Lundi 7 janvier

Effectivement, nous nous réveillons dans des conditions peu clémentes, pluie et brouillard voilent le paysage. Le soleil n’est pas encore complètement levé, l’ambiance est plutôt morose ! Nous revoilà en hiver. Il est 5h45 et nous gagnons le point de RDV. Nous ne sommes que 6 à embarquer ce matin avec notre guide spécialiste des oiseaux marins. La côte disparaît rapidement dans la brume tandis que les premiers pétrels de Hall se mettent à suivre le bateau.

Pétrel de Hall au large de Kaikoura

Au loin, des groupes de puffins de Hutson filent en disparaissant par intermittence dans le creux des vagues … Car oui, suite au coup de vent de la veille, la houle se fait bien ressentir et certains passagers se mettent à nourrir les oiseaux. Une fois à bonne distance, notre guide jette un gros bout de poisson à la mer, attaché au bateau, et c’est parti pour un festival d’albatros et de pétrels. Ces oiseaux si mythiques et majestueux perdent vraiment toute crédibilité quand, posés dans l’eau à côté du bateau ils se disputent leur pitance ! « Lui naguère si beau … » … Effectivement ça casse le mythe.

Liste des espèces observées

Albatros à tête blanche 4White-capped AlbatrossThalassarche cauta
Albatros de Salvin 3Salvin’s AlbatrossThalassarche salvini
Albatros royal 5Royal southern AlbatrossDiomedea epomophora
Albatros antipode 2Antipodean Gibson’s AlbatrossDiomedea antipodensis gibsoni
Pétrel de Hall 4Northern Giant-PetrelMacronectes halli
Damier du Cap 5Cape PetrelDaption capense
Prion colombe 1Fairy PrionPachyptila turtur
Puffin du Westland 2Westland PetrelProcellaria westlandica
Puffin de Hutton 30Hutton’s ShearwaterPuffinus huttoni
Puffinure plongeur 1Common Diving-PetrelPelecanoides urinatrix
Fou austral 1Australasian GannetMorus serrator
Mouette scopuline 25Red-billed GullChroicocephalus scopulinus
Goéland de Kelp 50Kelp GullLarus dominicanus
Sterne Tara 30White-fronted TernSterna striata

Présentation des espèces

Albatros à tête blanche – White-capped Albatross – Thalassarche steadi

L’Albatros à tête blanche est un mollymawk, groupe d’albatros de taille moyenne qui constitue le genre Thalassarche.  Il appartient à un complexe constitué par les Albatros de Salvin (Salvin’s albatross, Thalassarche salvini), l’Albatros de Chatham (Chatham albatross, Thalassarche eremita) et l’Albatros timide (Shy albatross, Thalassarche cauta). L’albatros à tête blanche a été longtemps considéré comme la même espèce que le shy albatross mais a été splité, c’est-à-dire considéré comme une espèce à part entière en 1998. L’albatros à tête blanche est endémique aux îles de Nouvelle-Zélande : Disappointment Island (72 000 couples), Auckland Island (3000 couples), Adams Island (Auckland Islands) (100 couples) et Bollons Island(Antipodes Islands) (100 couples). Les immatures et les oiseaux non-nicheurs voguent à travers les océans jusqu’au sud-ouest de l’Atlantique et se nourrissent au sud-ouest de l’Afrique.

New Zealand Birds online – White-capped albatross

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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura
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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura
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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura
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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura
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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura
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Albatros à tête blanche, White-capped Albatross, au large de Kaikoura

Albatros de Salvin – Salvin’s Albatross – Thalassarche salvini

Avec une envergure de 2,60m, l’albatros de Salvin est considéré comme un mollymawk. Il était considéré également comme étant la même espèce que le shy albatross dont il a été séparé. Il se distingue de l’albatros de Chatham par sa taille plus importante et son bec gris, et de l’albatros à tête blanche par sa tête grise. Les albatros de Salvin se reproduisent essentiellement sur les îles Bounty (30750 couples) et sur les Western Chain Islets et Snares Islands (650 couples). On le retrouve de façon plus sporadique sur les Chatham, les Forty-Fours et Crozet (de 1 à 4 couples). En mer, ils vont de l’Afrique du Sud à l’Australie et jusqu’à la côte est de l’Amérique du Sud.

