En discutant avec une sud-africaine dans le parc Kruger, on apprend que sur la fameuse piste S100, réputée pour être une des meilleures pour voir des grands prédateurs, un lionceau blanc a été vu. Une sous-espèce ?  Un albinos ?

Lionne (Kruger, Lower Sabie)
Lionne (Kruger, Lower Sabie)

Les lions blancs sont très rares dans la nature et les premiers spécimens mentionnés dans la littérature datent de 1938. Ils sont originaires de la Réserve de Timbavati qui est accolée au flanc ouest du parc Kruger.

Les lions blancs ne constituent pas une sous-espèce. Si au début on distinguait 12 sous-espèces de Lions (dont celle du Transvaal Panthera leo krugeri présente en Afrique du sud) en se basant sur l’aire de répartition, la taille et la crinière des mâles, les dernières analyses génétiques confirment le fait qu’il n’existe maintenant que deux sous–espèces. Tous les lions du continent africain appartiennent à la seule sous-espèce du lion d’Afrique Panthera leo leo. Pour trouver la deuxième sous-espèce Panthera leo persica, il faut se rendre en Inde, qui accueille la seule population asiatique de l’espèce. Autrefois largement répandue à travers l’Asie, l’espèce est aujourd’hui confinée aux imites du Parc National de la Forêt de Ghir dans le nord-ouest du pays où seuls 300 spécimens subsistent.

Il ne s’agit pas non plus d’albinos mais de cas de leucisme. Ces lions possèdent en effet une pigmentation et des yeux normaux. Une rare mutation génétique affectant essentiellement  les lions du nord-est de l’Afrique du sud (Timbavati, Kruger) produit une coloration très claire et non fauve. Aucune étude génétique ne traite de la fréquence de l’allèle responsable de ce leucisme dans les populations sauvages mais celle-ci doit être très faible au vu des rares cas de lions blancs recensés. C’est surtout en captivité que l’on trouve ces lions où un long travail de sélection a permis d’obtenir des spécimens pour les zoos. D’autres ont été réintroduits dans des réserves comme celle de Sanbona, dans la région du Western Cap en Afrique du sud. Deux mâles et deux jeunes femelles y ont été libérées en 2008 afin d’augmenter l’attractivité pour les touristes. D’autres réserves sont aussi intéressées, ce sont celles qui vendent ces lions comme trophée de chasse …

Malgré plusieurs passages sur la fameuse piste S100, nous n’aurons pas le plaisir de croiser ce lionceau blanc qui, lui, aura la chance d’être né dans une réserve protégée.

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