Dimanche 26 avril.
Prospection des hauteurs de La Palme à la recherche de notre principale cible du Week-end, le Cochevis de Thékla. L’espèce classique dans les plaines est le Cochevis huppé que l’on rencontre régulièrement le long de la côte méditerranéenne. Quant au Thékla, il est possible de rencontrer cette alouette en Espagne, au Maroc, mais aussi en France où elle est cantonnée à seulement quelques rares massifs audois. Le ciel est aujourd’hui encore plus couvert qu’hier et de fines gouttes de pluie tombent par intermittence.
Au pied du massif, le premier oiseau que nous contactons est une Locustelle tachetée, il s’agit de la deuxième pour le we. Cette espèce migre durant la dernière décade d’avril et la première de mai. On peut alors entendre la longue stridulation de cette discrète espèce dans des milieux inhabituels.
Un petit sentier monte dans le massif et nous le suivons. A peine le temps de faire quelques dizaines de mètres que derrière nous, une Fauvette orphée se met à chanter. Elle n’est pas le seule car sur notre balade durant la matinée, nous entendrons jusqu’à 4 chanteurs, parfois, trois chanteurs simultanés dans un rayon d’un kilomètre. Là encore de belles densités peu communes dans nos garrigues provençales.
Un chant de cochevis nous oriente vers le nord, nous suivons les pistes qui nous en rapprochent. Mais l’oiseau semble particulièrement difficile à trouver. Il ne chante que par très courts moments avant de se taire … Nous poursuivons la balade. Une femelle de Traquet oreillard accompagnée de son mâle nous attend sur le plateau. Un deuxième chanteur plus loin, lui répond.
Les Fauvettes mélanocéphales sont aussi bien présentes dans les buissons de chênes verts. La petite pluie fine s’est arrêtée mais les nuages bas continuent d’envelopper le massif. Nous détectons un nouveau chanteur de Cochevis mais impossible de le localiser précisément. Après plusieurs minutes nous le repérons enfin, chantant haut dans le ciel à la limite avec les nuages. Il plonge subitement pour venir se percher sur un buisson à environ 200m. Enfin, une belle obs à la longue-vue ! La teinte générale semble plus grise que le cochevis huppé mais les conditions de lumière ne sont pas optimales pour détailler les détails colorés du plumage.
En scannant les buissons environnants, on se rend compte que de nombreux passereaux sont perchés de-ci de-là. Tariers des près, Traquets motteux, Monticoles de roche, bruants ortolans, loriots, guêpiers et encore des chanteurs de Traquets oreillards. Une légère éclaircie fait son apparition, c’est à ce moment qu’apparaissent deux Busards cendrés. Ils migrent en couple, rasant le sol pour se protéger du vent contraire qui s’est à présent levé. Une dernière obs de Cochevis de Thékla et nous faisons demi-tour pour aller pique niquer juste en bordure du massif. Les Busards cendrés n’étaient que les premiers d’une belle série de rapaces qui se mettent à migrer malgré des conditions météo difficiles. Des Faucons crécerelles, des Bondrées apivores, des Busards des roseaux, du milan noir. Les guêpiers en profitent aussi ainsi que des Tourterelles des bois.
Après 30 minutes de migration active, le rush se calme, nous quittons ces collines avec de belles observations de Traquets oreillards, de Fauvettes orphées et de la cible du jour : Le Cochevis de Thékla. Mission accomplie.