New Zealand Birds online – Southern Royal Abatross

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Albatros de Salvin au large de Kaikoura
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Albatros de Salvin au large de Kaikoura

Albatros royal du sud – Southern Royal Albatross – Diomedea epomophora

L’Albatros royal était autrefois considéré comme appartenant à une sous-espèce de l’Albatros de Sanford. L’albatros royal du sud (toroa) est l’une des grandes espèces d’albatros, avec une envergure supérieure à 3 m et un poids d’environ 9 kg. Endémique de la Nouvelle-Zélande, la majorité de la population reproductrice royale du sud se trouve sur l’île Campbell subantarctique, avec un nombre plus réduit sur les îles Auckland.
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Albatros royal au large de Kaikoura
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Albatros royal au large de Kaikoura
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Albatros royal au large de Kaikoura

Albatros des antipodes – Antipodean albatross – Diomedea antipodensis gibsoni

L’Albatros des antipodes est un gros albatros dont la couleur varie du noir et blanc au brun chocolat en fonction du sexe, de l’âge et de la race. Ils se reproduisent presque exclusivement sur les îles Auckland et Antipodes et se nourrissent sur le bord du plateau continental et les eaux profondes du sud de l’Australie occidentale jusqu’à la côte chilienne. Depuis 2003, quelques couples ont commencé à se reproduire sur les îles de Chatham. Cette espèce contient deux sous-espèces : D.a. gibsoni qui niche sur Auckland Islands, et D.a. antipodensis sur Antipodes Island (quelques couples également sur Campbell, Pitt and Chatham Islands).

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Albatros des antipodes au large de Kaikoura
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Albatros des antipodes au large de Kaikoura

Damier du Cap – Cape Petrel – Daption capense

Appelé également Cape Pigeon, il est impossible de confondre ce petit pétrel : il a la tête et le cou noirs, et le ventre et la poitrine blancs. Le dessous de ses ailes est blanc avec une bordure noire. Son dos et ses ailes supérieures sont mouchetées de noir et blanc, tout comme sa queue qui porte également une bande de noir. Cette espèce est commune dans les mers froides de l’hémisphère sud. Deux sous-espèces sont reconnues – le pétrel du Cap D. c. capense, qui se reproduit sur la péninsule antarctique et antarctique continentale et sur les îles antarctiques et subantarctiques en dehors de la Nouvelle-Zélande et le pétrel du cap Snares D. D. australe qui se reproduit sur les îles Snares, Bounty, Antipodes, Auckland et Chatham en Nouvelle-Zélande. C’est cette dernière que l’on observe ici à Kaikoura. 

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Damier du Cap au large de Kaikoura

[New Zealand Birds online – Southern Royal Abatross

Prion colombe – Fairy Prion – Fairy Prion

Le prion colombe est un pétrel abondant et familier des eaux côtières exposées autour de la Nouvelle-Zélande, en particulier du sud du détroit de Cook. Il se nourrit souvent en grands groupes au fil des marées près des rochers et des îles au large des côtes. Les prions colombes se reproduisent sur les îles Poor Knights, les îles situées à l’extérieur de Marlborough Sounds (en particulier l’île Stephens, les îles Trio et The Brothers), les piles de roches et les îlots situés au large de la côte ouest (y compris les îles Open Bay), de Motunau, Péninsule, falaises sur la péninsule d’Otago et l’île verte voisine, de nombreuses îles dans le détroit de Foveaux et autour de l’île Stewart, l’île Mangere et au moins six îles plus petites dans les îles Chatham, les îles Snares, les îles Antipodes et Macquarie. Ils peuvent également se reproduire sur des îlots au large de l’île Campbell. Ailleurs, les prions des fées se reproduisent sur des îles situées au large de Victoria et de la Tasmanie, en Australie, ainsi que sur des îles des archipels Kerguelen, Crozet, Saint-Paul, Prince Edward, Marion, Géorgie du Sud et Falkland.

