alpin (Sainte-Victoire, 13)
Accenteur alpin

D’autres espèces sont en revanche plus localisées, comme le Pipit rousseline qui niche sur les pelouses sèches ou le Venturon montagnard qui hiverne occasionnellement sur les zones de friche au pied du Mont-Caume.

Pipit rousseline (Mont Caume)
Pipit rousseline (Mont Caume)

Les milieux rupestres

Les falaises des monts toulonnais accueillent une grande diversité d’espèces rupestres. En hiver, les Tichodromes virevoltent le long des parois. Leur plumage gris mimétique les rend discrets lorsqu’ils prospectent la roche à la recherche d’insectes. Mais, une fois en vol, on est surpris par l’éclat rouge des ailes.

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Au printemps ce sont les Martinets à ventre blanc qui prennent le relai. Il est possible de les observer par exemple dans les falaises nord du Faron depuis la route qui longe le pied du massif reliant la Valette-du-Var au Revest. Le Monticole bleu peut être observé toute l’année sur l’ensemble du site. L’Hirondelle de rocher, présente toute l’année, niche également dans les falaises du Revest.

Martinet à ventre blanc
Martinet à ventre blanc
L’aigle de Bonelli

Ces milieux abritent également la reproduction des rapaces dont le plus emblématique est l’Aigle de Bonelli, le seul couple du Var.

L’Aigle de Bonelli, est le rapace le plus menacé de France avec seulement une trentaine de couples. Les monts toulonnais accueillent la nidification du seul couple du département. Espèce méditerranéenne, il recherche les milieux ouverts où il trouve ses principales proies (lapins, perdrix, pigeons ramiers …) et installe son aire dans une falaise. Les parades commencent dès octobre, le pic se situant en janvier pour une ponte courant février. La femelle pond un à deux œufs et se charge de l’essentiel de la couvaison, le mâle se chargeant de la ravitailler. Les jeunes prennent leur envol fin mai – début juin. Dans le cadre d’un programme life, tous les jeunes de Bonelli sont bagués aux alentours de leur 45ème jour, le but étant de connaître la dynamique de la population et de mettre en place des mesures de protection. La mortalité des jeunes est en effet très élevée. Les principales menaces pesant sur cette espèce emblématique sont l’électrocution, les tirs illégaux, la fermeture des milieux et la sur fréquentation des espaces naturels.

Comment identifier ce rapace ?

Les adultes se reconnaissent à leur ventre entièrement blanc tacheté de brun et le dessous des ailes sombre. Le dos présente une marque blanche. La forme des ailes est assez arrondie. Les jeunes sont facilement reconnaissables à leur plumage roux.

Aigle de Bonelli
Aigle de Bonelli – adulte
Le grand-duc d’Europe

Le Grand-duc d’Europe (au moins 5 couples) est également présent dans ces falaises calcaires. Le Grand-duc d’Europe est un super-prédateur. Avec une envergure moyenne d’1,5 m il est le plus grand rapace nocturne d’Europe. Son régime alimentaire est très éclectique : Pigeons ramiers, pies, à l’occasion un faucon, mais aussi des mammifères, loirs, lérots, rats, lapins, et surtout … le hérisson. En effet, le Grand-duc s’est fait maître dans l’art de se nourrir de ses petits insectivores aux épines pourtant dissuasives. Il semble affectionner les monts toulonnais qui abritent qui abritent un noyau de population importante à l’échelle départementale. Pour l’entendre chanter, n’hésitez à sortir à la tombée de la nuit, à la fin de l’automne. C’est à cette époque, que le mâle, posté sur un piton rocheux, pousse son chant nuptial. Un Hou-ho caractéristique et puissant qui peut s’entendre à même plus d’1 km dans de bonnes conditions d’écoute.

Les mammifères

Mais les oiseaux ne sont pas le seul intérêt faunistique du site. Les nombreuses anfractuosités et grottes constituent, quant à elles, un gîte pour les chiroptères. Une dizaine d’espèces de chauves-souris ont élu domicile dans les monts toulonnais comme le rare Minioptère de Schreiber, les Grand et Petit rhinolophes, la Barbastelle d’Europe ou encore le Murin à oreilles échancrées.

Minioptère de Schreiber
Minioptère de Schreiber

Le sanglier est omniprésent dans ces milieux. Plus discrets sont les daims, les blaireaux et les Renards roux.

Reptiles et amphibiens

Le Crapaud calamite est présent dans les gorges du Destel qu’il est possible de découvrir à condition de disposer de matériel d’escalade. Une partie seulement de ces gorges est accessible sans équipement particulier mais permet cependant d’accéder aux premiers bassins.

Gorges du Destel
Gorges du Destel
Les insectes

Les amateurs d’insectes ne seront pas non plus déçus. Il est possible de rencontrer de jolis papillons comme la proserpine ou encore le Pacha à deux queues

Pacha
Pacha

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