Dimanche 08 mars

C’est décidé, ce matin, ce sera plage. Non pas farniente mais seawatch. Bon, c’est vrai, le littoral méditerranéen n‘est pas réputé pour l’observation de la migration active d’oiseaux marins mais il y a bien quelques hivernants en cette fin d’hiver qui trainent de-ci de-là. Avec un peu de chance, il y aura peut être un début de plumage nuptial. Après 30 minutes de marche, nous trouvons notre petite dune où nous nous installons. La plage est quasiment déserte, seuls quelques telliniers en combinaison draguent les fonds sableux à la recherche du fameux mollusque. La mer est parfaitement calme et la vue porte loin. A peine installés, les premiers Grèbes huppés remontent de leur apnée à quelques dizaines de mètres devant nous. Ils ne sont là qu’une petite poignée mais un tour rapide sur l’horizon permet d’en distinguer plusieurs dizaines plus au large. Au milieu, des premiers Grèbes, c’est un Plongeon catmarin puis un deuxième qui fait son apparition. Ils enchainent les apnées mais malheureusement s’éloignent assez rapidement du bord de côte. Côté est, c’est un canard au profil particulier qui se laisse observer à contre-jour. Pas de doute c’est un Eider à duvet, un mâle immature à la recherche des mollusques enfouis dans le fond sableux.

Bécasseau sanderling (Camargue)
Bécasseau sanderling (Camargue)

Camargue
Camargue

Une effervescence dans le groupe de goélands. Petit coup d’œil à la longue-vue pour voir un Faucon pélerin immature. Il semble particulièrement apprécier de se jouer d’eux. Les goélands sont moins à l’aise dans les airs que lui qui virevolte en tout sens. Un petit groupe de canards fait plusieurs passages le long de la plage, ce sont des Sarcelles d’été. Essentiellement des mâles accompagnés de rares femelles. A cette époque de l’année, il est dur d’être une femelle de canard, les avances pressantes des mâles sont constantes et ne laissent que peu de répits.

Sarcelle d'été (Camargue)
Sarcelle d’été (Camargue)

Semblant surgir de nulle part, deux Grèbes esclavons remontent à la surface juste devant nous. L’un présente un plumage type hiver tandis que la mue sur le deuxième est plus avancée, le cou commençant à prendre des teintes chaudes.

Grèbe esclavon (Camargue)
Grèbe esclavon (Camargue)

Cette séance mer se termine avec l’observation d’un hibou des marais. Depuis l’horizon nous le suivons un long moment à la longue vue jusqu’à ce qu’il atteigne le rivage où il commence à perdre de l’altitude comme pour aller se poser sur l’arrière plage. Brusquement, il fait demi-tour, effectue une série d’orbes, reprend de l’altitude et repart vers la mer… la traversée de la méditerranée ne lui a pas suffit, il en veut encore ? En scrutant la plage où il avait décidé de se poser, nous constatons que la place est déjà prise par l’immature de Faucon pélerin . Celui-ci perché sur un bois flotté, se toilette paisiblement. Le hibou des marais n’a pas voulu tenter le diable et a préféré jouer profil bas en s’éloignant, quitte à faire quelques km supplémentaires pour trouver un coin tranquille.

L’arrêt suivant se fait le long de la digue à la mer où des canards se sont remisés. Des souchets, plus de 700, des tadornes de Belon, une centaine, 4 discrètes Sarcelles d’été tout fraichement arrivées et au milieu de quelques salicornes, une dizaine de Canards pilets dont de magnifiques mâles au long prolongement caudal.

Petit détour par la pointe sud de la Camargue et le secteur des baisses. L’ambiance y est extrêmement calme, nous ne nous y attardons pas. Prochaine étape, les marais du Verdier. Cette zone de marais envahie de roselières est un petit endroit tranquille où, cas rare en Camargue, on peut s’y balader librement à pieds. De nombreux ardéidés, dont des grandes aigrettes, des sarcelles d’été, des Nettes rousses et des Souchets s’affairent en pleine eau. Un discret Grèbe à cou noir pêche le long d’une série de piquets. Dans le ciel, passage d’un busard des roseaux et de quelques Grues cendrées. Un chant sort de la roselière. L’oreille tique, ce n’est pas un chant habituel. Le disque dur de la mémoire se met en route et le verdict tombe. Chant de Rémiz penduline. Les mignonnes se réfugient en ces heures chaudes au cœur des roseaux mais ne peuvent s’empêcher de lâcher de temps en temps quelques strophes mélodieuses. Un chant de « rousserolle » vient l’accompagner. C’est une Lusciniole à moustaches, elle non plus ne se montrera pas !

Rapide arrêt sur les bords de l’étang du Vaccarès : au loin, en limite d’observation, des Harles huppés se déplacent en nageant à la queue leu leu. Ils sont 22 dans la lumière du soir. Spectacle apaisant. Devant la Capelière, il reste encore un Garrot à œil d’or, probablement un des deux individus que nous avions déjà observés ici au début du mois de janvier.

Nous terminons ce week-end Camargue sur les marais du Mas d’Agon et de Remoules. Les barges sont toujours aussi nombreuses, plus de 300 et les combattants plus de 400. Ce qui ne manque pas d’attirer les prédateurs. Busard st Martin, Faucon émerillon puis immature de Faucon pélerin suivi d’un adulte mettent les limicoles sous pression. La soirée s’achève avec l’envol de tous les limicoles.

3 Commentaires

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    Yves Thomazeau
    Posted 16 mars 2015

    Je réagis à cet article car j’ai fait quasiment la même balade samedi 7 et j’ai coché moi aussi sanderlings,esclavon et Hibou des marais …
    Pas de Plongeons par contre.
    De belles obs sur les marais environnant également mais ensuite j’ai opté pour le marais du grenouillet à la place de la pisciculture du verdier…
    Amicalement. et qui sait au plaisir de vous croiser!

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      admin
      Posted 16 mars 2015

      C’est rigolo ! à une journée près on aurait pu se croiser ! la prochaine fois on essaiera d’être plus synchros ;o)

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    Pierre
    Posted 22 mars 2015

    Mention spéciale pour la photo du bécasseau. Bravo !

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