Une aigrette hybride aux Salins du Lion
Les Salins du Lion
Il y a des sites qui ne payent pas de mine et qui pourtant représentent d’importants enjeux de conservation. C’est le cas de cette petite zone humide coincée entre les zones industrielles et l’aéroport de Marignane au bord de l’étang de Berre. De nombreux oiseaux fréquentent ce site. En hiver vous pourrez observer quelques canards, flamants roses, hérons cendrés, aigrette garzette … Au printemps, avocettes et échasses s’alimentent sur le site. Un chemin permet de faire tout le tour du site. Deux boucles sont possibles, la plus courte est accessible aux poussettes. Le tour du site dans sa totalité présente une petite portion de sentier dans les broussailles et moins bien balisée. Je dois avouer que le cadre est loin d’être paradisiaque, mais on doit se rappeler que ces zones humides rares et fragiles doivent à tout prix être préservées.
Bien que fortement industrialisé, le pourtour de l’étang de Berre compte de nombreuses petites zones humides aux forts enjeux de conservation comme l’étang du Bolmon, les salins de Berre, la grande roselière de Saint-Chamas, les étangs intérieurs … Il est donc essentiel de les préserver. Pour en savoir plus sur ce site, consultez ma page sur l’étang de Berre, vous y trouverez une carte présentant les différents sites.

Une aigrette hybride garzette X des récifs
Depuis le début de l’année une aigrette hybride traîne sur le site des salins du Lion. De passage dans la zone, j’ai donc fait un petit stop sur le site en espérant voir cette jolie aigrette.
L’aigrette garzette, espèce classique chez nous, possède un plumage entièrement blanc, un bec et des pattes noirs, seul le bout des pattes est jaune et la démarcation est nette.

L’aigrette des récifs est une espèce africaine. Elle peut présenter deux types de plumage : la forme claire et la forme sombre. Dans son plumage clair, l’aigrette des récifs ressemble fortement à une aigrette garzette. Les critères de distinction sont la couleur des pattes moins nette et un bec plus épais et incurvé. Il est plus facile de reconnaître la phase sombre. Le plumage est gris ardoisé avec la gorge blanche. Le poignet présente généralement une tâche blanche. Ce qui n’est pas pour faciliter notre affaire est qu’il existe également des formes intermédiaires essentiellement grises avec des zones blanches.


L’aigrette présente aux salins du Lion est quant à elle une hybride entre aigrette garzette et aigrette des récifs. Le plumage gris clair. Nous arrivons dans la matinée sur le site dont nous faisons le tour. De nombreuses aigrettes sont présentes mais seulement des garzettes. Ce n’est qu’en revenant vers le parking que nous apercevons de façon furtive l’hybride mais elle disparaît rapidement derrière la végétation.

Nous revenons en fin d’après-midi pour retenter notre chance. Nous apercevons au loin l’aigrette hybride posée au bord de l’étang de Berre, sur une petite plage.

Mais les promeneurs sont nombreux et l’oiseau décolle avant même que nous ayons le temps de le rejoindre. Par chance, l’aigrette passe en vol juste devant nous.

J’ai juste le temps de saisir quelques images et elle retourne de nouveau se mettre à l’abri dans la végétation. Vous aurez peut-être plus de chance en semaine de l’observer sereinement, avec moins de passage.
