La Baie de Tamarin, ouverte sur la mer, offre un abri de choix pour les Dauphins à long bec. Ces derniers pêchent en importants groupes au large durant la nuit puis se dispersent au petit matin. Les dauphins reviennent alors près de la côte, spectacle magique dont les locaux ont su tirer bénéfice en organisant des sorties de nage avec les dauphins.
Dimanche 10 juillet 2016
La nuit aura été courte ! Dès 4 heures du matin, un courlis corlieu qui a choisi d’élire domicile à côté de notre voiture (à moins que ce ne soit l’inverse !) s’est mis à chanter dès qu’il a vu les premiers rayons de soleil apparaitre sur l’horizon. Difficile dans ces conditions d’avoir une nuit réparatrice. Bon gré mal gré, nous parvenons à sommeiller jusqu’à 5h30, heure à laquelle nous nous levons. Autour de nous le paysage se compose de landes, de prairies naturelles parsemées de buissons et sur notre gauche, une vague sapinette dont les arbres ne dépassent pas les 3 mètres de haut. Le petit chemin sur le bord duquel nous avons dormi amène sur un léger surplomb avec vue sur l’Eyjafjördur.
En cette matinée, nous sommes gâtés par un magnifique soleil, seul le sommet des montagnes de l’autre côté du fjord est nimbé de nuages enveloppants.
Samedi 9 juillet 2016
Nous arrivons à l’aéroport de Keflavik vers 12h, malheureusement avec un seul bagage, le second n’ayant pas suivi le transfert à Copenhague. Il nous sera transféré dans la journée par une autre compagnie. Une fois notre voiture de loc récupérée, une Toyota Aygo, pas besoin a priori de 4X4 pour le périple que nous avons prévu, nous décidons de rester sur la péninsule de Reykjanes pour ne pas nous éloigner trop de l’aéroport. Après avoir fait quelques provisions et acheté une bouteile de camping-gaz à Keflavik en traversant les champs de lave où nichent Goélands bruns et Sternes arctiques, nous nous rendons au phare de Gardur. Côté météo, c’est une journée propice au seawatch, de belles éclaircies et quelques nuages chassé par un vent violent. Ça bouge en mer ! Les oiseaux volent par centaines dans tous les sens.
Samedi 09 Juillet 2016
Ça y est nous y sommes, nos premiers pas sur la terre islandaise. Nous poursuivons ainsi le fil directeur de nos voyages de cette année « les îles » avec la (re)découverte de cette île boréale perdue au milieu de l’Atlantique nord. Voltaire déjà, mentionnait ce côté isolé tant d’un point de vue géographique que politique : « Je ne parlerai point de l’Islande, qui était la Thulé des anciens, ni du Groenland, ni de toutes ces contrées voisines du pôle […] la connaissance de ces pays est aussi stérile qu’eux, et n’entre point dans le plan politique du monde. » Le mythe de Thulé, cette terre du nord dont le premier grand historien grec connu, Hérodote parlait en ces mots « C’est une île de glace, située dans le grand Nord où vécurent des hommes transparents ». Au IVe siècle avant notre ère, Pythéas quitte le lacydon, port antique de Massalia (Marseille) à bord d’un pentécontore, un navire rapide à bord duquel il sillonnera l’Atlantique à la recherche d’une terre mystérieuse et sacrée où serait né le peuple source. Après une escale sur l’île d’Ouessant, il découvre les côtes de Grande-Bretagne et le pays des Pictes. Il demande aux barbares s’il est au bout du monde ou bien s’il existe d’autres terres plus lointaines. Les guerriers aux bracelets de bronze et aux torses peints lui répondent qu’il existe au delà de l’océan une île étrange plus au nord où seuls peuvent aborder ceux qui ont le cœur pur. De là, après 6 jours de navigation, il pose le pied en Islande et découvre ses habitants « Les Barbares nous montraient où se couche le Soleil, c’est-à-dire l’endroit où il disparaît pendant six mois, mais où, l’été, les nuits sont éclairées.».
A 7 heures en ce samedi 02 juillet nous sommes sur les quais, prêts à embarquer sur notre bateau du jour. Pas de vent, la mer est belle et devrait le rester toute la matinée selon les prévisions. Les bouées en sortie du chenal sont squattées et servent de reposoir à une Sterne pierregarin et à une Sterne caugek. Le début de journée commence bien. Devant nous s’étirent sur l’horizon la presqu’ile de Giens, les iles de Porquerolles, Port Cros et du Levant, objectifs du jour. De-ci delà, des barques de pêcheurs matinaux sont déjà en place mais elles sont peu nombreuses et ne viennent pas gêner la possibilité de trouver des cétacés dans la mini-mer que délimitent les Iles d’Hyères. Alors que nous obliquons vers le sud-est en direction de Port-Cros, nous détectons un vol d’une trentaine d’oiseaux sur l’horizon. Faisant route sur nous, nous jouons au jeu des pronostics pour finalement tomber d’accord sur des Flamants roses. Ils dévient légèrement et passent finalement sur notre bâbord à contre-jour. D’où viennent-ils ? d’Italie ? Arrivant du large, ils ont dû voler toute la nuit pour atteindre au petit matin la côte. Ils semblent bien connaître le coin car leur trajectoire est sans appel, ils foncent directement vers les Vieux salins d’Hyères, qui sont, avec les Pesquiers, les seuls sites favorables à l’accueil de cette espèce sur le littoral varois et des Alpes maritimes.