New Zealand Birds online – Southern Royal Abatross

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Prion colombe, Fairy prion, au large de Kaikoura

Puffin du Westland – Westland Petrel – Procellaria westlandica

Cette espèce endémique est le plus grand pétrel fouisseur vivant encore sur le continent néo-zélandais, où sa grande taille et son tempérament agressif offrent une certaine protection contre les prédateurs introduits qui ont détruit d’autres colonies de pétrels de la partie continentale. Le pétrel de Westland est un gros pétrel tout noir. Il a un aspect trapu, il a un corps large et un bec épais, de couleur jaune pâle avec une extrémité sombre ce qui permet de le distinguer du puffin à menton blanc. Le plumage est entièrement noir brunâtre foncé, mis à part les étranges plumes blanches apparentes chez quelques individus. Les jambes et les pieds sont noirs. Les pétrels du Westland se reproduisent dans des forêts de feuillus principalement côtières situées près de Punakaiki, sur la côte ouest de l’île du Sud. Ce sont les gros pétrels noirs les plus communs que l’on trouve dans les eaux du détroit de Cook et dans les eaux du nord de l’île du Sud en hiver. Ils sont souvent observés à partir du ferry du détroit de Cook. La majeure partie de la population migre vers l’ouest de l’Amérique du Sud en dehors de la saison de reproduction (été austral), avec une partie du cap Horn arrondie au large de l’Argentine; quelques-uns peuvent rester dans les eaux néo-zélandaises toute l’année.

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Pétrel du Westland au large de Kaikoura

New Zealand Birds online – Westland-petrel

Pétrel à menton blanc – White-chinned Petrel – Procellaria aequinoctialis

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Puffin à menton blanc au large de Kaikoura

Le pétrel à menton blanc est commun en mer autour de la Nouvelle-Zélande, mais rarement observé de la terre. Il se nourrit en petits et grands groupes et se niche derrière les navires de pêche. Les pétrels à menton blanc sont l’un des plus grands pétrels Procellaria (de la même taille que le pétrel du Westland). Ils ont une répartition circumpolaire et se reproduisent aux Antipodes, Auckland, Campbell, Prince Edward et Iles Falkland, en Géorgie du Sud, à Iles Crozet et au groupe Kerguelen. Il se distingue du Puffin du Westland par l’absence d’extrémité sombre sur son bec.

Mais nous ne nous attarderont pas de trop … Des pêcheurs signalent à la radio la présence d’une orque … !! Nous gagnons la zone mais pas facile de retrouver la dorsale d’un cétacé, si grande qu’elle soit, dans une mer si démontée … Mais on ne perd pas espoir ! je me mets à scanner la zone, tentant de garder l’équilibre quand j’aperçois au loin, une fraction de seconde … une dorsale, y a pas de doute … je la signale et le bateau prend la direction indiquée … dans ces cas là on a toujours la pression … va-t-on retrouver l’animal … ce qui n’est pas gagné … A nouveau la dorsale apparaît, plus proche cette fois-ci, je crie dans le vent, c’est bon le guide a vu l’animal que nous parvenons à approcher. Il s’agit d’un beau mâle solitaire, superbe observation.

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Orque au large de Kaikoura

Il remonte quelques fois en surface avant de sonder. Le pilote coupe le moteur, il faut attendre, l’animal semble tourner sur lui-même, pas facile de déceler une trajectoire. Un peu moins d’une dizaine de minutes plus tard, je repère à nouveau de l’autre côté la dorsale. Le guide se retourne un peu étonné, « wow, good spooted ! », bref j’ai encore pu frimer un peu 😉 Merci à l’entraînement intensif avec le GECEM et Découverte du Vivant ! Cette deuxième observation est encore meilleure et l’animal passe tout près du navire … je le filme avec le téléphone.

Apparition furtive !

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Orque au large de Kaikoura
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Orque au large de Kaikoura
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Orque au large de Kaikoura
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Orque au large de Kaikoura

Il sonde à nouveau et nous faisons demi-tour. Avant de rentrer nous passons par une colonie d’otarie installée sur des écueils avec de jeunes nouveaux nés. Mais la pluie s’intensifie et la lumière et les vagues se creusent.

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Jeunes otaries à fourrure dans une colonie près de Kaikoura

Nous rentrons bien contentes de notre sortie … on oublie presque que c’était une sortie albatros … Après un bon café chaud au centre nous retournons au camping sous un temps bien maussade.

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