Samedi 14 mars

En ce samedi de fin d’hiver, nous avons misé sur les gravières du Puy Ste Réparade pour aller à la rencontre des premiers migrateurs. Le couloir de la Durance est en effet un axe emprunté par de nombreux oiseaux et les 7 gravières attenantes au lit, une zone d’escale recherchée. Sur la première gravière, des Foulques, des Canards colverts, deux Grèbes castagneux et deux couples dont un au nid de Grèbes huppés. Les Bihoreaux ne sont pas encore arrivés. L’arbre qui leur sert de perchoir est encore vide. Une recherche approfondie sur les marouettes en bordure de roselière ne donne rien, mise à part … un râle d’eau ! Un coup d’oeil dans le lit de la Durance est l’occasion d’observer un petit groupe de Mouettes rieuses en partance pour les territoires de l’est de l’Europe où elles iront se reproduire. Plus discrètes, deux Bécassines des marais s’affairent dans la petite vasière où seul le mouvement de leur tête permet de les déceler.

Rémiz penduline - Gravières (13)
Rémiz penduline – Gravières (13)

Nous filons sur la 6ème gravière. Pas le temps de se poster pour observer que déjà les Sarcelles d’hiver décollent et se réfugient tout au fond de la gravière… Nous sommes pourtant à plus de 80 m d’elles mais nous sommes en France et les oiseaux, allez savoir pourquoi, sont très farouches…

Nous dénombrons les différentes espèces de canards. 3 Canards souchets, une dizaine de Canards colverts, 51 Sarcelles d’hiver et un mâle bien solitaire de Sarcelle d’été. Tiens, il y a aussi 3 Chevaliers combattants en bordure de la phragmitaie. A cette époque de l’année, les peupliers fleurissent et leurs châtons pendent sur toutes les branches. C’est habituellement une manne providentielle pour les Rémiz pendulines. Un petit temps de silence et les fins cris de ces demoiselles nous parviennent. Elles sont bien là, parfaitement camouflées. Après quelques secondes d’observations, une première bouge, puis une deuxième. Au total 5 individus se partagent cet arbre. De la roselière, c’est un chant en sourdine qui s’élève. Il faut là aussi tendre l’oreille. Un chant de type rousserolle, avec en guise d’introduction un lulululu. Pas de doute, c’est une Lusciniole à moustaches. Il nous faudra plus de 15 minutes de recherche à trois paires de jumelles pour enfin apercevoir son large sourcil blanc entre deux roseaux. Elle grimpe le long d’une tige tout en chantant mais s’arrête la plupart du temps à mi-hauteur et replonge dans la végétation. Dur de réaliser une belle observation.

Des petits cris familiers nous font lever les yeux vers le ciel. Enfin elles sont là. Annonciatrices du printemps, 3 Hirondelles rustiques font quelques passages au-dessus de la roselière avant de poursuivre leur migration vers le nord.

Mésange bleue - Gravières (13)
Mésange bleue – Gravières (13)

Pour terminer la journée, nous décidons de nous rendre sur les bords de l’étang de Berre aux Palous de St Chamas. C’est ici que la Touloubre trouve son embouchure et au fil des millénaires, elle a formé une zone humide. Côté est de la rivière, c’est une grande roselière qui s’étire. Côté ouest, c’est une zone de sansouires. Nous débutons par la roselière. Ici aussi les Rémiz pendulines sont présentes avec une dizaine d’individus. Un peu plus loquace qu’en bord de Durance, Nous aurons d’ailleurs la chance de pouvoir entendre le chant ce qui n’est pas très classique sous nos latitudes.

Rémiz penduline - Saint-Chamas (Etang de Berre, 13)
Rémiz penduline – Saint-Chamas (Etang de Berre, 13)

La lusciniole hante aussi ces lieux, avec deux mâles chanteurs entendus le long du sentier. L’espèce doit être bien représentée dans ce milieu mais la roselière est large et certainement que d’autres mâles passent inaperçus car trop éloignés du sentier. Un busard des roseaux survole la mer de roseaux et se perche au faîte d’un arbre. Le ciel devient menaçant, le soleil disparait derrière de gros nuages gris venant de l’est. Un petit groupe d’Hirondelles de cheminées apparait alors dans le ciel, perd de l’altitude comme pour venir se réfugier dans la roselière à l’approche de la nuit et de la pluie. Nous terminons rapidement notre tour par la sansouïre. Quelques migrateurs se sont réfugiés dans les trous d’eau entre les salicornes. Trois Chevaliers guignettes, deux Petits Gravelots et deux Echasses blanches. Pas de doute, le printemps est en train d’arriver et nous apprécions.

Saint-Chamas (Etang de Berre, 13)
Saint-Chamas (Etang de Berre, 13)

Ah oui, sur le chemin du retour, le dernier migrateur du jour sera un Circaète Jean le blanc tentant d’échapper aux gouttes de pluie.

1 Commentaire

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    Lucas B.
    Posted 17 mars 2015

    Ah les Rémizes ! Cool les photos !

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